Du 5 au 21 avril, j’avais un ami
québécois, Michel, qui me rendait visite. C’était son premier gros voyage, et
il a décidé de consacrer deux semaines à la Ville-Lumière. Passionné d’histoire
et de culture française, c’était un passage obligé. Après des années à l’entendre
rêver de Paris, il a enfin décidé de se prendre un billet d’avion et tenter l’aventure.
Je crois que mon petit appel à son anniversaire il y a plus de huit mois a été
l’élément décisif.
C’était assez particulier d’être
en compagnie d’une personne qui avait les yeux brillants devant tant de
monuments historiques, qui frissonnait presque en empruntant les rues où ont
foulé de grands personnages historiques, lorsque soi-même on a vu et revu
Paris, jusqu’à ne plus comprendre pourquoi les touristes trouvent la ville si enchanteresse
et merveilleuse. En fait, Michel lors de son séjour, c’était moi il y a cinq
ans qui découvrait la France et l’Europe.
Pourtant, je m’étais promis que
durant son séjour, j’allais essayer de redécouvrir Paris, de la voir comme je l’avais
perçue la première fois. Difficile tâche puisque mon expérience à l’hôpital,
mes tentatives vaines de socialisation, et mes luttes contre l’administration
française ont pas mal terni ma vision de l’univers parisien.
Récapituler plus de deux semaines
serait un peu long et pénible. Quelques moments par contre nécessitent le
détail.
Au cours de la première semaine,
nous avons soupé chez Sandra, mon ancienne coloc d’il y a cinq ans, à Montgeron
(banlieue parisienne). Ce fut un moment marquant, surtout pour Michel, car il a
pu rencontrer des Français qui lui montraient une vision de la France
telle qu’elle est vécue par ses habitants. D’ailleurs, il s’est lié d’amitié
très rapidement avec Sandra, Antoine et Isabelle (deux amis proches de Sandra).
Autre moment agréable fut la
visite au Musée d’Orsay. C’est un musée portant sur l’art impressionniste et il
regroupe plusieurs œuvres importantes de Van Gogh, Monet, Manet, Cézanne,
Gauguin, etc. J’avais réussi à convaincre Michel de m’accompagner, car il n’était
pas chaud à l’idée de visiter un musée d’art au départ (lui étant plutôt du
versant historique). Je suis personnellement heureux de lui avoir fait
découvrir l’art, et ça me rappelait mes premières réticences à perdre mon
dimanche après-midi enfermé à voir des tableaux et des sculptures. Plus modeste
et beaucoup moins mégalomaniaque que le Louvre, le Musée d’Orsay est d’une
taille humaine tout en restant grandiose dans ce qu’il a à offrir. Raison
principale pourquoi je voulais l’entraîner là? Tout simplement parce qu’il y
avait une exposition intitulée « Crime et châtiment » qui retrace l’histoire
du crime, des condamnations, et des châtiments (humains et célestes) à travers
l’art, ainsi que quelques éléments sur la médicalisation du crime. Ce fut l’une
des plus belles expositions que j’ai vues à ce jour, et comme le Dr Guilé, mon
directeur de thèse, l’avait si bien prédit, je suis ressorti avec le catalogue de
l’exposition de 500 pages sous les bras…
(Début de parenthèse : D’ailleurs,
il faut que je retranscrive (assez librement) cette fameuse conversation qui a
eu lieu quelques semaines auparavant :
Dr Guilé : Il
y a une exposition sur la Sainte-Russie au Louvre qui pourrait vous intéresser [oui,
après plus de cinq ans, on se vouvoie encore mutuellement].
Moi : Il y a
aussi une exposition à Orsay, « Crime et châtiment », que je voudrai voir.
Vous en avez entendu parler?
Dr Guilé :
Oui. Vous devez la voir. C’est tout à fait vous. Je crois que vous allez adorer
et vous devez vous ramener le catalogue de l’exposition, bien sûr.
Fin de la parenthèse.)
Évidemment, en voyant autant d’œuvres impressionnistes, je me devais
de faire mon tour guidé de Montmartre à Michel… qui a suivi immédiatement la
visite du musée. Sinon, autre coin touristique a été le château de Vincennes.
Personnellement, je crois avoir vu trop de châteaux médiévaux que ça ne me fait
plus aucun effet d’en voir un, mais ce fut un moment qui a été agréable à
partager avec lui.
