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mardi 27 avril 2010

Redécouvrir Paris


Du 5 au 21 avril, j’avais un ami québécois, Michel, qui me rendait visite. C’était son premier gros voyage, et il a décidé de consacrer deux semaines à la Ville-Lumière. Passionné d’histoire et de culture française, c’était un passage obligé. Après des années à l’entendre rêver de Paris, il a enfin décidé de se prendre un billet d’avion et tenter l’aventure. Je crois que mon petit appel à son anniversaire il y a plus de huit mois a été l’élément décisif.

C’était assez particulier d’être en compagnie d’une personne qui avait les yeux brillants devant tant de monuments historiques, qui frissonnait presque en empruntant les rues où ont foulé de grands personnages historiques, lorsque soi-même on a vu et revu Paris, jusqu’à ne plus comprendre pourquoi les touristes trouvent la ville si enchanteresse et merveilleuse. En fait, Michel lors de son séjour, c’était moi il y a cinq ans qui découvrait la France et l’Europe.

Pourtant, je m’étais promis que durant son séjour, j’allais essayer de redécouvrir Paris, de la voir comme je l’avais perçue la première fois. Difficile tâche puisque mon expérience à l’hôpital, mes tentatives vaines de socialisation, et mes luttes contre l’administration française ont pas mal terni ma vision de l’univers parisien.

Récapituler plus de deux semaines serait un peu long et pénible. Quelques moments par contre nécessitent le détail.


Au cours de la première semaine, nous avons soupé chez Sandra, mon ancienne coloc d’il y a cinq ans, à Montgeron (banlieue parisienne). Ce fut un moment marquant, surtout pour Michel, car il a pu rencontrer des Français qui lui montraient une vision de la France telle qu’elle est vécue par ses habitants. D’ailleurs, il s’est lié d’amitié très rapidement avec Sandra, Antoine et Isabelle (deux amis proches de Sandra).

Autre moment agréable fut la visite au Musée d’Orsay. C’est un musée portant sur l’art impressionniste et il regroupe plusieurs œuvres importantes de Van Gogh, Monet, Manet, Cézanne, Gauguin, etc. J’avais réussi à convaincre Michel de m’accompagner, car il n’était pas chaud à l’idée de visiter un musée d’art au départ (lui étant plutôt du versant historique). Je suis personnellement heureux de lui avoir fait découvrir l’art, et ça me rappelait mes premières réticences à perdre mon dimanche après-midi enfermé à voir des tableaux et des sculptures. Plus modeste et beaucoup moins mégalomaniaque que le Louvre, le Musée d’Orsay est d’une taille humaine tout en restant grandiose dans ce qu’il a à offrir. Raison principale pourquoi je voulais l’entraîner là? Tout simplement parce qu’il y avait une exposition intitulée « Crime et châtiment » qui retrace l’histoire du crime, des condamnations, et des châtiments (humains et célestes) à travers l’art, ainsi que quelques éléments sur la médicalisation du crime. Ce fut l’une des plus belles expositions que j’ai vues à ce jour, et comme le Dr Guilé, mon directeur de thèse, l’avait si bien prédit, je suis ressorti avec le catalogue de l’exposition de 500 pages sous les bras… 

(Début de parenthèse : D’ailleurs, il faut que je retranscrive (assez librement) cette fameuse conversation qui a eu lieu quelques semaines auparavant :

Dr Guilé : Il y a une exposition sur la Sainte-Russie au Louvre qui pourrait vous intéresser [oui, après plus de cinq ans, on se vouvoie encore mutuellement].
Moi : Il y a aussi une exposition à Orsay, « Crime et châtiment », que je voudrai voir. Vous en avez entendu parler?
Dr Guilé : Oui. Vous devez la voir. C’est tout à fait vous. Je crois que vous allez adorer et vous devez vous ramener le catalogue de l’exposition, bien sûr.

Fin de la parenthèse.)

