Depuis
longtemps, je voulais aller voir Londres. Plusieurs circonstances ont fait que
je n’ai jamais pu m’y rendre : attaques terroristes dans le métro londonien
au cours de l’été 2005, manque de temps en 2007, impossibilité de quitter l’espace
Schengen en 2009. À moins d’un mois du retour pour Montréal, et avec une carte
de séjour valide me permettant ENFIN de sortir de l’espace Schengen, Londres
était un détour inévitable. D’ailleurs, cela a fallu de peu que je n’y aille
pas à cause d’un certain volcan islandais. Donc, jeudi soir le 6 mai, après une
entrevue psychiatrique à l’hôpital qui s’éternisait un peu, j’ai couru vers l’aéroport
pour prendre l’avion.
Pour
l’hébergement, quelques jours avant, j’ai contacté un
des tous premiers Couchsurfers que j’ai accueilli à Paris, Mohammad, un gars
très sympathique né de parents iraquiens mais grandi en Iran, et celui-ci m’a
tout simplement reçu les bras grand ouverts. Comme l’a dit Nicolas, qui était
avec moi aussi, rencontrer Mohammad à Londres vaut plus que tous les musées et
monuments historiques que la capitale anglaise a à offrir.
Le
premier contact avec Londres a été assez particulier. Dans le bus menant de l’aéroport
au centre-ville, je vois les bâtiments à briques rouges qui me rappellent
étrangement Montréal. Les noms des rues sont aussi familiers : Wellington,
Hampstead, etc. Le système de transports en commun, toutefois, me rappelle qu’on
est dans une capitale de l’Europe occidentale. Ceci signifie souvent beaucoup
de lignes de métro, d’autobus, de train, etc. Je comprends alors un peu les
touristes qui viennent à Paris et qui se perdent dans le réseau de transport à
cause de toutes les ramifications et les croisements.
La
première journée complète à Londres, soit le vendredi, moi et Nicolas avons
marché un peu partout dans le centre-ville de Londres. Comme je savais que la
ville était immense, et qu’il était un peu inutile de vouloir tout voir, je n’étais
pas réellement empressé à tout faire. À vrai dire, je n’avais pas lu
préalablement sur les choses à visiter, à faire, etc. Mon but n’était que d’avoir
un bref aperçu de la ville, pour voir si elle allait me plaire, afin de mieux
la visiter une prochaine fois. La présence de bâtiments modernes est assez
frappante, rappelant un peu Montréal. Après une année à Paris à ne voir que des
bâtiments néo-classiques hausmanniens du 19e siècle entre quelques
vestiges médiévaux, c’est assez particulier de voir des édifices en verre. J’aurais
probablement trouvé cela laid il y a plus d’un an, mais cette fois-ci, c’était
apprécié.
Nous
avons aussi visité la Tour de Londres. Plus ou moins intéressant, en fait.
Intéressant pour sa portée historique, désagréable par le nombre de touristes
(inévitable!) et le côté un peu trop vulgarisé et infantilisant des
explications. Nous sommes sortis de là après plus de deux heures, et on a longé
la Tamise.
On
a fini la journée au Tate Museum, musée d’art contemporain. Le visiter avec
Nicolas, ancien étudiant en arts visuels, a ajouté beaucoup à l’appréciation
des œuvres. J’ai pu voir des sculptures et des peintures sous un autre angle, de
façon beaucoup moins « amateur » cette fois-ci. Étrangement, je n’ai
senti aucune saturation au bout de quelques heures. Vraiment, il y avait des
choses incroyables à voir et à entendre dans ce musée. Le détour en vaut
réellement la peine, si vous allez à Londres.
Vers
les 22h, on retourne chez Mohammad où on fait un risotto au poulet, champignons
et poivrons rouges (à Lisbonne, j’étais sensé d’en faire avec Nicolas à l’auberge
de jeunesse, mais on n’avait jamais trouvé tous les ingrédients donc on s’est
repris à Londres) pour remplir nos ventres vides.
Le
lendemain, samedi, Mohammad nous fait un tour guidé de la ville. Il nous montre
en fait un autre côté de Londres, parfois touristique, souvent plus
authentique. Oui, j’ai pu voir le Buckingham Palace, les grands jardins
anglais, le Big Ben, l’abbaye de Westminster, Trafalgar Square, le National
Gallery (où on est restés un gros cinq minutes : moi et Nicolas ne pouvant
plus voir des peintures datant du 14e au 18e siècle, pour
en avoir trop vues) et autres attractions touristiques, mais disons que ce n’est
pas trop mon souvenir de Londres. Je retiens le souper dans un restaurant
iranien où Mohammad et Nicolas se sont livrés à un concours d’appétit; Nicolas
explique sa défaite du fait qu’il avait mangé une pomme une heure avant la « compétition ».
Ensuite, petite ballade nocturne. On voit des gens dans la rue, prêts à fêter
dans les boîtes de nuit et les bars. Il y a même un bus, le Party Bus, rempli
de jeunes adultes déjà un peu saoûls qui amènent les fêtards vers leurs clubs.
Nous, on se contente d’un pub anglais, où moi et Nicolas prend une Guinness
(Mohammad apprend alors que Guinness est une bière).
Dimanche,
après un déjeuner anglais dans un pub, Nicolas et moi faisons encore des
kilomètres dans Londres. On aboutit dans un parc où se déroule le Speaker’s
Corner, où des gens prêchent leurs croyances : islamistes, chrétiens,
satanistes, créationnistes, etc. Drôle à voir et à entendre. On fait un tour au
British Museum assez rapide : collections égyptiennes et babyloniennes
surtout. Intéressant, mais sans plus… surtout quand on a vu ce type de choses
dans dix autres musées auparavant.
On
finit la visite de Londres par le marché de Camden, et on termine la soirée dans
un restaurant indien (il faut bien en faire un). La bouffe est finalement assez
médiocre. Nous ne sommes probablement pas tombés sur le bon. On retourne dire
au revoir à Mohammad et récupérer nos sacs. On attend tranquillement dans le
quartier arabe, à fumer une shisha et à boire du thé, avant de prendre l’autobus
à 2h45 du matin pour se rendre à l’aéroport. Nos vols pour nos destinations
respectives sont à 6h du matin environ. J’arrive donc à Paris vers les 8h du
matin, et je me dirige vers l’hôpital pour travailler. Environ quarante heures
éveillées se seront écoulées entre le dimanche matin et le lundi soir. La fin
de semaine à Londres aurait été intense, mais plaisante. Le fait d’avoir passé
beaucoup de bons moments avec Mohammad a contribué au succès de ce weekend, j’en
suis convaincu.
Nicolas et Mohammad qui contemplent une affiche sur la prévention des accidents de la route causés par l'alcool.
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