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samedi 31 juillet 2010

Conclusion d'un séjour: Deuxième partie - Montréal

Revenir à Montréal, un désir qui était présent en moi depuis plusieurs mois, se concrétisait enfin. J'avais fini par ne plus y croire. Je m'étais fait à l'idée que Paris était devenu mon point d'ancrage. Dans l'avion, j'étais assis à côté d'une famille provenant de Metz, et pendant une bonne partie du trajet, je leur faisais une introduction à Montréal, les choses à faire et à voir. C'était en quelque sorte une préparation mentale à ce qui m'attendait quand l'avion allait atterrir. Plusieurs appréhensions, je dois l'avouer. Quoi dire aux gens après une année d'absence?

Mes parents sont venus me chercher à l'aéroport. Il fallait s'y attendre, ce fut des retrouvailles à haute teneur émotionnelle. Je crois que c'était l'une des rares fois que j'ai vu ma mère pleurer. Nous sommes allés manger une soupe tonkinoise et ils m’ont déposé à l’appartement où j’avais passé l’année 2008-2009 avec mon frère (celui sur la rue de Bordeaux). En rentrant dans l’appartement, j’ai vite compris qu’allait être le prochain mois : une période de transition où je ne serais pas vraiment à ma place socialement, professionnellement, psychologiquement et géographiquement parlant.

Je suis allé rendre visite à Lydia et Gabrielle, et du même coup, voir quel sera mon nouveau chez moi et qui seront mes futurs colocataires. Quand je suis arrivé au 4805 av. Papineau, c’était le début d’un party : Jérémie, l’un des colocataires, fêtait son anniversaire. J’ai en même temps fait la connaissance des multiples voisins vivant dans le même immeuble. Même si la date de mon déménagement a été fixée le 17 juin 2010, je me retrouvais là presqu’à tous les deux jours.

Tranquillement, j’ai revu les gens. Je ne sentais pas l’envie de faire un gros party ou de passer à travers mon carnet de téléphone pour annoncer à mes amis que j’étais réellement revenu à Montréal. J’essayais de comprendre le monde autour de moi.

J’ai réalisé à mon retour, durant les premières semaines, comment Paris s’est infiltrée dans mon être et mon esprit. D’abord, j’étais un peu surpris par le fait que les gens dans la rue semblaient exubérants, joyeux et heureux. Les couleurs vives sur les murs, les immeubles, les vêtements des gens, cela me troublait un peu. Les serveuses ou les vendeuses qui te disent « Bonjour, comment ça va? Est-ce que je peux t’aider » m’ont assez perturbé. Après une année à Paris, je trouvais ce comportement complètement déplacé, inadéquat et familier.

D’abord, le tutoiement. J’avais pris l’habitude à vivre dans un univers où le tutoiement était réservé pour des gens de mon âge avec qui j’entretenais un bon lien. Que ce soient des enfants, des adolescents, ou des gens dans la vingtaine que je ne connaissais pas bien, c’était le vouvoiement automatique. Ensuite, le fait qu’elles demandent comment ça va semblait être une intrusion de la bulle personnelle, surtout (dans le cas des serveuses) le contact physique, c’est-à-dire la main sur l’épaule. En fait, je comprenais comment Paris m’a appris à être froid et détaché dans les relations avec les autres.

Le retour à la Clinique des troubles de l’humeur (CTH) s’est fait très rapidement, soit deux jours après mon atterrissage. Revoir ses anciens collègues de travail, avec qui on s’entend bien, c’était apaisant. En fait, revenir à la CTH m’a fait réaliser comment l’environnement de la Pitié-Salpêtrière était toxique pour moi. Juste penser à cet endroit et aux professionnels qui travaillent là me donne la nausée. Je n’ai aucune fleur à lancer à cette institution française, et je sais que je serai incapable de poursuivre toute collaboration avec un psychiatre ou psychologue de cet hôpital. J’ai été d’une honnêteté déconcertante par rapport à mon séjour à la Pitié-Salpêtrière. J’espère que je serai le dernier Québécois à avoir été envoyé là-bas. Pour la collaboration Montréal-Paris, je ne vois qu’un échec certain. D’ailleurs, il y avait une stagiaire française, Sophie, de versant psychanalytique, qui était à la CTH le mois que je suis revenu. J’ai consciemment fait en sorte qu’elle comprenne que je ne vais pas l’aider à son intégration. Bref, pour moi, c’est un retour d’ascenseur très justifié. Surtout qu’elle avait défoncé la filière contenant pour mes données de recherche pour faire du « ménage »; elle disait qu’elle ne comprenait pas mon classement. Encore aujourd’hui, je suis encore en train d’essayer de retrouver tous les documents (car madame les a éparpillés dans plusieurs bureaux).

Ce fut un retour très graduel à Montréal, sans tambour ni trompette. Dans ma tête, ce n’était pas encore le retour définitif. Ce n’était qu’une transition. Je savais pertinemment que tant que j’avais encore un pied en Europe, je n’allais pas être totalement et complètement à Montréal. Bref, la conclusion de mon séjour, ce n’était pas à Paris, ni à Montréal. C’était à Berlin. 

lundi 19 juillet 2010

Conclusion d'un séjour - Première partie: Paris

Il est un peu étrange de relater des événements qui se sont déroulés il y a environ deux mois, mais je crois qu'il est nécessaire d'avoir un peu de recul avant de pouvoir raconter. De plus, ce message pourra autant servir de conclusion à ce blogue si j'arrête d'écrire, ou de texte-tremplin pour des articles futurs. Et comme l'indique le sous-titre de mon blog, il était logique que ce message parle à la fois de Paris, Montréal et Berlin, trois villes importantes dans ma vie.

Après mon séjour à Londres, je suis resté à Paris jusqu'à mon retour définitif. Je ne me rappelle plus trop des détails de ce que j'ai pu faire pendant ces 2-3 semaines, ce qui me permet donc d'aller à l'essentiel. Je me souviens d'avoir fait plusieurs expositions : la vie et l’œuvre d’Edvard Munch, connu surtout pour le Cri (à la Pinacothèque), le taoïsme en Chine (au Grand Palais), l’art moderne dans les tribus traditionnelles en Inde (au Quai Branly), le rôle de la mort, du sacrifice et du sexe dans l’art mochica (toujours au Quai Branly), etc. Pour l’exposition sur les nus de Lucian Freud, petit fils de Sigmund, ça a été un rendez-vous manqué. Je crois que c’est l’un des éléments que j’ai le plus appréciés en étant à Paris : la diversité et la richesse culturelle qu’offrent les musées.