Évidemment, en voyant autant d’œuvres impressionnistes, je me devais de faire mon tour guidé de Montmartre à Michel… qui a suivi immédiatement la visite du musée. Sinon, autre coin touristique a été le château de Vincennes. Personnellement, je crois avoir vu trop de châteaux médiévaux que ça ne me fait plus aucun effet d’en voir un, mais ce fut un moment qui a été agréable à partager avec lui.
Un jeudi, on s’était donné rendez-vous avec Antoine et Sandra au Carrousel du Louvre pour lui faire visiter Paris. Petite visite au Palais de Justice, à l’Hôtel-Dieu, chez Berthillon (les meilleures glaces au monde, et que personne ne vienne me contredire à ce sujet… juste regardez la liste des parfums offerts sur leur site : http://www.berthillon.fr), etc. D’ailleurs, Berthillon est probablement le seul commerçant de glaces qui ferme ses portes durant la période estivale. Ils ont poursuivi leur visite près du Ménilmontant et des Buttes-Chaumont tandis que je me suis dirigé vers la Bastille pour voir une exposition sur les pochettes de vinyles (oui, l’influence de mon frère concernant l’art, et particulièrement l’univers de la musique, est assez grande) avec un ami avant de retrouver Michel, Sandra et Antoine pour une soirée vins et fromages chez Patrick, qui hébergeait deux Québécoises d’Abitibi. Michel a donc bu sa première bouteille de vin (bon… c’était du vin blanc qui ne goûtait pas grand-chose… mais il faut bien commencer quelque part).
Le lendemain, en soirée, après un petit resto (toujours avec Sandra, Antoine et Isabelle) près de la Bastille, on est allé à la Tour Eiffel pour faire une visite de la ville en bateau-mouche. Oui, la chose plus touristique à faire que j’ai réussi à éviter pendant cinq ans… bon bien, c’est fait. Très joli de voir les bâtiments historiques éclairés la nuit et de passer sous les multiples de ponts. Toutefois, commentaires audio atroces (surtout les versions anglaises et allemandes… de quoi s’écorcher les oreilles avec l’accent français expressément exagéré selon moi), on repassera.
Le samedi, on a fait (toujours avec le même beau monde) un tour du beau Paris historique avec les Vélib’, les vélos « gratuits ». Dans le concept, c’est bien. En pratique, c’est une autre histoire si c’est la première fois. Sans explication claire et précise, pour sortir six vélos, cela nous a pris une bonne demi-heure (et je soupçonne plus). Et on comprend le français! Bref, la première demi-heure a été facturée sans qu’on n’ait fait un seul tour de pédale… Faire de la bicyclette à Paris, finalement, ce n’est pas pire que Montréal, mais c’est vrai que les pavés, ça donne l’impression qu’on est en pleine crise d’épilepsie sur roue.
Avec l’histoire des cendres du volcan islandais et des grèves de train (la France était complètement paralysée en termes de transport), Michel a dû rester en France plus longtemps, car il n’y avait aucun moyen pour qu’il retourne à Montréal. Il a profité des 3-4 jours supplémentaires chez Sandra (pour des questions pratiques de transport s’il devait se rendre à l’aéroport rapidement), passait ses journées avec Antoine (pendant ce temps, j’étais à Rouen pour donner une formation), et on soupait tous ensemble en soirée.
Bref, son séjour a été apprécié et m’a permis de revoir Paris d’un autre point de vue, celui de la personne qui visite et découvre. J’avoue avoir pu découvrir des coins de Paris que je ne connaissais pas encore, et c’est bien de pouvoir se dire qu’après tout ce temps, je réussis encore à me faire surprendre par la ville.
Pour avoir le détail des impressions de Michel de son voyage, vous pouvez consulter son blog à cette adresse : http://avrildansparis.blogspot.com/


2 commentaires:

  1. Christophe a écrit : « c’est vrai que les pavés, ça donne l’impression qu’on est en pleine crise d’épilepsie sur roue »

    Haha! Cette image est si bien choisie, j'imagine très bien le « feeling »!

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  2. Christophe a aussi écrit : « C’était assez particulier d’être en compagnie d’une personne qui avait les yeux brillants devant tant de monuments historiques, qui frissonnait presque en empruntant les rues où ont foulé de grands personnages historiques, lorsque soi-même on a vu et revu Paris, jusqu’à ne plus comprendre pourquoi les touristes trouvent la ville si enchanteresse et merveilleuse. »

    Ouin! Et moi qui vient te visiter à la toute fin de ton séjour! J'espère que tu auras envie de te promener avec moi un peu, quand même. ;)

    Des personnes de mon entourage ne tarissent pas d'éloges sur Paris, quand je leur dis que je vais y aller dans pas long. En fait, ce n'est pas Paris comme tel que je vais visiter mais plutôt un ami. De la même façon que ce n'est pas tant Marbourg que je vais visiter que notre amie Lena. C'est vrai, car si ça avait été juste de moi, c'est en Corse que j'irais en voyage. (J'en rêve depuis trois ans...)

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