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samedi 16 octobre 2010

Conclusion d'un séjour: troisième partie - Berlin

Dans ma tête, je suis réellement revenu à Montréal le 5 juillet 2010, à mon retour de Berlin. Peut-on réellement dire que nous avons conclu en voyage en Europe quand on y retourne à peine 3-4 semaines plus tard?

J'étais à Berlin du 26 juin au 5 juillet dans le cadre d'un congrès international sur le trouble de personnalité limite, trouble psychiatrique qui au cœur même de ma thèse. J'y allais pour présenter des données sur l'instabilité émotionnelle à l'adolescence. Ce fut probablement le congrès le plus pertinent auquel j'ai participé depuis le début de mon parcours en tant que biologiste médical spécialisé en sciences psychiatriques (pour ceux qui se posaient des questions sur mon titre)...

Je suis allé à Berlin, oui, pour une conférence, mais aussi pour dire au revoir à l'Europe. Lui dire au revoir sur une belle note. Quitter Paris dans un état émotif assez instable, disons que ça ne conclut pas parfaitement un séjour et débuter une nouvelle aventure. Revenir à Berlin, c'était renouer avec les moments plaisants que j'avais eu pendant mon année en Europe.

L'avantage de revenir dans une ville pour la troisième ou la quatrième fois, c'est que nous ne sentons plus la pression de la visiter. Nous pouvons enfin s'arrêter pour la vivre. Les premières fois, j'allais voir mille et un musées, monuments, lieux historiques. J'étais là pour vivre la vie berlinoise (surtout est-berlinoise) comme elle se doit.

Pour ce séjour, j'ai été hébergé par Kaja, une Couchsurfeuse que j'avais rencontrée quelques mois auparavant lors de la commémoration de la Chute du mur. Nicolas ne pouvait pas m'héberger à cause de ses colocs. Ce n'était pas trop grave, étant donné qu'il habitait à dix minutes à pieds de l'appartement à Kaja.

Berlin, ce fut de longues marches dans les grands parcs, les baignades quasi-quotidiennes dans les multiples lacs qui entourent la ville. Sérieusement, à voir mon album-photos, ça ne semble pas que j'ai passé la semaine dans une ville-capitale.

La semaine à Berlin, c'était revoir Lena pour une dernière fois avant mon retour définitif à Montréal. Elle avait le voyage jusqu'à la capitale afin qu'on puisse passer un peu de temps ensemble. Elle n'était allée à Berlin qu'une seule fois avec sa classe quand elle était plus jeune. Je trouvais ça un peu comique de jouer (encore!) au guide touristique à une Allemande dans sa propre capitale. J'ai aussi revu le temps d'une bière (ou deux, ou trois) Alex et sa copine Susan, que j'avais rencontré il y a un an à la Place des Vosges à Paris. Alex m'avait hébergé à Berlin en novembre par la suite.

C'est à Berlin que j'ai pu me ressourcer, me sentir bien, me reposer. Outre les lacs et les mini-randonnées, c'étaient les bars et les boîtes de nuit (entrer dans un club à 1h30 du matin, ça faisait longtemps que ce ne m'était pas arrivé). Le prix très abordable des sorties: une rareté à Paris, une chose courante à Berlin. Une bière de 500 ml (50 cl) à deux euros, c'est très cher à Berlin. Et les döner kebap à 4h du matin, cela me manque réellement.

J'ai pu pratiquer mon allemand très débutant. D'ailleurs, ce fut avec une amie à Nicolas, Vanessa, que j'ai eu mes premières conversations en allemand, puisqu'elle ne parlait qu'espagnol et allemand (et un peu d'anglais). Étrangement, je comprenais les serveurs et en retour, ils saisissaient ce que je voulais dire (sans avoir à pointer ou à faire des gestes).

Ma pensée est plutôt décousue, car quand on prend plusieurs mois avant de mettre en mots ses expériences, il nous reste que des souvenirs, des évocations, sans réel fil conducteur.

Berlin fait maintenant partie de mon passé... pour l'instant. Un retour s'imposera éventuellement. Actuellement, je suis à Montréal et je vais profite pleinement de l'instant présent. Le goût de voyager me reprendra sûrement très bientôt, mais j'ai refait le plein, même si ce n'était que le temps d'une semaine dans une ville déjà connue. 

Ainsi se conclut cette année en Europe, mouvementée, certes, mais des plus nécessaires.

lundi 19 juillet 2010

Conclusion d'un séjour - Première partie: Paris

Il est un peu étrange de relater des événements qui se sont déroulés il y a environ deux mois, mais je crois qu'il est nécessaire d'avoir un peu de recul avant de pouvoir raconter. De plus, ce message pourra autant servir de conclusion à ce blogue si j'arrête d'écrire, ou de texte-tremplin pour des articles futurs. Et comme l'indique le sous-titre de mon blog, il était logique que ce message parle à la fois de Paris, Montréal et Berlin, trois villes importantes dans ma vie.

Après mon séjour à Londres, je suis resté à Paris jusqu'à mon retour définitif. Je ne me rappelle plus trop des détails de ce que j'ai pu faire pendant ces 2-3 semaines, ce qui me permet donc d'aller à l'essentiel. Je me souviens d'avoir fait plusieurs expositions : la vie et l’œuvre d’Edvard Munch, connu surtout pour le Cri (à la Pinacothèque), le taoïsme en Chine (au Grand Palais), l’art moderne dans les tribus traditionnelles en Inde (au Quai Branly), le rôle de la mort, du sacrifice et du sexe dans l’art mochica (toujours au Quai Branly), etc. Pour l’exposition sur les nus de Lucian Freud, petit fils de Sigmund, ça a été un rendez-vous manqué. Je crois que c’est l’un des éléments que j’ai le plus appréciés en étant à Paris : la diversité et la richesse culturelle qu’offrent les musées.

Les derniers moments à Paris, je les ai passés avec Marie-France, une amie de Montréal. J’ai aussi reçu la visite de Roxane et Pamela, des amies du CÉGEP, quelques jours avant mon départ. Je crois qu’elles sont arrivées au bon moment, puisque cela m’a permis de clôturer l’expérience parisienne sur une note un plus positive. Avec elles, j’ai pu revoir une dernière fois le Paris touristique, repasser devant tous ces monuments qui ont servi de décor à ma vie au cours de la dernière année. Ce fut aussi l’occasion de faire des découvertes de dernières minutes, comme le château de Vaux-le-Vicomte, et de passer du bon temps avec certaines personnes très appréciées comme Sandra et Antoine.