Les derniers moments à Paris, je les ai passés avec Marie-France, une amie de Montréal. J’ai aussi reçu la visite de Roxane et Pamela, des amies du CÉGEP, quelques jours avant mon départ. Je crois qu’elles sont arrivées au bon moment, puisque cela m’a permis de clôturer l’expérience parisienne sur une note un plus positive. Avec elles, j’ai pu revoir une dernière fois le Paris touristique, repasser devant tous ces monuments qui ont servi de décor à ma vie au cours de la dernière année. Ce fut aussi l’occasion de faire des découvertes de dernières minutes, comme le château de Vaux-le-Vicomte, et de passer du bon temps avec certaines personnes très appréciées comme Sandra et Antoine.

Mon départ de la Pitié-Salpêtrière a été loin d’être émotif ou nostalgique. J’ai dit au revoir à certains employés, mais à l’exception de Nicolas, le statisticien avec qui j’ai partagé un bureau, aucun d’entre eux ne me manque. Deux mois plus tard, si on m’évoque cet hôpital, à part du mépris et du dégout, je ne ressens plus rien.

J’ai fait deux dernières soirées avant mon départ, une dans un bar (L’académie de la bière) sur boulevard du Port-Royal, et l’autre « chez moi » à St-Cyr-l’École. En rétrospective, il y a certaines gens qui ont marqué mon année et qui vont me manquer : Sandra (ma coloc d’il y a 5 ans), Brice (l’étudiant en psychiatrie que j’avais rencontré à Montréal il y a 2 ans), Patrick (rencontré sur Couchsurfing), Nicolas (le statisticien), Mélo et Fanch (mes colocs), Jean-Rémi, Floriane, Guillaume et Sylvain (les amis de mes colocs).

Au final, les derniers moments à Paris m’ont permis de clôturer l’année sans que je reparte avec des remords, des regrets ou des « j’aurais dû ». Je crois qu’avec une expérience comme celle-ci, vaut mieux avoir une fin sobre.


Je vous laisse, en attendant la deuxième partie de ce message, sur un texte écrit sur trois cartes postales par un résident en psychiatrie, Dr Craus, que j'ai rencontré à Paris:


"Les horaires d'ouverture souvent restreintes, les cafés fermés, les bousculades dans les transports publics, les sans-gènes, l'incorrection de ces Parisiens affairés, et le plus agaçant, les rodomontades à n'en plus finir bien que marbrées de suffisance. Cette ville est exigeante, pas toujours à propos... Mieux vaux y venir avertir et armé.
C'est charmant, si mignon, si romantique, quand une blonde vous tient le bras, la main, la jambe, sous un parapluie place Clichy ou une ombrelle dans l'allée centrale du Jardin des Plantes sous couvert des platanes, bordés de coquelicots aux couleurs fraîches et printanières. Et là, Paris, c'est la vie, essentielle.
Ainsi va Paris, tout en contraste, en beauté fragile. Mais restons légers!" 

mardi 27 avril 2010

Redécouvrir Paris


Du 5 au 21 avril, j’avais un ami québécois, Michel, qui me rendait visite. C’était son premier gros voyage, et il a décidé de consacrer deux semaines à la Ville-Lumière. Passionné d’histoire et de culture française, c’était un passage obligé. Après des années à l’entendre rêver de Paris, il a enfin décidé de se prendre un billet d’avion et tenter l’aventure. Je crois que mon petit appel à son anniversaire il y a plus de huit mois a été l’élément décisif.

C’était assez particulier d’être en compagnie d’une personne qui avait les yeux brillants devant tant de monuments historiques, qui frissonnait presque en empruntant les rues où ont foulé de grands personnages historiques, lorsque soi-même on a vu et revu Paris, jusqu’à ne plus comprendre pourquoi les touristes trouvent la ville si enchanteresse et merveilleuse. En fait, Michel lors de son séjour, c’était moi il y a cinq ans qui découvrait la France et l’Europe.

Pourtant, je m’étais promis que durant son séjour, j’allais essayer de redécouvrir Paris, de la voir comme je l’avais perçue la première fois. Difficile tâche puisque mon expérience à l’hôpital, mes tentatives vaines de socialisation, et mes luttes contre l’administration française ont pas mal terni ma vision de l’univers parisien.

Récapituler plus de deux semaines serait un peu long et pénible. Quelques moments par contre nécessitent le détail.


Au cours de la première semaine, nous avons soupé chez Sandra, mon ancienne coloc d’il y a cinq ans, à Montgeron (banlieue parisienne). Ce fut un moment marquant, surtout pour Michel, car il a pu rencontrer des Français qui lui montraient une vision de la France telle qu’elle est vécue par ses habitants. D’ailleurs, il s’est lié d’amitié très rapidement avec Sandra, Antoine et Isabelle (deux amis proches de Sandra).

Autre moment agréable fut la visite au Musée d’Orsay. C’est un musée portant sur l’art impressionniste et il regroupe plusieurs œuvres importantes de Van Gogh, Monet, Manet, Cézanne, Gauguin, etc. J’avais réussi à convaincre Michel de m’accompagner, car il n’était pas chaud à l’idée de visiter un musée d’art au départ (lui étant plutôt du versant historique). Je suis personnellement heureux de lui avoir fait découvrir l’art, et ça me rappelait mes premières réticences à perdre mon dimanche après-midi enfermé à voir des tableaux et des sculptures. Plus modeste et beaucoup moins mégalomaniaque que le Louvre, le Musée d’Orsay est d’une taille humaine tout en restant grandiose dans ce qu’il a à offrir. Raison principale pourquoi je voulais l’entraîner là? Tout simplement parce qu’il y avait une exposition intitulée « Crime et châtiment » qui retrace l’histoire du crime, des condamnations, et des châtiments (humains et célestes) à travers l’art, ainsi que quelques éléments sur la médicalisation du crime. Ce fut l’une des plus belles expositions que j’ai vues à ce jour, et comme le Dr Guilé, mon directeur de thèse, l’avait si bien prédit, je suis ressorti avec le catalogue de l’exposition de 500 pages sous les bras… 

(Début de parenthèse : D’ailleurs, il faut que je retranscrive (assez librement) cette fameuse conversation qui a eu lieu quelques semaines auparavant :

Dr Guilé : Il y a une exposition sur la Sainte-Russie au Louvre qui pourrait vous intéresser [oui, après plus de cinq ans, on se vouvoie encore mutuellement].
Moi : Il y a aussi une exposition à Orsay, « Crime et châtiment », que je voudrai voir. Vous en avez entendu parler?
Dr Guilé : Oui. Vous devez la voir. C’est tout à fait vous. Je crois que vous allez adorer et vous devez vous ramener le catalogue de l’exposition, bien sûr.

Fin de la parenthèse.)