Un jeudi, on s’était
donné rendez-vous avec Antoine et Sandra au Carrousel du Louvre pour lui faire
visiter Paris. Petite visite au Palais de Justice, à l’Hôtel-Dieu, chez
Berthillon (les meilleures glaces au monde, et que personne ne vienne me
contredire à ce sujet… juste regardez la liste des parfums offerts sur leur
site : http://www.berthillon.fr),
etc. D’ailleurs, Berthillon est probablement le seul commerçant de glaces qui
ferme ses portes durant la période estivale. Ils ont poursuivi leur visite près
du Ménilmontant et des Buttes-Chaumont tandis que je me suis dirigé vers la
Bastille pour voir une exposition sur les pochettes de vinyles (oui, l’influence
de mon frère concernant l’art, et particulièrement l’univers de la musique, est
assez grande) avec un ami avant de retrouver Michel, Sandra et Antoine pour une
soirée vins et fromages chez Patrick, qui hébergeait deux Québécoises d’Abitibi.
Michel a donc bu sa première bouteille de vin (bon… c’était du vin blanc qui ne
goûtait pas grand-chose… mais il faut bien commencer quelque part).
Le lendemain,
en soirée, après un petit resto (toujours avec Sandra, Antoine et Isabelle)
près de la Bastille, on est allé à la Tour Eiffel pour faire une visite de la
ville en bateau-mouche. Oui, la chose plus touristique à faire que j’ai réussi
à éviter pendant cinq ans… bon bien, c’est fait. Très joli de voir les bâtiments
historiques éclairés la nuit et de passer sous les multiples de ponts.
Toutefois, commentaires audio atroces (surtout les versions anglaises et
allemandes… de quoi s’écorcher les oreilles avec l’accent français expressément
exagéré selon moi), on repassera.
Le samedi, on a
fait (toujours avec le même beau monde) un tour du beau Paris historique avec
les Vélib’, les vélos « gratuits ». Dans le concept, c’est bien. En
pratique, c’est une autre histoire si c’est la première fois. Sans explication
claire et précise, pour sortir six vélos, cela nous a pris une bonne demi-heure
(et je soupçonne plus). Et on comprend le français! Bref, la première
demi-heure a été facturée sans qu’on n’ait fait un seul tour de pédale… Faire
de la bicyclette à Paris, finalement, ce n’est pas pire que Montréal, mais c’est
vrai que les pavés, ça donne l’impression qu’on est en pleine crise d’épilepsie
sur roue.
Avec l’histoire
des cendres du volcan islandais et des grèves de train (la France était
complètement paralysée en termes de transport), Michel a dû rester en France plus
longtemps, car il n’y avait aucun moyen pour qu’il retourne à Montréal. Il a
profité des 3-4 jours supplémentaires chez Sandra (pour des questions pratiques
de transport s’il devait se rendre à l’aéroport rapidement), passait ses
journées avec Antoine (pendant ce temps, j’étais à Rouen pour donner une
formation), et on soupait tous ensemble en soirée.
Bref, son
séjour a été apprécié et m’a permis de revoir Paris d’un autre point de vue,
celui de la personne qui visite et découvre. J’avoue avoir pu découvrir des
coins de Paris que je ne connaissais pas encore, et c’est bien de pouvoir se
dire qu’après tout ce temps, je réussis encore à me faire surprendre par la
ville.
Pour avoir le
détail des impressions de Michel de son voyage, vous pouvez consulter son blog
à cette adresse : http://avrildansparis.blogspot.com/
Christophe a écrit : « c’est vrai que les pavés, ça donne l’impression qu’on est en pleine crise d’épilepsie sur roue »
RépondreSupprimerHaha! Cette image est si bien choisie, j'imagine très bien le « feeling »!
Christophe a aussi écrit : « C’était assez particulier d’être en compagnie d’une personne qui avait les yeux brillants devant tant de monuments historiques, qui frissonnait presque en empruntant les rues où ont foulé de grands personnages historiques, lorsque soi-même on a vu et revu Paris, jusqu’à ne plus comprendre pourquoi les touristes trouvent la ville si enchanteresse et merveilleuse. »
RépondreSupprimerOuin! Et moi qui vient te visiter à la toute fin de ton séjour! J'espère que tu auras envie de te promener avec moi un peu, quand même. ;)
Des personnes de mon entourage ne tarissent pas d'éloges sur Paris, quand je leur dis que je vais y aller dans pas long. En fait, ce n'est pas Paris comme tel que je vais visiter mais plutôt un ami. De la même façon que ce n'est pas tant Marbourg que je vais visiter que notre amie Lena. C'est vrai, car si ça avait été juste de moi, c'est en Corse que j'irais en voyage. (J'en rêve depuis trois ans...)