Mon départ de la Pitié-Salpêtrière a été loin d’être émotif ou nostalgique. J’ai dit au revoir à certains employés, mais à l’exception de Nicolas, le statisticien avec qui j’ai partagé un bureau, aucun d’entre eux ne me manque. Deux mois plus tard, si on m’évoque cet hôpital, à part du mépris et du dégout, je ne ressens plus rien.

J’ai fait deux dernières soirées avant mon départ, une dans un bar (L’académie de la bière) sur boulevard du Port-Royal, et l’autre « chez moi » à St-Cyr-l’École. En rétrospective, il y a certaines gens qui ont marqué mon année et qui vont me manquer : Sandra (ma coloc d’il y a 5 ans), Brice (l’étudiant en psychiatrie que j’avais rencontré à Montréal il y a 2 ans), Patrick (rencontré sur Couchsurfing), Nicolas (le statisticien), Mélo et Fanch (mes colocs), Jean-Rémi, Floriane, Guillaume et Sylvain (les amis de mes colocs).

Au final, les derniers moments à Paris m’ont permis de clôturer l’année sans que je reparte avec des remords, des regrets ou des « j’aurais dû ». Je crois qu’avec une expérience comme celle-ci, vaut mieux avoir une fin sobre.


Je vous laisse, en attendant la deuxième partie de ce message, sur un texte écrit sur trois cartes postales par un résident en psychiatrie, Dr Craus, que j'ai rencontré à Paris:


"Les horaires d'ouverture souvent restreintes, les cafés fermés, les bousculades dans les transports publics, les sans-gènes, l'incorrection de ces Parisiens affairés, et le plus agaçant, les rodomontades à n'en plus finir bien que marbrées de suffisance. Cette ville est exigeante, pas toujours à propos... Mieux vaux y venir avertir et armé.
C'est charmant, si mignon, si romantique, quand une blonde vous tient le bras, la main, la jambe, sous un parapluie place Clichy ou une ombrelle dans l'allée centrale du Jardin des Plantes sous couvert des platanes, bordés de coquelicots aux couleurs fraîches et printanières. Et là, Paris, c'est la vie, essentielle.
Ainsi va Paris, tout en contraste, en beauté fragile. Mais restons légers!" 

mercredi 16 juin 2010

Dernière destination: Londres

Depuis longtemps, je voulais aller voir Londres. Plusieurs circonstances ont fait que je n’ai jamais pu m’y rendre : attaques terroristes dans le métro londonien au cours de l’été 2005, manque de temps en 2007, impossibilité de quitter l’espace Schengen en 2009. À moins d’un mois du retour pour Montréal, et avec une carte de séjour valide me permettant ENFIN de sortir de l’espace Schengen, Londres était un détour inévitable. D’ailleurs, cela a fallu de peu que je n’y aille pas à cause d’un certain volcan islandais. Donc, jeudi soir le 6 mai, après une entrevue psychiatrique à l’hôpital qui s’éternisait un peu, j’ai couru vers l’aéroport pour prendre l’avion.

Pour l’hébergement, quelques jours avant, j’ai contacté un des tous premiers Couchsurfers que j’ai accueilli à Paris, Mohammad, un gars très sympathique né de parents iraquiens mais grandi en Iran, et celui-ci m’a tout simplement reçu les bras grand ouverts. Comme l’a dit Nicolas, qui était avec moi aussi, rencontrer Mohammad à Londres vaut plus que tous les musées et monuments historiques que la capitale anglaise a à offrir.


Le premier contact avec Londres a été assez particulier. Dans le bus menant de l’aéroport au centre-ville, je vois les bâtiments à briques rouges qui me rappellent étrangement Montréal. Les noms des rues sont aussi familiers : Wellington, Hampstead, etc. Le système de transports en commun, toutefois, me rappelle qu’on est dans une capitale de l’Europe occidentale. Ceci signifie souvent beaucoup de lignes de métro, d’autobus, de train, etc. Je comprends alors un peu les touristes qui viennent à Paris et qui se perdent dans le réseau de transport à cause de toutes les ramifications et les croisements.

La première journée complète à Londres, soit le vendredi, moi et Nicolas avons marché un peu partout dans le centre-ville de Londres. Comme je savais que la ville était immense, et qu’il était un peu inutile de vouloir tout voir, je n’étais pas réellement empressé à tout faire. À vrai dire, je n’avais pas lu préalablement sur les choses à visiter, à faire, etc. Mon but n’était que d’avoir un bref aperçu de la ville, pour voir si elle allait me plaire, afin de mieux la visiter une prochaine fois. La présence de bâtiments modernes est assez frappante, rappelant un peu Montréal. Après une année à Paris à ne voir que des bâtiments néo-classiques hausmanniens du 19e siècle entre quelques vestiges médiévaux, c’est assez particulier de voir des édifices en verre. J’aurais probablement trouvé cela laid il y a plus d’un an, mais cette fois-ci, c’était apprécié.

Nous avons aussi visité la Tour de Londres. Plus ou moins intéressant, en fait. Intéressant pour sa portée historique, désagréable par le nombre de touristes (inévitable!) et le côté un peu trop vulgarisé et infantilisant des explications. Nous sommes sortis de là après plus de deux heures, et on a longé la Tamise.

On a fini la journée au Tate Museum, musée d’art contemporain. Le visiter avec Nicolas, ancien étudiant en arts visuels, a ajouté beaucoup à l’appréciation des œuvres. J’ai pu voir des sculptures et des peintures sous un autre angle, de façon beaucoup moins « amateur » cette fois-ci. Étrangement, je n’ai senti aucune saturation au bout de quelques heures. Vraiment, il y avait des choses incroyables à voir et à entendre dans ce musée. Le détour en vaut réellement la peine, si vous allez à Londres.

Vers les 22h, on retourne chez Mohammad où on fait un risotto au poulet, champignons et poivrons rouges (à Lisbonne, j’étais sensé d’en faire avec Nicolas à l’auberge de jeunesse, mais on n’avait jamais trouvé tous les ingrédients donc on s’est repris à Londres) pour remplir nos ventres vides.