Évidemment, en voyant autant d’œuvres impressionnistes, je me devais de faire mon tour guidé de Montmartre à Michel… qui a suivi immédiatement la visite du musée. Sinon, autre coin touristique a été le château de Vincennes. Personnellement, je crois avoir vu trop de châteaux médiévaux que ça ne me fait plus aucun effet d’en voir un, mais ce fut un moment qui a été agréable à partager avec lui.
Un jeudi, on s’était donné rendez-vous avec Antoine et Sandra au Carrousel du Louvre pour lui faire visiter Paris. Petite visite au Palais de Justice, à l’Hôtel-Dieu, chez Berthillon (les meilleures glaces au monde, et que personne ne vienne me contredire à ce sujet… juste regardez la liste des parfums offerts sur leur site : http://www.berthillon.fr), etc. D’ailleurs, Berthillon est probablement le seul commerçant de glaces qui ferme ses portes durant la période estivale. Ils ont poursuivi leur visite près du Ménilmontant et des Buttes-Chaumont tandis que je me suis dirigé vers la Bastille pour voir une exposition sur les pochettes de vinyles (oui, l’influence de mon frère concernant l’art, et particulièrement l’univers de la musique, est assez grande) avec un ami avant de retrouver Michel, Sandra et Antoine pour une soirée vins et fromages chez Patrick, qui hébergeait deux Québécoises d’Abitibi. Michel a donc bu sa première bouteille de vin (bon… c’était du vin blanc qui ne goûtait pas grand-chose… mais il faut bien commencer quelque part).
Le lendemain, en soirée, après un petit resto (toujours avec Sandra, Antoine et Isabelle) près de la Bastille, on est allé à la Tour Eiffel pour faire une visite de la ville en bateau-mouche. Oui, la chose plus touristique à faire que j’ai réussi à éviter pendant cinq ans… bon bien, c’est fait. Très joli de voir les bâtiments historiques éclairés la nuit et de passer sous les multiples de ponts. Toutefois, commentaires audio atroces (surtout les versions anglaises et allemandes… de quoi s’écorcher les oreilles avec l’accent français expressément exagéré selon moi), on repassera.
Le samedi, on a fait (toujours avec le même beau monde) un tour du beau Paris historique avec les Vélib’, les vélos « gratuits ». Dans le concept, c’est bien. En pratique, c’est une autre histoire si c’est la première fois. Sans explication claire et précise, pour sortir six vélos, cela nous a pris une bonne demi-heure (et je soupçonne plus). Et on comprend le français! Bref, la première demi-heure a été facturée sans qu’on n’ait fait un seul tour de pédale… Faire de la bicyclette à Paris, finalement, ce n’est pas pire que Montréal, mais c’est vrai que les pavés, ça donne l’impression qu’on est en pleine crise d’épilepsie sur roue.
Avec l’histoire des cendres du volcan islandais et des grèves de train (la France était complètement paralysée en termes de transport), Michel a dû rester en France plus longtemps, car il n’y avait aucun moyen pour qu’il retourne à Montréal. Il a profité des 3-4 jours supplémentaires chez Sandra (pour des questions pratiques de transport s’il devait se rendre à l’aéroport rapidement), passait ses journées avec Antoine (pendant ce temps, j’étais à Rouen pour donner une formation), et on soupait tous ensemble en soirée.
Bref, son séjour a été apprécié et m’a permis de revoir Paris d’un autre point de vue, celui de la personne qui visite et découvre. J’avoue avoir pu découvrir des coins de Paris que je ne connaissais pas encore, et c’est bien de pouvoir se dire qu’après tout ce temps, je réussis encore à me faire surprendre par la ville.
Pour avoir le détail des impressions de Michel de son voyage, vous pouvez consulter son blog à cette adresse : http://avrildansparis.blogspot.com/


samedi 27 février 2010

Quelques petits musées...

Du 17 au 24 février, j'ai hébergé un de mes amis d'enfance, Nicolas. Je crois le connaître depuis la 1ère année du primaire, et sa mère était ma professeure d'anglais en 5e ou 6e année. Bref, il était en train de faire son tour d'Europe, et Paris était sur sa liste. J'ai profité de sa visite pour aller voir quelques musées que je voulais voir depuis un certain temps, mais que je remettais toujours au lendemain.

Le musée de la vie romantique

Situé à quelques mètres du Musée de l'érotisme, à Pigalle, ce musée au fond d'une petite cour intérieure parisienne, dans l'ancien hôtel Scheffer Renan. Un petit jardin où il est possible de prendre du thé à l'anglaise est accessible aux visiteurs. L'été, des roses embellissent le décor, parsemant de couleurs chaudes la verdure et les meubles de bronze verdis par le temps. Le musée se trouve dans l'ancienne maison de Ary Scheffer, un peintre. On parle ici d'un tout petit musée, d'environ quatre ou cinq pièces (de la taille d'une chambre de maison, évidemment). L'accent est mis sur la vie de George Sand et de ses amoureux: Alfred de Musset et Frédéric Chopin. Pour une personne qui connaît peu ou pas la vie de ces hommes ou femmes, le musée a très peu d'intérêt. Il n'y a pas de texte explicatif, que des portraits, objets personnels, lettres de correspondance, etc. Quelques peintures sont intéressantes en soi, dont celles ayant pour thème Marguerite, Faust et Méphistophélès. Évidemment, il faut connaître la légende pour bien apprécier le tout. Bref, un musée intéressant pour ceux qui ont une fascination pour la vie de Sand et de Chopin; pour les autres, ce sera une visite de 5-10 minutes très rapide pas trop mémorable. Ah oui, pour ceux qui s'attendent à un traitement en profondeur sur le thème de la romance, déception garantie.

Musée de l'histoire de médecine

Ce musée est situé dans le pavillon administratif de l'Université de Paris 5 - René-Descartes, à laquelle je suis inscrit. Je suis souvent passé devant la porte de ce musée, sans jamais y entrer. Ce n'était par manque d'intérêt, ni par manque de temps. Je crois plutôt que c'est par pure procrastination, le côté "bah, j'irai la prochaine fois que je dois me rendre à l'Université".

Le musée abrite surtout des instruments médicaux de différentes époques. Encore une fois, le manque de textes explicatifs ou de livrets pour touristes rend la visite un peu aride pour les gens n'ayant pas étudié en médecine ou autre domaine connexe. Un peu plus sobre et moins garni que le Musée de la Charité à Berlin, ou même celui à Bruges en Belgique (oui, je tiens à visiter les musées de médecine quand je suis dans une ville qui offre une telle possibilité), mais quand même plaisant.

La pièce maîtresse de ce musée, selon moi et mon biais psychiatrique, c'est le tableau Une leçon de Charcot. Peinte par André Brouillet, cet œuvre montre Charcot induisant une crise d'hystérie chez une femme., Blanche Wittmann Dans l'auditoire, nous pouvons apercevoir Gilles de la Tourette, Joseph Babinski, et autres grands psychiatres et neurologues. D'ailleurs, l'élève le plus célèbre de Charcot demeure Sigmund Freud.


