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samedi 3 avril 2010

Fin de semaine à Séville

Donc, après deux jours à Ronda, à se balader dans les montagnes espagnoles, Lydia, Nicolas et moi sommes retournés à Séville le samedi matin afin de pouvoir assister au début de la Semana Santa. Nous avions lu et entendu dire que c'était un événement important dans la culture catholique espagnole, surtout à Séville; il allait de soi qu'on y assiste!

En fait, comme la Semana Santa ne débutait que le dimanche, on devait s'occuper pour le samedi. En attendant notre hôte, Dario, un Italien qui travaille à l'auberge de jeunesse dont on j'ai parlé dans mon message précédent, assis au soleil, dans un parc, on feuilletait dans nos guides respectifs (Lydia avait le Rough Guide, Nicolas le Lonely Planet, et moi les pages du Wikitravel) afin de déterminer quels seraient les coins touristiques à visiter. Dario vient nous chercher et nous montre son appartement. Il vit en colocation dans le quartier historique et sa terrasse sur le toit botte des culs. Une très belle vue de Séville, avec une vieille église à côté. Il nous conseille de faire la visite guidée à laquelle il a passé plus d'un an à planifier pour les auberges. En effet, pour être un bon guide, il faut se renseigner sur l'histoire de la ville et trouver des anecdotes intéressantes pour garder l'attention des gens pendant plusieurs heures.

On se dirige donc à l'auberge de jeunesse et on rencontre notre guide, Ronnie, une fille d'Israël. Elle nous raconte donc les origines de Séville, les différents monuments historiques, les anecdotes croustillantes sur le roi Ferdinand et Christophe Colomb, etc. Elle mettait beaucoup d'emphase sur les diversités culturelles, ethniques et religieuses qui ont cohabité dans cette ville. L'influence arabe est d'ailleurs très ressentie par l'architecture et l'urbanisme de Séville. On retrouve plusieurs petites ruelles où le soleil ne réussit pas à atteindre le sol, créant ainsi des corridors frais permettant de se rafraîchir l'été (on parle ici de 45-50 degrés Celsius selon Ronnie). À vrai dire, à plusieurs moments, je me sentais comme si j'étais à Istanbul. 

Avec ce tour, on a appris la légende entourant la Rue de la mort. En résumé, une fille ayant causé la mort de sa famille par amour d'un soldat décide de se repentir en demandant que sa tête décapitée soit exposée dans une fenêtre de la demeure dans laquelle elle a vécu. Pour la Rue de la tête à San Pedro, c'est l'histoire d'un roi qui a tué un de ses ennemis en pleine nuit, mais qui se fait surprendre par une femme. Au départ, il voulait que la tête de son ennemi soit exposée dans son palais, pour que tout le monde puisse le redouter. Pour se faire pardonner d'un crime aussi gratuit, il a demandé qu'on place une sculpture de sa propre tête au milieu de la rue où il a commis le meurtre. Bref, on a eu droit à quelques histoires de têtes décapitées!

Le tour guidé nous a donc permis de connaître un peu plus sur Séville et en marchant devant tous les monuments majeurs de la ville. Petit détail agaçant que je trouvais, c'est que Ronnie racontait les choses de façon assez sensationnaliste. Par exemple, l'histoire de la découverte des Amériques par Christophe Colomb s'est résumée par les problèmes érectiles du roi Ferdinand qui voulait chasser cet Italien qui couchait avec sa femme. Malgré cela, c'était une visite guidée agréable et instructive.

Après la visite, Nicolas, Lydia et moi sommes allés faire des courses pour se faire à manger. J'avais prévu faire une moussaka et en arrivant chez Dario (avec un petit détour à l'auberge pour récupérer les clés et à jaser et boire avec des gens), il n'y avait pas le matériel de cuisine pour le faire (lire ici: pas de four, pas de plat rectangulaire à lasagne, etc). On improvise quand même une moussaka noyée dans l'huile d'olive (maudites aubergines...) et on mange le tout (avec une salade préparée par Lydia) sur le toit en compagnie de la colocatrice de Dario.

Après avoir bien mangé, vers minuit, on rejoint Dario avec quelques gens de l'auberge dans un bar de la ville. On fait quelques bars pour finir avec une boîte de nuit. Évidemment, comme c'est un pub crawl, on passe à peine 40 minutes dans chaque endroit. Ainsi, les consommations s'enfilent rapidement et la soirée a passé trop rapidement.

Le lendemain, nous nous sommes rendus près d'un lieu de culte pour assister à la Semana Santa. Les gens étaient très bien habillés, et on faisait réellement touristes avec nos habits... Pour la cérémonie, certaines personnes étaient vêtues d'un costume blanc avec une cagoule blanche à pointe. Bref, selon moi, je croyais voir des gens du KKK se promener allégrement dans la rue. On nous explique que durant toute la semaine, toute la journée et la nuit, chaque église transporte à pied un gros chariot  (extrêmement pesant) où se trouve Jésus, la Vierge Marie, etc. jusqu'à la Cathédrale. Un air solennel et sombre accompagne cette dure marche. Le public pleure car Jésus est mort. C'était bien d'assister à cela, mais je comprends maintenant pourquoi les habitants de Séville fuient la ville pendant cette semaine. En effet, une semaine à entendre les airs tristes (quoique beaux) avec des gens qui pleurent et des statues géantes de Jésus qui déambulent dans la rue, c'est un peu trop...

En après-midi, Nicolas et moi avons fait nos sacs et nous avons pris l'autobus pour Lisbonne, laissant Lydia poursuivre sa route en Espagne (en fait, elle restait une journée de plus chez Dario).

La suite de l'aventure, cette fois-ci au Portugal, à un autre moment!


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