Le lendemain, samedi, Mohammad nous fait un tour guidé de la ville. Il nous montre en fait un autre côté de Londres, parfois touristique, souvent plus authentique. Oui, j’ai pu voir le Buckingham Palace, les grands jardins anglais, le Big Ben, l’abbaye de Westminster, Trafalgar Square, le National Gallery (où on est restés un gros cinq minutes : moi et Nicolas ne pouvant plus voir des peintures datant du 14e au 18e siècle, pour en avoir trop vues) et autres attractions touristiques, mais disons que ce n’est pas trop mon souvenir de Londres. Je retiens le souper dans un restaurant iranien où Mohammad et Nicolas se sont livrés à un concours d’appétit; Nicolas explique sa défaite du fait qu’il avait mangé une pomme une heure avant la « compétition ». Ensuite, petite ballade nocturne. On voit des gens dans la rue, prêts à fêter dans les boîtes de nuit et les bars. Il y a même un bus, le Party Bus, rempli de jeunes adultes déjà un peu saoûls qui amènent les fêtards vers leurs clubs. Nous, on se contente d’un pub anglais, où moi et Nicolas prend une Guinness (Mohammad apprend alors que Guinness est une bière).

Dimanche, après un déjeuner anglais dans un pub, Nicolas et moi faisons encore des kilomètres dans Londres. On aboutit dans un parc où se déroule le Speaker’s Corner, où des gens prêchent leurs croyances : islamistes, chrétiens, satanistes, créationnistes, etc. Drôle à voir et à entendre. On fait un tour au British Museum assez rapide : collections égyptiennes et babyloniennes surtout. Intéressant, mais sans plus… surtout quand on a vu ce type de choses dans dix autres musées auparavant.

On finit la visite de Londres par le marché de Camden, et on termine la soirée dans un restaurant indien (il faut bien en faire un). La bouffe est finalement assez médiocre. Nous ne sommes probablement pas tombés sur le bon. On retourne dire au revoir à Mohammad et récupérer nos sacs. On attend tranquillement dans le quartier arabe, à fumer une shisha et à boire du thé, avant de prendre l’autobus à 2h45 du matin pour se rendre à l’aéroport. Nos vols pour nos destinations respectives sont à 6h du matin environ. J’arrive donc à Paris vers les 8h du matin, et je me dirige vers l’hôpital pour travailler. Environ quarante heures éveillées se seront écoulées entre le dimanche matin et le lundi soir. La fin de semaine à Londres aurait été intense, mais plaisante. Le fait d’avoir passé beaucoup de bons moments avec Mohammad a contribué au succès de ce weekend, j’en suis convaincu.

Nicolas et Mohammad qui contemplent une affiche sur la prévention des accidents de la route causés par l'alcool.

mardi 25 mai 2010

Petite fin de semaine en Hollande

Pour ceux qui se sont rendus compte, mes derniers mois en Europe sont surtout caractérisés par des escapades un peu partout hors de Paris. Je ne pourrai pas bien expliquer les raisons qui me poussent à voyager autant. Plusieurs facteurs sont pourtant bien identifiés. L'urgence de fuir Paris serait probablement la raison principale cette année. Le besoin de changement, la nécessité de découvrir autre chose que mon propre monde, la possibilité et les moyens aussi de le faire.

Donc, mon avant-dernière destination avant le grand retour fut Zwolle, une petite ville peu connue en Hollande. Pour ceux qui lisent mon blogue assidûment se rappellent peut-être des deux Néerlandais, Bob et William, que j'avais hébergé à Paris durant le temps des fêtes. Parmi la cinquantaine de gens que j'ai accueilli cette année, ceux-ci m'ont donné une impression durable par leur bonne humeur et leur spontanéité. Je leur avais promis que j'allais leur rendre visite avant mon départ. Généralement, on dit toujours cela entre voyageurs, et ça se concrétise rarement, mais cette fois-ci, je tenais à respecter cet engagement.

J'ai donc pris un jeudi soir le bus de nuit (Eurolines) en destination d'Utrecht. C'est toujours aussi désagréable: impossibilité de dormir, trop sombre pour lire, pris avec un gros gars qui se sent obligé de dormir les coudes enfoncés dans ton flanc. Toutefois, ça me mène du point A au point B à bas prix. J'arrive à Utrecht à 6h du matin, après une belle nuit blanche (et une journée de travail). Sachant que William peut seulement m'accueillir qu'en après-midi, je décide de passer les six prochaines heures à me balader dans Utrecht sous la pluie.

La ville est d'une saleté incroyable. La veille, les gens avaient fait la fête car c'était le Jour de la reine le vendredi. Des verres en plastiques partout, des restants de bouffe rapide qui marinent dans l'eau boueuse, des tas de vomissure un peu partout, de la vivre cassée, etc. Bref, c'est un peu rude comme premier contact avec une ville. À l'exception de quelques gens saoûls qui font des tentatives de revenir chez eux, il n'y a personne dans les rues. Étant donné que c'est un jour férié, tout était fermé au cours de la matinée. J'avais l'impression de marcher dans une ville fantôme délaissée très rapidement par ses habitants.

Je saute ensuite sur un train en direction de Zwolle. Rendu, j'envoie un texto à William pour lui annoncer mon arrivée et j'attends dans un café, engloutissant plusieurs espressos. Il arrive et on s'en va chez lui. L'arrangement de l'appartement est assez particulier: en fait, chaque chambre est un appartement isolé qu'on peut fermer à clé. On passe l'après-midi à parler de tout et de rien, en buvant une bière après l'autre. On se dirige ensuite vers le lieu où se déroule les festivités pour le Jour de la reine. Plusieurs groupes jouent sur scène; les gens dansent, mangent et boivent (plus ou moins simultanément). Beaucoup de drapeaux oranges aussi. Je tire ma révérence vers les 1h du matin, étant debout depuis plus de 40 heures si on ne tient pas compte des micro-siestes de 10 minutes dans le bus de nuit, alors que William part faire la fête avec des amis.

Le lendemain, laissant William récupérer de sa nuit blanche, je pars visiter la ville. Je me rends alors compte que Zwolle est minuscule, et qu'on en fait vite le tour. Je profite du marché à ciel ouvert, goûtant à quelques produits locaux. Ne sachant pas si Bob est revenu de Berlin (comme il est parti en faisant du pouce, difficile de déterminer son retour), je l'appelle. Il me retrouve environ 45 secondes plus tard car il était dans la rue à côté de celle où j'étais. On part réveiller William en lui lançant des oranges achetées au marché.