Sinon, avec Nicolas, je lui ai montré les coins touristiques usuels de Paris, en empruntant des petites ruelles par moments, sans négliger les quartiers non visités par les touristes. Je ne me lasse jamais à montrer Paris, car je trouve que c'est une belle ville qui a beaucoup à offrir d'un point de vue culturel, historique et architectural. Toutefois, la vie parisienne, c'est une autre histoire, comme je l'ai souvent mentionné...

dimanche 27 décembre 2009

Nowell 2009

Ne pouvant pas retourner pour la période des fêtes à Montréal, j'ai dû me résigner à trouver une alternative afin de ne pas me retrouver seul. Que faire quand tout le monde est parti fêter en famille? Trouver des gens qui sont trop loin pour célébrer la naissance du p'tit Jésus avec leur parenté. Je me demande des fois que serait ma vie sans Couchsurfing.

Donc, une fois que mes colocs sont retournés en Bretagne pour revoir parents et amis (avec une pile de questionnaires sous les bras à faire passer à leurs frères et soeurs... je me cherche des sujets témoins pour une de mes recherches), j'ai décidé de me remettre dans l'hébergement de Couchsurfers. Donc, depuis une semaine, j'héberge un couple provenant de Singapour. Drôle de dynamique par contre, la fille est très gentille, mais je la trouve un peu gossante (comme pas mal de filles asiatiques d'ailleurs). Le gars est sympathique et agréable à côtoyer. Je me demande comment il fait pour la supporter depuis plus d'un an. J'accueille également deux Néerlandais qui font du pouce jusqu'à Barcelone. Paris était un arrêt de 3-4 jours. Deux gars vraiment comiques et chantants (oui, oui, ils ont cette habitude de se parler en chantonnant ou en faisant des rimes... ce sont des musiciens/comédiens aussi).

 Le réveillon du 24 décembre a débuté à 20h dans un très petit mini-studio dans le 1er arrondissement. Je me demande encore comment une centaine de gens ont réussi à se retrouver dans un espace aussi restreint. Soirée qui a commence bien en somme, mais juste trop de monde. Mon côté claustrophobe fait en sorte que je sors prendre un bol d'air à tous les 20 minutes.  J'en profite pour appeler ma famille en me baladant dans les rues de Paris. Vers 1h du matin, migration vers le 13e arrondissement pour poursuivre la fête chez un autre Couchsurfer qui doit vivre dans un 30 mètres carré gros max. Je réussis à me trouver une petite place pour m'assoir sur le sol contre un mur avec mes deux Néerlandais; les deux Singapouriens dorment quelque part entre des piles de manteaux car ils sont fatigués. Discussion intense qui se termine finalement avec le lever de soleil.

Le 25 décembre a été une journée de récupération, avec préparation d'une quantité industrielle de bouffe. Comme je ne voulais passer ma journée à "végéter" intensément, je prends une longue marche avec un des Néerlandais (William) de quelques heures dans St-Cyr-l'École. Rien de particulier en somme. Juste un temps pour se remettre d'un "jetlag" social (en se couchant à 8h du matin et en se levant à 14h, et en déjeunant à 16h, c'est sûr que le corps est un peu débalancé).

26 décembre, pendant que mes Singapouriens visitent les lieux achi-touristiques de Paris (non, je ne voulais pas visiter Notre-Dame avec eux, surtout si c'est pour prendre des photos de chaque vitrail). Toujours avec les deux Néerlandais qui ne voulaient pas aller dans les coins touristiques, on s'est fait une longue marche à travers Paris, de Montparnasse à Oberkampf, bref un gentil 11-12 km à pied. Des cafés ont ponctué la marche, ainsi que des boulangeries!

Et voilà pour un petit compte-rendu de mon Nowell, qui n'était pas sous le signe de la dépression intense! Petite parenthèse pour terminer, j'ai apprécié qu'à Paris, nous ne sommes pas martelés et bombardés par la période des Fêtes. Quelques guirlandes et lumières ici et là, mais pas l'agressivité commerçante bien nord-américaine. Pour la première fois dans ma vie, je n'avais pas envie de commettre un meurtre en entendant "Petit papa Noël" ou "Jingle Bells" pour les avoir entendus 40 millions de fois dans toutes les versions possibles en se promenant dans les rues. Bref, un point positif à Paris pour le temps de Noël, on ne nous gave pas jusqu'à en faire une indigestion!











samedi 5 décembre 2009

Musée national du Moyen-Âge, thermes de Cluny, et exposition pour les 50 ans d'Astérix

Jeudi après-midi, j'ai décidé d'aller voir le musée de Cluny, qui a la double vocation de présenter des oeuvres médiévales et d'entretenir des thermes (bains) gallo-romains. Pour résumer rapidement, le musée offre surtout des peintures et sculptures de la religion catholique (des Jésus et des Vierge-Marie, en voulez-vous? Bien en voilà à la tonne!), ainsi que des tapisseries représentant des scènes de la vie du Moyen-Âge, dont la fameuse "Dame à la licorne". Bref, j'étais un peu déçu par ma visite, puisque je m'attendais à une exploration plus approfondie de la vie quotidienne au Moyen-Âge, avec une partie importante dédiée à l'Histoire. Hélas, ce n'est que de l'art religieux de l'époque en grande partie, et personnellement, ça ne m'intéresse pas trop. Il faut avouer que le nombre de cathédrales et de monuments religieux historiques que j'ai visités au cours des dernières années m'ont un peu beaucoup blasé...

La véritable raison pour laquelle je suis allé voir ce musée (qui n'était pas vraiment dans ma liste des choses à faire à Paris), c'était qu'ils annonçaient une exposition dédiée au 50ème anniversaire d'Astérix, héros gaulois de la fameuse bande dessinée d'Uderzo et Goscinny. Je m'étais procuré il y a quelques semaines un numéro spécial de la revue "Beaux arts" consacré à Astérix, et je m'attendais à une exposition assez similaire à ce qui était présenté dans le hors-série: analyse de l'humour dans Astérix, explications des jeux de mots et des références cachées (à chaque fois que je relis une BD d'Astérix, je découvre toujours quelque chose de nouveau), caricatures de personnes connues (savez-vous que les Beatles et Sean Connery ont été caricaturés?) et de peintures célèbres (certaines planches sont de véritables reproductions "à la BD" d'oeuvres connues), etc. Malheureusement, l'exposition ne présentait que trois ou quatre notes originales des auteurs, et une cinquantaine de planches géantes de variables albums d'Astérix. Donc, si vous aviez passé votre enfance à lire et relire Astérix, vous ne trouveriez rien de nouveau.

Et le lien entre le musée sur le Moyen-Âge et Astérix? En fait, comme le musée se trouve dans des thermes gallo-romains, et que dans les albums "Astérix légionnaire" et "Le bouclier d'Auvergne", des scènes se déroulent dans des thermes romains, il était "approprié" que l'exposition soit à ce musée. Lien assez mince, je l'avoue...

Bref, à part m'avoir donné l'envie de relire certains albums d'Astérix, je suis sorti un peu déçu de l'exposition (comme Franck d'ailleurs qui m'accompagnait; c'est un Français avec qui j'avais sympathisé à Montréal et que j'héberge cette fin de semaine).

jeudi 12 novembre 2009

Berlin populaire et Paris bourgeois

En reprenant le train pour revenir à Paris (un beau neuf heures de trajet), j'ai pas pu m'empêcher d'écouter la conversation qui se déroulait derrière moi. Une Française (fin vingtaine, début trentaine) expliquait à un Allemand (fin quarantaine) comment que c'était de vivre à Paris. La femme était complètement désillusionnée par la capitale française, disant que c'était bien pour les vacances ou pour y vivre pour un très court temps, mais jamais il est possible de faire sa vie là-bas. Oui, il y avait la culture, la beauté de la ville, mais que la vie réelle était loin du conte de fées. Bref, c'était assez étrange d'entendre mes propres paroles sortir de la bouche d'une pure inconnue!

Avec les quelques bières dans le corps (je vous ai bien dit que le trajet durait neuf heures?), je me suis mis à réfléchir sur mon amour grandissant pour Berlin, et ma fascination décroissante pour Paris.

Pour moi, Paris, c'est la ville bourgeoise, celle qui a atteint son apogée et qui se repose sur ses lauriers. Berlin, c'est celle qui doit se battre pour renaître, celle qui innove et qui est en perpétuel changement. C'est une ville idéale pour la jeunesse, où il est permis de se révolter, de s'épanouir, de s'afficher comme on l'entend sans se soucier du regard des autres. D'ailleurs, il faut souligner comment certaines règles ne sont tout simplement pas appliquées en Allemagne, dont la loi anti-tabac (j'ai vu souvent des gens fumer dans les bars, les wagons de train, etc). L'art de la rue se trouve partout, et justement, elle fait une ville urbaine avec un coeur qui crie.

Paris, c'est la ville tranquille (d'ailleurs, plusieurs bars et boîtes de nuit sont maintenant fermés par la municipalité cette année pour cause de tapage nocturne... comme quoi, la chanson "Ronde de nuit" de la Mano Negra s'avère être prophétique), celle où on s'installe après avoir gagné beaucoup d'argent, celle qui reste immuable. J'ai tout simplement que Paris a arrêté de changer après les années 50. Quand on y pense bien, quand on évoque Paris, c'est toujours le passé, rarement le présent ou le futur. Berlin, c'est plutôt l'inverse. L'histoire a été très pénible pour cette ville, et elle essaie maintenant de se relever et prouver au monde qu'elle a beaucoup à apporter.

Un autre élément que j'ai pu observer, c'est comme Paris était une belle ville. Une TROP belle ville. À un tel point qu'on la sent artificielle (elle excelle dans sa cache-misère). Après les monuments historiques, l'architecture a coupé le souffle, qu'est-ce que Paris a à offrir à un étudiant dans la vingtaine? La culture? elle est juste trop chère pour être accessible. La vie sociale? la vie mondaine et les fausses apparences, très peu pour moi... Berlin, je dois l'avouer, est plutôt sale et laide. Un peu comme Montréal en fait. L'intérêt ne réside pas dans sa beauté architecturale, mais dans sa vie de tous les jours. Réellement faire la fête à Berlin sans débourser plus de 5 euros, c'est possible (à Paris, impossible à moins d'avoir des connections... vive l'élitisme)! Manger un repas complet (encore à moins de 5 euros), c'est également possible! Se payer un grand appartement, encore une fois, c'est possible (à Paris, vous payez des 600-700 euros pour un placard)!

Bref, j'aime quand c'est rude, sale, et que ça sent le vrai et l'authentique!

mardi 3 novembre 2009

Quai Branly: là où dialoguent les cultures

Je suis très conscient que je donne actuellement l'impression que je serai le premier à signer une pétition pour l'anéantissement de la ville de Paris et de ses habitants, mais ce n'est pas tout à fait le cas. Oui, des choses me vont profondément hurler (en doux murmures dans ma tête), mais il y a quand même du bon à Paris. Voici ma dernière découverte...

Depuis quelques temps, en marchant (lire ici: en courant) dans le métro, je vois des affiches pour une exposition temporaire sur Teotihuacan au Quai Branly (http://www.quaibranly.fr/), musée d'anthropologie ouvert depuis 2006. Après des semaines à me dire: "J'irai ce soir après l'hôpital", je me suis finalement rendu à ce musée dont je retardais la visite depuis un bon cinq mois...

Si on oublie un peu la file d'attente d'une heure et demie (je suis souvent très heureux de traîner un livre avec moi dans ces moments-là... et de circonstance, j'avais une anthologie du chamanisme dans ma poche), j'ai été agréablement surpris. Pour l'exposition en soi, c'est bien, mais j'ai trouvé ça un peu lourd à certains moments car il y avait juste trop de textes à lire. Écriture blanche sur fond rouge dans une lumière tamisée, au bout d'une heure et demie, ça fatigue énormément les yeux. Et comme le sujet m'intéressait, je voulais réellement tout lire...

Pour résumer, l'exposition sur Teotihuacan couvre plusieurs aspects de la "Cité des dieux" dans la région mésoamérique: architecture (et on retrouve une maquette géante de plusieurs mètres de la cité en question), religion et croyances, économie, armée, arts, coutumes, etc. Entre les inévitables petits outils (flèches, cuillères, etc.) se trouvent les grandes fresques, les masques cérémoniaux et les sculptures de l'époque précolombienne. Bref, très intéressant pour ceux qui ont grandi avec la série "Les mystérieuses cités d'or"...

Par la suite, je me suis promené dans les expositions permanentes, regroupées par région et continent. Comme j'avais la tête un peu saturée par l'exposition temporaire, j'ai tout simplement marché d'un bout à l'autre, en m'arrêtant à certains moments sur les choses qui attiraient mon attention (les Inuits, le Vietnam, les aborigènes d'Australie).

Il y avait également au dernier étage une exposition temporaire portant sur les 160 ans de photographie en Iran. Le tout débute par des photos de famille et se termine en photo-reportage, où la réalité iranienne du début du 21e siècle est montrée dans toute sa beauté et sa laideur. Bref, très heureux d'être tombé sur cette section un peu par hasard. Je suis en train de développer un certain intérêt pour les photographies de gens pris sur le vif de leur vie quotidienne. D'ailleurs sur les quais de Seine, on retrouve plusieurs photographies intéressantes dans le cadre de la 2e édition de "Photo Quai" (Pour la première édition, je me suis procuré le catalogue complet, donc vous verrez les photos si ça vous intéresse à mon retour à Montréal). Pour ceux qui ne sont pas à Paris, voici un lien pour voir ce qui me fait arrêter quand je marche le long du fleuve (oui, la Seine est bien un fleuve): http://www.photoquai.fr/fr/sur-les-quais.html. Je vous conseille vivement d'aller voir leur site.