La journée se poursuit tranquillement et la soirée prend la relève. Un samedi plutôt tranquille en fait, car tout le monde est un peu épuisé. On passe le temps en jasant pendant que Bob joue avec son oud. Le thé est la boisson du jour. On fait une tentative de partie de poker, mais les cartes sont rapidement noyées dans le thé qui se trouvait dans une tasse (l'eau chaude avait fendu la tasse en deux).

Dimanche, William me montre un peu Zwolle, plus précisément le théâtre de la ville, le château d'eau (qui lui servira de salle pour sa pièce de théâtre qu'il met en scène) et quelques studios d'artistes. Comme William et Bob ont des trucs à faire concernant la préparation de la pièce de théâtre, je prends les prochaines heures comme un moment idéal pour jouer au touriste. Je crois sincèrement que c'est la première fois que j'ai marché dans TOUTES les rues d'une ville. Le musée de la ville ne me renseigne pas beaucoup toutefois sur l'histoire de Zwolle, étant donné que tout est écrit en néerlandais... Dimanche soir, autre soirée très détendue et relaxante en compagnie de Bob et William... et hop, retour à Paris!

Bref, ce fut une fin de semaine plutôt tranquille, sans grande aventure. Bien que j'adore faire des voyages où il se passe mille et une choses, je crois qu'il est bien aussi de pouvoir se détendre.


dimanche 4 avril 2010

Portugal

Le trajet en autobus de Séville à Lisbonne a duré six heures. Ce fut un moment de pause où on j'ai pu prendre plusieurs mini-siestes, avancer ma lecture du livre "Contes de la chambre de thé" (je vous le conseille d'ailleurs pour ceux qui s'intéressent au thé et à la culture asiatique), écouter un peu de musique, déblatérer quelques conneries à Nicolas (disons que maintenant, on verra les parcs pour enfants avec l'asphalte noir d'une toute autre manière... surtout avec une station de service qui vend des litres d'huile d'olive), etc. Je sens que je me dois d'écrire cela, car ce sont ne sont pas seulement des moments forts et intenses que je vis, mais aussi des banalités qui aussi plaisantes.

Nous sommes arrivés à Lisbonne vers 22 heures. Première chose à faire, c'était de se trouver une auberge de jeunesse. Nous avions envoyé au total environ une vingtaine de demandes de couchsurfing et le peu de réponses que nous avions obtenues ont été négatives. Bref, le couchsurfing à Lisbonne, ce n'est pas trop fort, surtout quand je reçois encore des réponses de gens (quelques jours après mon retour)... La première auberge à laquelle nous avions cogné à la porte se situe à quelques minutes d'une station de métro, en plein cœur de la ville. Pour 14 euros la nuit, nous avons droit à une cuisine professionnelle, un lounge/salon assez vaste, un écran géant pour écouter des films, un mini-bar, des postes Internet (que des ordis Mac), une douche très design, un système de sécurité informatisé, etc. Bref, nous étions très impressionnés. On a fait connaissance avec Carlos, un Brésilien, qui était dans notre chambre. Nous sommes sortis la nuit même avec lui et d'autres Brésiliens dans Bairro Alto, un quartier très animé de la ville pour sortir. Plusieurs bars sont alignés sur quelques rues et les gens fêtent en pleine rue. Comme en Espagne, la bière n'est pas chère (environ 2-3 euros la pinte... on est loin du 7-8 euros à Paris).

Nous sommes rentrés vers 3h ou 4h du matin (le décalage horaire, ainsi que l'heure avancée dans la même journée, nous a un peu perturbé), et après un petit 5h de sommeil, nous sommes partis explorer Lisbonne. Nous avons marché dans les petites ruelles sinueuses d'Alfama, dans les quartiers historiques de Baixa et Chiado, le long de la rive à Belém, etc. On a testé la cuisine portugaise et son fameux poisson (très huileux et salé par contre)... et Nicolas a englouti un nombre incalculable de pastéis de nata, une pâtisserie typiquement portugaise qui vaut réellement le détour. C'est délicieux avec un bon espresso...

Cette journée-là, on a dû changer d'auberge car il ne restait plus de places dans celle où nous avions passé la première nuit. Nous avons marché quelques mètres pour tomber sur une qui avait une ambiance tout autre. Alors que la première était dans la grosse technologie et le "full-equiped", celle-ci faisait un peu "salon de grand-mère" pour reprendre les mots de Nicolas. Très confortable et posé quand même, et nous avons réservé pour deux nuits. Pour souper, on s'est fait une sauce sphaghetti avec aubergines, carottes, champignons, ail, oignons, tomates, fromage frais, etc. Obtenir les ingrédients a été plutôt cocasse... Les gens de l'auberge étaient impressionnés par le fait qu'on cuisinait réellement et qu'on prenait notre temps (il est vrai qu'on monopolisait pas mal la cuisine... et dire qu'on voulait se faire un risotto au départ). Comme les dernières nuits ont été courtes, nous nous sommes allés nous coucher assez tôt (lire ici vers 1h du matin).

Pour nos dernières vingt-quatre heures de notre périple avant mon retour à Paris, et l'arrivée de Nicolas à Berlin, nous sommes allés à Sintra, à une quarantaine de minutes de train de Lisbonne. Actuellement, c'est un site protégé par l'UNESCO constitué de montagnes et de verdure. À partir de la gare, un autobus amène les touristes aux monuments/attractions pour environ quatre euros. Comme il faisait beau, nous avons décidé de marcher partout, au lieu de prendre les transports. La montée n'était pas trop difficile, ni trop facile; de plus, on pouvait bien profiter du paysage et de la vue. Les fausses ruines romantiques sont également plus appréciables lorsque nous sommes à pied qu'en autobus...

Notre premier arrêt a été le château des Maures et nous avons marché le long des remparts. La vue est tout simplement sublime. Nous avons aussi visité le château de Pena, un style d'architecture germano-arabo-médiévo-romantique. Pour finir, nous avons marché jusqu'à une grosse croix. À ce moment, nous avons trouvé un endroit extraordinaire, loin des gens, dans un calme des plus reposants, pour appeler Gabrielle, la coloc de Nicolas et Lydia, et ma future coloc, je l'espère. Nous nous étions convenus que je devais l'appeler lorsque nous étions dans un lieu dont on aurait aimé qu'elle soit avec nous. Oui, les délires entre moi et Gabrielle, c'est souvent difficile à expliquer aux gens. Nous sommes descendus de la montagne en appréciant sur notre route les différents arbres et les diverses plantes provenant de partout dans le monde. Il semblerait qu'un roi portugais a voulu créer un parc constitué de toutes les plantes de la planète. Nous sommes revenus à Lisbonne, et avec une bouteille de porto, on a savouré quelques gorgées, sur le bord de l'eau, face à l'Atlantique, avant de revenir à l'auberge pour se sustenter. 