Le musée comporte également une bibliothèque bien fournie portant sur tous les aspects de l'anthropologie, ainsi qu'une petite section sur les contes à travers le monde. Des postes multimédia se trouvent également dans la partie "documentation" où on peut entendre des extraits de différentes langues, ainsi que des petites capsules sur divers sujets liés à l'anthropologie.

Pour terminer, toutes les semaines, le musée offre des conférences gratuites, ainsi que des concerts (payants) de musique du monde. Bref, j'ai passé une bonne partie de ma soirée du vendredi au Quai Branly, en considérant sérieusement à adhérer pour la première fois à un musée.

Donc, si jamais vous êtes à Paris, le Quai Branly vaut définitivement le détour.

vendredi 30 octobre 2009

Ras le bol

Ça fait cinq mois que j'ai quitté Montréal pour venir "faire de la recherche" à Paris. Actuellement, je suis convaincu que ce fut une grave erreur de ma part. L'hôpital La Pitié-Salpêtrière a eu une longue histoire intéressante pour ce qui est de la psychiatrie. Des grands noms tels que Philippe Pinel, Sigmund Freud, Joseph Babinksi, Jean-Martin Charcot et Jean-Étienne Esquirol ont soit étudié ou exercé dans cette institution. Au départ un petit arsenal pour fabriquer de la poudre (non blanche!), il fut converti au 17e siècle en hôpital.

Pour plusieurs auteurs, la psychiatrie moderne est née à la Salpêtrière. On s'attendrait donc que, pour un étudiant en sciences psychiatriques au 21e siècle, le milieu est stimulant et offre une opportunité de voir ce qu'il y a de plus innovateurs dans le domaine. Malheureusement, ce n'est pas ce que je vis actuellement. Pour avoir travaillé pendant quatre ans à l'hôpital Rivière-des-Prairies et au Centre de recherche Fernand-Seguin, j'ai pu voir comment au Québec, on était doué pour faire avancer les recherches en santé mentale. Les efforts sont mis de l'avant pour investiguer les troubles psychiatriques afin d'améliorer notre compréhension de la psychopathologie et contribuer à la pratique clinique. Bref, après quatre années dans un environnement stimulant où les échanges existent, je suis royalement déçu par la Pitié-Salpêtrière. J'ai cette impression qu'ils sont pris quelque part au milieu du 20e siècle, et que les choses ont figé dans le temps. Pour la recherche, il faut quasiment harceler les cliniciens qui se disent ouverts pour obtenir quoi que ce soit. Les échanges entre professionnels se font de manière hiérarchique, où les étudiants ne font qu'écouter sans oser glisser un seul mot de ce qu'ils pensent aux grands professeurs et médecins. Ainsi, j'ai juste hâte d'avoir fait mon temps (oui, je vois maintenant ça comme une peine à purger, et il me reste sept mois avant ma libération définitive, et 47 jours avant ma libération conditionnelle).

Je crois que l'élément qui m'a complètement abasourdi, c'était le commentaire d'un médecin lors d'une conférence d'un psychologue de la Clinique des troubles de l'humeur qui présentait la thérapie dialectique-comportementale pour les adolescents ayant un trouble de personnalité limite. Selon lui, il n'était pas possible, ou plutôt très difficile à implanter, d'instaurer cette thérapie à la Salpêtrière, car c'était trop basé sur l'efficacité!

Parlons-en de l'efficacité, terme dont l'administration française semble y être allergique! Tout prend un temps fou, et on se dit qu'ils décortiquent le dossier en profondeur et qu'ils veulent faire un bon travail. Faux! À voir les commentaires ou recommandations, on se dit qu'ils ont sûrement lu les documents en diagonale. Et je ne parle même pas de l'histoire de ma carte de séjour (et je suis rendu à avoir le fantasme de ne pas l'avoir finalement et me faire rapatrier au Québec)...

Un historien avait déjà dit que la France était vouée à disparaître de l'histoire mondiale au 21e siècle comme état influent. En tout cas, si la France continue à se flatter en regardant les gloires du passé sans avoir une vision de l'avenir, ça risque fort d'arriver. L'état de la recherche en santé mentale est plutôt désolant... surtout que les étudiants ont un accès très limité aux articles scientifiques ou ne comprennent pas l'anglais (et on s'entend, les textes scientifiques, ce n'est pas de la grande littérature avec des figures de style très recherchées)! Si la relève n'est même pas capable d'avoir les ressources, comment veulent-ils avancer?

Suite à plusieurs présentations de chercheurs québécois en santé mentale, le chef de service en pédopsychiatrie avait soulevé le fait qu'au Québec, nous ne branlons pas dans le manche. Nous voyons une problématique, nous élaborons une hypothèse de recherche et nous nous mettons à l'action. Il dit que, malheureusement, la France est encore à l'étape de "on va en discuter". La discussion est un élément essentiel pour faire bouger les choses, mais ce n'est pas la seule étape. Il ne faut pas se le cacher, les Français sont de grands et bons orateurs... mais à quoi ça sert de parler et discuter si aucune solution n'est appliquée ou mise en pratique?

Ainsi, se conclut mon texte chargé de frustrations. Il fallait que je mette le tout en mots. Et aussi, depuis le temps que les gens me demandent ce que je pense des études en France, voici donc ma réponse franche et honnête. Je souligne que ceci ne reflète que ma pensée personnelle, et que si vous n'êtes pas d'accord, prouvez-moi le contraire.

Bon, je vous laisse, je m'en vais faire mes bagages pour l'Allemagne, pays où je n'ai pas à contenir et à réguler mes émotions (dont la colère) sur une base horaire face à autant de passivité.

lundi 19 octobre 2009

Montmartre

Malgré le fait que Montmartre soit l'un des quartiers touristiques, il n'en demeure pas moins que j'aime beaucoup ce coin de Paris. Ceci est d'ailleurs assez étrange, car les pièges à touristes se trouvent à chaque coin de rue. Ici, nous avons droit, en plus des cartes postales et des affiches vues mille fois (Le Chat Noir, Aristide Bruant, etc.), des gens déguisés à la mode Belle Époque, des peintres et des caricaturistes, et j'en passe. Avec le nombre de touristes qui s'attendent à voir le Paris cabaret, le Paris canaille, il est difficile de marcher sans faire du slalom humain. Depuis le film "Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulin", la popularité du quartier est encore plus importante auprès des étrangers.

Même si le quartier a tout pour être désagréable, il existe une beauté et un charme que je ne peux nier. Les escaliers, les rues sinueuses, les côtes, les pavés, les vignes grimpantes, tous ces éléments contribuent à faire du quartier un endroit où il fait bon se promener. Son histoire aussi en est pour quelque chose. Les nombreux artistes qui ont vécu au cours du dernier siècle ont fait de Montmartre ce qu'il est aujourd'hui.

Il y a quelques temps, j'ai assisté à une conférence en deux journées (pour un total de trois heures environ) sur l'histoire des cabarets de Montmartre. Sans vous refaire un résumé exhaustif, je vais juste mentionner quelques points que j'ai retenu.