Le lendemain, après déjeuner, nous sommes allés à l'aéroport. Le voyage m'a beaucoup apporté et m'a permis à faire le point sur plusieurs éléments de ma vie, et en particulier sur mon doctorat et mon année à Paris. Le retour a été difficile. J'avais les larmes aux yeux dans l'avion, un avion rempli de touristes qui n'attendent que de voir la Ville Lumière et de Français qui ont hâte de revoir amis et famille. Dans mon cas, je voulais juste aller n'importe où, tant que je fuyais Paris. Après une semaine magique avec Lydia et Nicolas, savoir qu'il faut revenir dans un milieu de travail qu'on déteste, avec des gens qu'on méprise intérieurement, ça fait beaucoup réfléchir sur ce qu'on accepte de subir en silence. Les deux prochains mois vont être aussi être chargés d'émotions et de péripéties. Je vais tenter d'agir cette fois-ci, au lieu de rester passif... et pourquoi pas, tenter une réconciliation avec Paris (avec l'hôpital, ça ne vaut même pas l'effort d'y penser).





samedi 3 avril 2010

Fin de semaine à Séville

Donc, après deux jours à Ronda, à se balader dans les montagnes espagnoles, Lydia, Nicolas et moi sommes retournés à Séville le samedi matin afin de pouvoir assister au début de la Semana Santa. Nous avions lu et entendu dire que c'était un événement important dans la culture catholique espagnole, surtout à Séville; il allait de soi qu'on y assiste!

En fait, comme la Semana Santa ne débutait que le dimanche, on devait s'occuper pour le samedi. En attendant notre hôte, Dario, un Italien qui travaille à l'auberge de jeunesse dont on j'ai parlé dans mon message précédent, assis au soleil, dans un parc, on feuilletait dans nos guides respectifs (Lydia avait le Rough Guide, Nicolas le Lonely Planet, et moi les pages du Wikitravel) afin de déterminer quels seraient les coins touristiques à visiter. Dario vient nous chercher et nous montre son appartement. Il vit en colocation dans le quartier historique et sa terrasse sur le toit botte des culs. Une très belle vue de Séville, avec une vieille église à côté. Il nous conseille de faire la visite guidée à laquelle il a passé plus d'un an à planifier pour les auberges. En effet, pour être un bon guide, il faut se renseigner sur l'histoire de la ville et trouver des anecdotes intéressantes pour garder l'attention des gens pendant plusieurs heures.

On se dirige donc à l'auberge de jeunesse et on rencontre notre guide, Ronnie, une fille d'Israël. Elle nous raconte donc les origines de Séville, les différents monuments historiques, les anecdotes croustillantes sur le roi Ferdinand et Christophe Colomb, etc. Elle mettait beaucoup d'emphase sur les diversités culturelles, ethniques et religieuses qui ont cohabité dans cette ville. L'influence arabe est d'ailleurs très ressentie par l'architecture et l'urbanisme de Séville. On retrouve plusieurs petites ruelles où le soleil ne réussit pas à atteindre le sol, créant ainsi des corridors frais permettant de se rafraîchir l'été (on parle ici de 45-50 degrés Celsius selon Ronnie). À vrai dire, à plusieurs moments, je me sentais comme si j'étais à Istanbul. 

Avec ce tour, on a appris la légende entourant la Rue de la mort. En résumé, une fille ayant causé la mort de sa famille par amour d'un soldat décide de se repentir en demandant que sa tête décapitée soit exposée dans une fenêtre de la demeure dans laquelle elle a vécu. Pour la Rue de la tête à San Pedro, c'est l'histoire d'un roi qui a tué un de ses ennemis en pleine nuit, mais qui se fait surprendre par une femme. Au départ, il voulait que la tête de son ennemi soit exposée dans son palais, pour que tout le monde puisse le redouter. Pour se faire pardonner d'un crime aussi gratuit, il a demandé qu'on place une sculpture de sa propre tête au milieu de la rue où il a commis le meurtre. Bref, on a eu droit à quelques histoires de têtes décapitées!

Le tour guidé nous a donc permis de connaître un peu plus sur Séville et en marchant devant tous les monuments majeurs de la ville. Petit détail agaçant que je trouvais, c'est que Ronnie racontait les choses de façon assez sensationnaliste. Par exemple, l'histoire de la découverte des Amériques par Christophe Colomb s'est résumée par les problèmes érectiles du roi Ferdinand qui voulait chasser cet Italien qui couchait avec sa femme. Malgré cela, c'était une visite guidée agréable et instructive.

Après la visite, Nicolas, Lydia et moi sommes allés faire des courses pour se faire à manger. J'avais prévu faire une moussaka et en arrivant chez Dario (avec un petit détour à l'auberge pour récupérer les clés et à jaser et boire avec des gens), il n'y avait pas le matériel de cuisine pour le faire (lire ici: pas de four, pas de plat rectangulaire à lasagne, etc). On improvise quand même une moussaka noyée dans l'huile d'olive (maudites aubergines...) et on mange le tout (avec une salade préparée par Lydia) sur le toit en compagnie de la colocatrice de Dario.

Après avoir bien mangé, vers minuit, on rejoint Dario avec quelques gens de l'auberge dans un bar de la ville. On fait quelques bars pour finir avec une boîte de nuit. Évidemment, comme c'est un pub crawl, on passe à peine 40 minutes dans chaque endroit. Ainsi, les consommations s'enfilent rapidement et la soirée a passé trop rapidement.

Le lendemain, nous nous sommes rendus près d'un lieu de culte pour assister à la Semana Santa. Les gens étaient très bien habillés, et on faisait réellement touristes avec nos habits... Pour la cérémonie, certaines personnes étaient vêtues d'un costume blanc avec une cagoule blanche à pointe. Bref, selon moi, je croyais voir des gens du KKK se promener allégrement dans la rue. On nous explique que durant toute la semaine, toute la journée et la nuit, chaque église transporte à pied un gros chariot  (extrêmement pesant) où se trouve Jésus, la Vierge Marie, etc. jusqu'à la Cathédrale. Un air solennel et sombre accompagne cette dure marche. Le public pleure car Jésus est mort. C'était bien d'assister à cela, mais je comprends maintenant pourquoi les habitants de Séville fuient la ville pendant cette semaine. En effet, une semaine à entendre les airs tristes (quoique beaux) avec des gens qui pleurent et des statues géantes de Jésus qui déambulent dans la rue, c'est un peu trop...

En après-midi, Nicolas et moi avons fait nos sacs et nous avons pris l'autobus pour Lisbonne, laissant Lydia poursuivre sa route en Espagne (en fait, elle restait une journée de plus chez Dario).

La suite de l'aventure, cette fois-ci au Portugal, à un autre moment!


vendredi 26 mars 2010

Premiers jours en Espagne

Depuis les cinq dernières années, je suis allé en Europe quatre fois (excluant ma fois en Turquie), et je n'ai jamais visité une ville espagnole (les montagnes et les rivières près de San Sebastian, si... mais jamais de ville en soi). Barcelone a longtemps été sur ma liste, mais je me suis dit que si je voulais vraiment vivre l'Espagne, autant aller en Andalousie. Le voyage a été décidé à la suite d'une conversation avec Nicolas et Lydia. Au départ, je voulais pour mes vacances de visiter les pays scandinaves. Nicolas, connaissant mon état d'esprit des derniers mois, m'a tout simplement dit que si j'allais en Norvège ou en Suède, c'était assuré que je me garrocherai sur la première exposition de Edvard Munch (de quoi se tirer une balle dans la tête, selon lui). Bref, pour lui, il valait mieux que j'aille dans le sud avec eux.

Les revoir m'a fait drôle. Depuis des semaines, je ne rêvais que de cette semaine avec Nico et Lydia. Et je suis arrivé plutôt frustré à cause d'une erreur de communication entre moi et Nico sur l'heure d'atterissage de nos avions respectifs (eux venaient du Maroc, moi de Paris). Bref, les premières heures étaient particulières car je crois que j'ai juste accumulé trop de frustrations au cours des derniers mois et le fait que je pouvais enfin les évacuer sans que je sois jugé m'était libérateur.

Donc, premières heures en buvant de la sangria, en attendant que l'amie de Nicolas nous contacte pour savoir si nous avions un endroit pour dormir cette nuit. Finalement, non. Comme un couchsurfer m'avait écrit concernant une auberge de jeunesse à laquelle il travaille, nous sommes allés. Nous avons rencontré un Italien (Dario) qui travaille à Seville qui pourra nous héberger ce samedi. Le fait que ce soit difficile de se trouver un divan réside dans le fait que la Semaine Sainte va se dérouler dans quelques jours et que la plupart des couchsurfers ont déjà des invités (et comme nous sommes trois, trouver quelqu'un qui peut héberger trois d'un coup, c'est très difficile).

Le lendemain, après le BBQ sur le toit de l'auberge (en fait, nous sommes allés dans une autre, car il n'y avait plus de place dans celle-ci... mais on a eu notre rabais de -10% car nous étions tous des couchsurfers actifs), nous avons visité la plus grosse cathédrale gothique du monde. Splendeur et beauté architecturale indescriptive. Nous avons monté la Giralda (un ancien minaret de mosquée), quoique l'absence d'escaliers rendait la tâche trop facile à mon goût (c'était une pente douce). Ensuite, direction vers Real Alcazar, ancienne résidence royale espagnole. Ce sont des cours et des jardins à en plus finir; on entre dans une salle pour trouver une ouverture qui donne sur un jardin, qui conduit vers une cour intérieure, qui débouche vers une autre salle. Bref, de toute beauté encore, avec des paons qui se promènent ici et là.

À 15h, nous avons pris le bus pour se rendre à Ronda, une ville se trouvant en haut d'une montagne andalouse. Très petit, mais avec une vue impressionnante. D'ailleurs, le pont qui relie les deux falaises est à couper le souffle. Nous avons débouché un vin de l'an 2000 (mon fameux Bergerac que je conservais précieusement pour mes retrouvailles avec Nicolas et Lydia) sur une place donnant une belle vue sur les vallées. Petit resto avec de la bouffe trop salée. Je crois que dans la cuisine espagnole, ils mettent plus de sel dans un plat, que moi dans toute une semaine...

Aujourd'hui, nous avons fait une randonnée dans les montagnes pour visiter des grottes préhistoriques. Je me suis rendu compte que 10 mois à Paris en vivant avec des fumeurs invétérés, ça détruit un homme... Bref, c'était bonheur et extase pour moi de bouger, de sentir mes muscles travailler, d'entendre ma respiration car mes poumons et mon cœur n'étaient plus habitués à un effort physique. Pour revenir à Ronda, nous avons fait du pouce (de l'autostop) car c'était à 20 km de notre auberge... après même pas 10 minutes, un gars nous a embarqué. Nous avons continué notre visite de Ronda, en faisant un pique-nique avec fruits et légumes (ça nous manquait à nous trois).

Et voilà pour l'histoire à cette heure.

À la prochaine!

mardi 23 mars 2010

Hygge à Copenhague

En France, les étudiants ont droit à des vacances scolaires en automne, en hiver et au printemps d'une durée de deux semaines, surnommées "petites vacances". Bref, comme pour Berlin où j'en ai profité pour disparaître une dizaine de jours en novembre, je fais pareillement pour les vacances d'hiver, sauf que je les ai décalées d'un mois... Donc, voilà l'explication pour ceux qui se demandent pourquoi je suis toujours parti ailleurs.

Ainsi, je prends deux semaines de vacances, et les premiers six jours, je les ai passés à Copenhague (qui se traduit littéralement en "port des marchants" en danois). Depuis le temps que je voulais faire un saut dans les pays scandinaves, voilà l'occasion le faire. En octobre dernier, j'avais hébergé un Danois, Emil, pendant plus d'une semaine, et j'avais ainsi une raison de visiter la capitale danoise.

Contrairement aux images véhiculées par les stéréotypes culturelles, le Danemark n'est pas enterré sous la neige presque toute l'année. Le climat est légèrement plus frais qu'en France (et on parle ici d'à peine 3-4 degrés de différence). Par contre, l'idée des grand(e)s blond(e)s aux yeux bleus n'est pas totalement fausse!