- Commençons d'abord avec Le Lapin Agile: le nom vient d'une image d'un lapin sautant d'une casserole figurant devant ce cabaret et dessinée par André Gill. Au départ, le cabaret s'appelait "Aux assassins" à cause d'une peinture d'un tueur à l'intérieur de l'endroit. C'était un repère idéal pour les artistes qui voulaient fuir un peu Paris (en ce temps-là, Montmartre était une campagne avec des moulins et des vaches).

- Les artistes ont émigré à Montmartre à cause de la répression policière qui sévissaient dans le Quartier Latin, où se trouvent les universités, et par conséquent, tous les étudiants. En fait, il faut savoir que le véritable Montmartre se trouve en bas de l'actuelle Butte Montmartre. À l'exception de quelques artistes à la recherche de lait frais pour récupérer d'un nuit trop arrosée par l'alcool, peu de gens montait la côte. Ironie donc que les touristes montent les escaliers et s'essouflent à gravir la Butte Montmartre, sans se douter qu'ils sont au "mauvais endroit"!

- Le Chat Noir a déménagé et il y a eu une grande procession du premier local au deuxième.

- En dansant, les filles pouvaient "s'éventrer" en faisant le grand écart, se déchirant les muscles et ligaments.

- Les artistes protégeaient les prostituées des proxénètes (pimps) en les hébergeant et en les prenant pour modèles.

Il serait trop long pour moi d'écrire tout ce que j'ai pu apprendre sur le quartier. J'espère que cette petite introduction permettra à certains d'approfondir davantage le sujet à travers quelques bons livres à la bibliothèque. Il y a aussi l'option de venir à Paris, et je vous ferai un tour du quartier rempli de plusieurs anecdotes!

Bref, pour moi, Montmartre reste un incontournable de Paris. Peut-être est-ce pour cette raison que les touristes se sentent obligés de faire un détour là-bas!

dimanche 4 octobre 2009

Nuit blanche à Paris

Pour les Montréalais, nul besoin d'expliquer le concept de la Nuit blanche, qui se déroule à la fin du mois de février, pour clôturer le festival Montréal en lumière. L'idée même est partie de Paris, il y a environ six ans. Dans la Ville Lumière, l'événement a lieu en octobre, où le temps est doux et agréable, et non dans le froid sibérien à -40 comme à Montréal.

J'ai donc fait un tour rapide à la Nuit blanche hier, n'ayant aucunement l'intention de rester éveillé toute la nuit, car je suis actuellement enrhumé (merci les colocs!) et je ne tiens pas à prolonger la durée de ma maladie en mettant trop de stress sur mon petit corps. Il faut savoir que le sommeil est une composante essentielle dans la récupération et la guérison! Bref, j'ai quand même eu le temps de voir quelques expositions et me promener un peu en compagnie de mes Couchsurfers du moment (deux Américaines: Jen et Stacy), ainsi qu'avec Patrick (voir les premiers messages de ce blogue).

En parcourant la programmation, j'ai observé une différence notable entre Paris et Montréal: alors que Montréal propose une diversité d'activités des plus hétéroclites (se baigner dehors sur le toit de l'hôtel Hilton, faire de la luge dans le Vieux-Port, swigner sa compagnie au Cabaret du Roy, écouter du slam à la Bibliothèque nationale, écouter des concerts de groupes émergents au Métropolis, etc.), Paris offre plutôt un programme uniforme et homogène. Nous avons surtout droit à des expositions d'art moderne. Ainsi, nous avons des projections vidéo d'artistes se prenant pour David Lynch en transe chamanique. Des plans très rapprochés d'un visage, d'une tête d'un loup empaillé, des formes psychédéliques... toutes ces images défilent sous nos yeux sur une musique contemporaine post-apocalyptique (où l'artiste semble varger sur un piano de façon assez aléatoire tout en faisant grincer les cordes d'un violon). Parmi la douzaine d'expositions que j'ai pu voir lors de la Nuit blanche, pas une se démarquait par son originalité. Même le ballon rose gonflé à l'hélium en forme d'un gros beigne qui tente de "flotter" au-dessus des Archives nationales n'impressionne pas réellement.

Ce n'est pas tant le fait que c'était de l'art moderne (car j'apprécie ça plutôt bien), c'est plutôt que je sentais que c'était une tentative de faire de l'art. Beaucoup de choses vues, revues, mâchées, et recrachées... Pour une ou deux heures, c'est bien... pour toute une nuit blanche complète, ça devient saoûlant!

Malheureusement, les musées n'étaient pas ouverts, donc à part d'aller dans un bar ou contempler ces oeuvres d'art contemporain, il n'y a pas trop à faire... Je suis donc revenu un peu déçu, espérant de quelque chose de grandiose de la part de Paris, et de beaucoup moins passif. Finalement, je préfère la Nuit blanche à -40 à Montréal, où au moins, on peut faire des activités nous permettant de rester éveillés (faire des danses traditionnelles québécoises, ça tient au chaud et on ne s'endort pas). Je viens de comprendre pourquoi mes amis français ne semblaient pas très enthousiastes à l'idée d'aller faire la Nuit blanche...

samedi 26 septembre 2009

Absinthe à Paris

Tous ceux qui me connaissent plutôt bien savent que j'ai un intérêt particulier pour l'absinthe. Il y a environ quatre ans, le nom de cette liqueur me renvoyait à des images de poètes tels que Verlaine ou Rimbaud, à l'esprit bohémien, à la drogue qui rendait les gens fous. D'ailleurs, une aura de mystère plane autour de cet alcool considéré comme diabolique, malsain, etc. La réalité est tout autre.

Au fil de mes lectures, j'ai essayé de comprendre d'où venait cette réputation, bonne ou mauvaise. Voici un très petit cours d'histoire sur l'absinthe 101:

Semblerait-il que la liqueur d'absinthe a été « créée » dans les Alpes par une vieille dame comme médicament. Un certain Monsieur Ordinaire (tel est son nom) aurait été l'un des premiers à commercialiser le produit. La liqueur a été popularisée lors de la guerre d'Algérie, lorsque les Français versaient un peu d'absinthe dans l'eau afin d'en tuer les vers, les bactéries, etc. Après leur victoire, l'absinthe a été perçue comme un symbole patriotique français.

Quelque part dans la deuxième moitié du 19e siècle, un parasite détruisait les vignes, empêchant ainsi la production de vin de qualité. Il faut savoir qu'à l'époque, l'alcool contenu dans l'absinthe provenait de la distillation du vin. Ainsi, certaines distilleries ont commencé à utiliser de l'alcool industriel. Pire encore, la production se faisait dans des grosses cuves de cuivre et de plomb. Donc, les gens éprouvaient quelques difficultés certainement dues à l'intoxication aux métaux lourds. De plus, l'absinthe était devenue un alcool peu dispendieux comparativement au vin. Il était dit que, vers 17 h, l'heure verte, les rues de Paris avaient une forte odeur anisée. Un sociologue aurait été très intéressé de voir défiler tour à tour les classes sociales, puisque chacun avait son heure pour boire l'absinthe.

Évidemment, le prix de l'absinthe et les situations socio-économiques de l'époque ont contribué à l'apparition de problèmes d'alcoolisme important à travers la France. Il faut savoir qu'en Angleterre, l'absinthe n'a jamais connu une telle popularité, étant donné qu'elle était symbole de la décadence française. Un puissant lobbying a été monté contre l'absinthe par les producteurs de vin (qui n'était pas considéré comme un alcool) et des études dont les erreurs méthodologiques sauteraient aux yeux de n'importe quel biologiste ou médecin ont permis à cette démonisation de la liqueur. Meurtre, prostitution, suicide, tout était mis sur le dos de l'absinthe. Éventuellement, avec le début de la Première Guerre mondiale, l'absinthe a été prohibée et, depuis, un air de mystère l'entoure.

Il faut aussi savoir que dans les années 1980, en Europe de l'Est, ils sont rendus compte qu'ils n'avaient jamais banni l'absinthe, puisqu'elle n'était pas très popularisée. Jouant sur les mythes, les absinthes tchèques (et des pays alentour) ont été vendues en vantant les vertus hallucinogènes et en mettant l'accent sur cet alcool bu par les grands artistes (Vincent Van Gogh, Oscar Wilde, Victor Hugo, etc.). Pour rajouter à son image légendaire, le rituel de faire flamber un cube de sucre a été créé de toutes pièces.

Depuis une dizaine d'années environ, l'absinthe est redevenue légale en France. Quelques réglementations existent quant au produit en matière d'appellation et de contenu (surtout pour la thuyone qui est à une dose très minime, ne permettant pas l'apparition de convulsions et hallucinations).

À Paris, il existe plusieurs fournisseurs d'absinthe, dont le Vert d'absinthe (http://www.vertdabsinthe.com/), qui vendent plusieurs bouteilles, ainsi que le matériel (verres, cuillères, fontaines, etc.). Le premier bar servant plusieurs absinthes, le Cantada, se trouve dans le 11e arrondissement, rue Moret. J'y suis allé jeudi dernier et j'ai pu voir que tout se faisait dans les règles de l'art. Le serveur connaît très bien ses produits et sait nous conseiller sur ce qu'on recherche. Le doigt d'absinthe dans un verre, le sucre sur la cuillère, et la fontaine d'eau pour la dilution... comme on le faisait au 19e siècle en France. Les prix varient entre 3,50 à 10 euros. À la grande différence des absinthes tchèques qui goûtent le rince-bouche qui a mal tourné, les absinthes suisses et françaises ont un goût anisé (comme elles le doivent), avec un bouquet herbacé allant du subtil au très prononcé, ainsi qu'une amertume bien caractéristique. D'ailleurs, il faut souligner que les vainqueurs olympiques romains et grecs se voyaient remettre de l'absinthe, en plus des feuilles de laurier, pour leur rappeler que toute victoire connaît ses jours plus amers.

Bientôt, j'ai l'intention d'aller voir le musée de l'absinthe à Auvers-sur-Oise, dernière ville de résidence de Van Gogh... Marie-Claude Delahaye, l'une des experts internationaux sur le sujet, tient ce musée. Je vous ferai part de mes découvertes!


vendredi 18 septembre 2009

Spectacles

Comme je l'ai mentionné dans le message précédent rédigé il y a à peine cinq minutes, en soirée, j'aime bien aller voir des concerts ou autre forme d'art. Voici quelques trucs que j'ai vu en septembre...

Les hurlements d'Léo (au Nouveau Casino)

C'est un groupe de Bordeaux qui font du java-punk-caravaning que je voulais voir depuis plusieurs années. Le nom du groupe provient d'une chanson des VRP (Léo). Les hurlements d'Léo ont aujourd'hui 13 ans d'existence et ils sont encore capables de donner un spectacle énergique avec un enthousiasme réel. J'ai vraiment apprécié le fait de pouvoir entendre des chansons de tous leurs albums, y compris les collaborations avec les Ogres de Barback (France), les 17 Hippies (Allemagne), ou l'Enfance Rouge (Italie). Dommage qu'ils jouent rarement au Québec... Pour le site officiel, c'est ici: www.hurlements.com

Misteur Valaire (au Batofar)


Pour les amateurs québécois d'électro, nul besoin de présenter ce groupe de Sherbrooke qui font de l'électro-jazz-débardeur. Un autre spectacle solide, avec une performance endiablée de la part de tous les membres du groupe. Évidemment, il faut aimer leur musique. Généralement, on aime ou on n'aime pas (n'est-ce pas, Olivier?)... moi, j'achète... ou plutôt, j'ai téléchargé légalement leur album offert gratuitement sur leur site (www.misteurvalaire.ca). Toutes les fois que j'ai vu ce groupe, je n'ai jamais été déçu. Cette fois-ci, un concert donné dans un bateau amarré sur un quai de la Seine. Une chance que le bateau n'a pas coulé, considérant qu'ils ont littéralement cassé la baraque à Tadoussac il y a quelques années (le plancher s'est effondré sous le poids des gens qui dansaient/sautaient). Ah aussi! J'ai organisé une rencontre avec d'autres couchsurfers pour leur faire découvrir Misteur Valaire. Des Français, une Américaine, un Vénézuélien, un Indien, des Allemands, et un Iranien se sont joints à moi, et ils ont tous vraiment aimé... à un tel point que plusieurs sont retournés les voir le lendemain à l'International...

Mission Florimont (au Théâtre Tristan Bernard)

La saison de théâtre a recommencé. Brice, l'interne en médecine qui est venu au Québec pour avoir un aperçu de la recherche à Rivière-des-Prairies, m'avait proposé d'aller voir une comédie qu'il avait bien aimé. Mission Florimont raconte l'histoire d'un "agent secret" plus naïf et peureux, Florimont de la Courneuve, qui se voit confier par le roi François 1er la mission de remettre un traité d'alliance à Suliman le Magnifique, sultan de l'empire ottoman. Une pièce bourrée de références historiques, mais aussi de l'actualité française. N'étant pas français, plusieurs blagues m'ont plutôt laissées indifférent, ne comprenant évidemment pas la petite référence connue de toute la salle! Mais j'ai pu lâcher plusieurs rires et sourires le long de la pièce. Pour une première oeuvre, c'était très bien. Personnellement, je suis plutôt amateur de drame qui patauge dans des thèmes tels que la misère humaine, le psychopathologie, le désir d'évasion (physique et psychologique), la révolte, etc. D'abord sceptique face à une comédie à la française, j'ai été très agréablement surpris. Expérience à recommencer donc!