Copenhague, c'est la ville du vélo. Des pistes cyclables sont aménagées des DEUX côtés de la rue, presque partout dans la ville. D'ailleurs, il est plus fréquent de croiser une bicyclette qu'une voiture. Il y en tout simplement partout. Malheureusement, je n'ai pas pu en faire l'expérience. Le système de vélo "gratuit" à la Vélib' ou au Bixi n'est disponible que durant les saisons plus chaudes. Emil a essayé de me réparer un vélo, mais ce fut sans succès. De toute manière, Copenhague est une ville assez petite, ce qui permet de marcher partout sans difficulté. Il y a aussi un bon système de métro, de trains comme le RER parisien ou le S-Bahn berlinois, et d'autobus.

Une certaine tranquillité règne dans la ville. Pas de piétons stressés, de cyclistes kamikaze ou d'automobilistes enragés. Dans les cafés, les bars et les restaurants, on peut voir des gens drapés d'une couverture en polar ou de laine, fournie par le commerce. De longues bougies blanches ornent les tables. Bref, le confort chaleureux est omniprésent. Emil m'explique que ce phénomène s'appelle le "hygge" en danois, mais que c'est très difficile à traduire en anglais; en gros, c'est quand tu te sens bien dans le moment présent, avec les gens qui t'entourent (que tu les connaisses ou non) ou tout seul.

Les bâtiments des maisons sont plutôt colorés (beaucoup de rouge, jaune et bleu), ce qui fait un gros contraste avec Paris avec son gris-beige classique. Ici, pas vraiment de monuments spectaculaires. L'hôtel de ville est massif, mais ne dégage pas d'exubérance. En fait, l'attraction principale de la ville gravite autour d'une petite sculpture à quelques mètres de la rive. Oui, je parle bien de la "petite sirène" d'Andersen,  et je vais vous détruire votre enfance en vous annonçant qu'elle ne se marie pas avec le prince et qu'elle se suicide à la fin du conte. Cette sculpture a été maintes fois vandalisée (bras coupés, tête décapitée, voilée comme une musulmane) dans le passé, et elle va voyager à la fin du mois en Chine...

Un autre attrait assez touristique (autre que les palais/châteaux/parcs) est Christiana, sorte de camp de hippies. Dans les années 1970, des gens ont squatté l'endroit appartenant anciennement à l'armée. Ils ont bâti leur petite société indépendante et auto-suffisante. Ici, les drogues douces sont vendues librement (les drogues dures ne sont pas du tout tolérées), et les gens vivent comme dans une commune hippie des années 1960-1970. D'ailleurs, ils ont longtemps poussé les idées d'écologie et de développement durable. Le Danemark essaie d'éradiquer ce quartier de la ville et procéder à la "normalisation", mais Christiana demeure toujours. Certains Danois disent toutefois que Christiana risque de disparaître éventuellement et que le gouvernement finira par avoir raison de ce petit îlot "souverain".

Les habitants de Copenhague sont connus pour leur amour du design (on peut penser à la chaise-oeuf  ou la chaise-fourmi d'Arne Jacobsen, entre autres). D'ailleurs, Emil me parlait souvent du design de la chaise de bureau vue à travers la fenêtre d'un commerce, ou de la maison qu'on venait de passer devant. Il est vrai qu'il étudie en design, mais j'ai pu enfin ouvrir les yeux sur le design de toute chose, mais surtout des chaises! Et oui, je suis allé au Musée du design danois pour admirer des chaises et des tables... d'ailleurs plus intéressant que le musée de Hans Christian Andersen, principalement destiné aux enfants.

Pour éviter de m'éterniser sur mon séjour, je fais finir sur l'expérience du sauna scandinave. Le lieu contient une piscine 25m, un bassin d'eau chaude, un bassin d'eau très froide, des douches un peu partout, des chambres à vapeur, de sauna et de solarium. Donc, on commence par plusieurs longueurs dans la piscine (et que ça fait du bien quand ça fait longtemps qu'on ne s'est pas entraîné dans l'eau) où les gens respectent la vitesse des couloirs (contrairement à mon expérience québécoise et française des piscines) avant de prendre une douche tiède.  À partir de ce point, on enlève le maillot de bain et nous sommes séparés par sexe. Il y avait des panneaux partout disant qu'il faut prendre une douche avant et après chaque bassin et qu'il faut absolument être nu (même la serviette autour de la taille est interdite) J'essaie le bassin d'eau chaude salée. Très agréable avec un jet d'eau qui te masse le dos. J'essaie les chambres de vapeur. L'humidité est plutôt écrasante, mais ça va. La vapeur est tellement dense qu'il est difficile de même voir son voisin. De plus, elle est parfumée au citron... Le sauna est composé de longs bancs/marches en bois avec un système de chauffage à bois. La température tourne autour du 90 degrés. Comme il fait très chaud, les gens sautent dans le bassin d'eau froide, avant de revenir dans le sauna ou la chambre à vapeur. Après plus de deux heures à changer de salles et de bassins chauds/froids entrecoupés de multiples douches, j'enfile mes vêtements (j'avoue que je n'étais pas habitué à être complètement nu devant une cinquantaine de personnes pendant une si longue période... et il est vrai qu'on perd toute notion de pudeur après une minute lorsqu'on est entouré par des gens qui sont confortablement à poil) et je me dirige vers l'aéroport, extrêmement propre avec le nombre de douches et de bains...

Prochaine destination: Séville!

dimanche 14 février 2010

"Puis y'a Bordeaux la bourgeoise avec son grand cru classé..."

Après Rennes et Lyon, deux belles villes françaises qui m'ont permis de renouer avec la France, je suis allé à Bordeaux, où franchement, ça ne valait vraiment pas le détour. En même temps, cela m'a fait réaliser qu'il y a pire que Paris, finalement en termes de ville snob et chiante.

Bordeaux, comme ville à faire le touriste, est très bien. Une architecture très ancienne, des petites rues sinueuses, des monuments construits il y a de cela plusieurs siècles, la beauté même de la ville, etc. Bref, Bordeaux c'est très joli et pour faire des photos, c'est une ville idéale pour ça. Et malgré cet aspect vieillot, elle se modernise et possède un système de tram plutôt efficace. Elle va même bientôt installer un système de vélo comme le Vélib' à Paris ou le Bixi à Montréal.


Or, c'est bien beau de marcher dans la ville, il faut savoir la vivre aussi. Là, c'est une autre histoire. Première observation: les gens sont habillés, de jour comme de nuit, de manière très classique et chic. Chez les hommes, presque tous (à part quelques marginaux) portent le grand et long manteau noir  moulant bien le corps avec le col relevé, une chemise souvent uni de couleur sobre, l'écharpe rayé aux couleurs également sobres nouée autour du cou, les gants en cuir, et les chaussures en cuir qui se terminent en pointe. Les femmes, on remarque aussi ce manteau noir long et moulant, une coiffure classique accompagnée souvent d'une frange, un foulard qui doit bien faire plusieurs mètres de long, des talons hauts, des bas-collants et une jupe, toujours dans des couleurs sombres. Bref, on dirait qu'il n'y a qu'une seule mode qui domine, et franchement, quelqu'un (comme moi) qui ose porter un manteau vert et des jeans bleus, ça détonne énormément. Pourquoi je parle de manière de s'habiller? Tout simplement que je me suis fait dévisager à plusieurs reprises par mon manque de classicisme vestimentaire en me promenant dans la rue. Je me suis refusé l'accès à certains endroits (et pas seulement des boîtes de nuit), car j'avais des espadrilles aux pieds. En général, les gens étaient froids et distants. Aucune chaleur humaine ne semble se dégager de Bordeaux. Tout rapport semble être superficiel. Je dirai que c'est une atmosphère, une ambiance, très similaire à Paris, sinon identique.


Julia, une amie estonienne que j'avais rencontré à Montréal lors de son année d'études à Sherbrooke, et qui m'hébergeait pendant ce séjour, m'avait avoué qu'elle avait hâte de terminer son année pour quitter cette ville à tout jamais. Elle était d'ailleurs contente de savoir que j'avais une opinion assez similaire à elle par rapport à Bordeaux. J'ai aussi rencontré une serveuse québécoise dans un café, qui s'est quasiment précipitée sur nous en entendant mon accent et celle d'une autre Québécoise à notre table. Elle nous raconte ses mésaventures administratives (elle a reçu sa carte de séjour après deux ans, et elle a maintenant une étagère complète de documents officiels), et qu'elle n'aime vraiment pas l'ambiance de Bordeaux où ça pue le snobisme de ces provinciaux parvenus. Elle est là à cause de son copain. Bref, grâce à elle, j'ai mangé enfin mon premier bagel avec du fromage en crème et du saumon fumé. Délice! Et elle nous a conseillé d'aller voir un match de hockey à l'aréna de Bordeaux. Même si je n'écoute pas le hockey généralement (oh sacrilège!), je me suis rendu compte que le bruit de la palette contre la rondelle sur la glace est un son qui me manquait.

Julia, étant étudiante en arts, devait aller voir une pièce de théâtre: le titre était "L'anniversaire" je crois. Texte nébuleux sur un sujet mal abordé. En gros, c'est l'histoire d'un père qui veut couper le pénis de son fils en découvrant son homosexualité. Oui, la mise en scène était bien et les effets aussi, mais le jeu des acteurs était très risible, le texte était assez incohérent, et franchement, aucune émotion ne ressortait de la pièce. Je n'ai jamais regardé autant l'heure lors d'une pièce.


Que dire de plus sur Bordeaux, à part que ce n'était que déception et désagrément. À part me balader dans les rues avec Julia et passer du temps avec elle, il n'y a pas grand chose que je voudrai retenir de cette fin de semaine.


Pour finir, le vin n'est pas meilleur à Bordeaux. On paie finalement que pour un nom prestigieux.


  Cette photo représente pour moi l'image que j'ai maintenant de Bordeaux: gris et sombre, dans le conformisme le plus classique.




Note: le titre de ce message provient d'une chanson des Ogres de Barback: "3-0" de l'album Terrain vague.

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Note à part: Le 14 février 2010, dans les pays orientaux, marque le début de la nouvelle année, celle du Tigre. Une exploration rapide sur Google me permet de faire la synthèse suivante: une année mouvementée et rempli de revirements et de rebondissements pour tout le monde, autant sur le plan personnel qu'international. C'est à voir...

jeudi 4 février 2010

Lyon, capitale de la province

Pour ma deuxième fin de semaine de suite à l'extérieur de Paris, j'ai opté pour Lyon. C'est une ville que je voulais visiter depuis longtemps, mais je n'avais jamais trouvé la bonne occasion lors de mon premier séjour en France. Entre temps, j'avais rencontré un Lyonnais à Montréal lors du Jour de l'An 2008-2009, Sébastien, et il me parût assez sympathique et vive à la technologie, j'ai gardé quand même contact avec ce gars.

Lyon fait partie des trois plus gros centres urbains de France (avec Paris, bien sûr, et Marseille). Contrairement à Paris, l'ambiance générale de la ville est beaucoup plus détendue. Beaucoup de touristes quand même, mais pas de façon aussi massive que la capitale française... et c'est tant mieux d'une certaine façon.

La ville m'évoque un croisement entre Prague et Québec (la ville): Prague pour les différentes couleurs pour les murs des bâtiments et immeubles, et Québec pour une ville construite sur un sol à pente assez abrupt. Donc, il y a des escaliers et des funiculaires pour se rendre à certains endroits de la ville. Deux cours d'eau, la Saône et le Rhône, traversent la ville et créent une presqu'île à l'intérieur même de Lyon.

Lyon semble conserver ses vestiges romains (avec les arènes) et médievaux. Beaucoup de rues pavées, de vieux bâtiments, de traboules (sortes de passages à travers des immeubles pour passer d'une rue à une autre), etc. Lyon, c'est aussi un côté plus moderne, avec un développement urbain exponentiel.

Bref, ma fin de semaine peut se résumer à deux activités principales: se balader dans les rues de Lyon pendant quelques heures, et découvrir de la musique. En fait, c'est comme ça que je me suis lié d'amitié avec Sébastien il y a à peu près un an, c'est par le partage des goûts musicaux. Beaucoup de dub, de reggae, et de trip hop. Rien d'extravagant en soi comme fin de semaine, si on oublie le fait qu'il semblait régner un mimétisme entre lui et moi de façon totalement involontaire et accidentelle (même couleur de T-shirt, même bière et même bouffe commandées au resto, etc.). Ah oui, il y a aussi le fromage de raclette sur le paté chinois, pour en faire un mélange savoyard-québécois... très bon malgré les détracteurs éventuels...

Sur ce, quelques photos: