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vendredi 26 mars 2010

Premiers jours en Espagne

Depuis les cinq dernières années, je suis allé en Europe quatre fois (excluant ma fois en Turquie), et je n'ai jamais visité une ville espagnole (les montagnes et les rivières près de San Sebastian, si... mais jamais de ville en soi). Barcelone a longtemps été sur ma liste, mais je me suis dit que si je voulais vraiment vivre l'Espagne, autant aller en Andalousie. Le voyage a été décidé à la suite d'une conversation avec Nicolas et Lydia. Au départ, je voulais pour mes vacances de visiter les pays scandinaves. Nicolas, connaissant mon état d'esprit des derniers mois, m'a tout simplement dit que si j'allais en Norvège ou en Suède, c'était assuré que je me garrocherai sur la première exposition de Edvard Munch (de quoi se tirer une balle dans la tête, selon lui). Bref, pour lui, il valait mieux que j'aille dans le sud avec eux.

Les revoir m'a fait drôle. Depuis des semaines, je ne rêvais que de cette semaine avec Nico et Lydia. Et je suis arrivé plutôt frustré à cause d'une erreur de communication entre moi et Nico sur l'heure d'atterissage de nos avions respectifs (eux venaient du Maroc, moi de Paris). Bref, les premières heures étaient particulières car je crois que j'ai juste accumulé trop de frustrations au cours des derniers mois et le fait que je pouvais enfin les évacuer sans que je sois jugé m'était libérateur.

Donc, premières heures en buvant de la sangria, en attendant que l'amie de Nicolas nous contacte pour savoir si nous avions un endroit pour dormir cette nuit. Finalement, non. Comme un couchsurfer m'avait écrit concernant une auberge de jeunesse à laquelle il travaille, nous sommes allés. Nous avons rencontré un Italien (Dario) qui travaille à Seville qui pourra nous héberger ce samedi. Le fait que ce soit difficile de se trouver un divan réside dans le fait que la Semaine Sainte va se dérouler dans quelques jours et que la plupart des couchsurfers ont déjà des invités (et comme nous sommes trois, trouver quelqu'un qui peut héberger trois d'un coup, c'est très difficile).

Le lendemain, après le BBQ sur le toit de l'auberge (en fait, nous sommes allés dans une autre, car il n'y avait plus de place dans celle-ci... mais on a eu notre rabais de -10% car nous étions tous des couchsurfers actifs), nous avons visité la plus grosse cathédrale gothique du monde. Splendeur et beauté architecturale indescriptive. Nous avons monté la Giralda (un ancien minaret de mosquée), quoique l'absence d'escaliers rendait la tâche trop facile à mon goût (c'était une pente douce). Ensuite, direction vers Real Alcazar, ancienne résidence royale espagnole. Ce sont des cours et des jardins à en plus finir; on entre dans une salle pour trouver une ouverture qui donne sur un jardin, qui conduit vers une cour intérieure, qui débouche vers une autre salle. Bref, de toute beauté encore, avec des paons qui se promènent ici et là.

À 15h, nous avons pris le bus pour se rendre à Ronda, une ville se trouvant en haut d'une montagne andalouse. Très petit, mais avec une vue impressionnante. D'ailleurs, le pont qui relie les deux falaises est à couper le souffle. Nous avons débouché un vin de l'an 2000 (mon fameux Bergerac que je conservais précieusement pour mes retrouvailles avec Nicolas et Lydia) sur une place donnant une belle vue sur les vallées. Petit resto avec de la bouffe trop salée. Je crois que dans la cuisine espagnole, ils mettent plus de sel dans un plat, que moi dans toute une semaine...

Aujourd'hui, nous avons fait une randonnée dans les montagnes pour visiter des grottes préhistoriques. Je me suis rendu compte que 10 mois à Paris en vivant avec des fumeurs invétérés, ça détruit un homme... Bref, c'était bonheur et extase pour moi de bouger, de sentir mes muscles travailler, d'entendre ma respiration car mes poumons et mon cœur n'étaient plus habitués à un effort physique. Pour revenir à Ronda, nous avons fait du pouce (de l'autostop) car c'était à 20 km de notre auberge... après même pas 10 minutes, un gars nous a embarqué. Nous avons continué notre visite de Ronda, en faisant un pique-nique avec fruits et légumes (ça nous manquait à nous trois).

Et voilà pour l'histoire à cette heure.

À la prochaine!

mardi 23 mars 2010

Hygge à Copenhague

En France, les étudiants ont droit à des vacances scolaires en automne, en hiver et au printemps d'une durée de deux semaines, surnommées "petites vacances". Bref, comme pour Berlin où j'en ai profité pour disparaître une dizaine de jours en novembre, je fais pareillement pour les vacances d'hiver, sauf que je les ai décalées d'un mois... Donc, voilà l'explication pour ceux qui se demandent pourquoi je suis toujours parti ailleurs.

Ainsi, je prends deux semaines de vacances, et les premiers six jours, je les ai passés à Copenhague (qui se traduit littéralement en "port des marchants" en danois). Depuis le temps que je voulais faire un saut dans les pays scandinaves, voilà l'occasion le faire. En octobre dernier, j'avais hébergé un Danois, Emil, pendant plus d'une semaine, et j'avais ainsi une raison de visiter la capitale danoise.

Contrairement aux images véhiculées par les stéréotypes culturelles, le Danemark n'est pas enterré sous la neige presque toute l'année. Le climat est légèrement plus frais qu'en France (et on parle ici d'à peine 3-4 degrés de différence). Par contre, l'idée des grand(e)s blond(e)s aux yeux bleus n'est pas totalement fausse!

Copenhague, c'est la ville du vélo. Des pistes cyclables sont aménagées des DEUX côtés de la rue, presque partout dans la ville. D'ailleurs, il est plus fréquent de croiser une bicyclette qu'une voiture. Il y en tout simplement partout. Malheureusement, je n'ai pas pu en faire l'expérience. Le système de vélo "gratuit" à la Vélib' ou au Bixi n'est disponible que durant les saisons plus chaudes. Emil a essayé de me réparer un vélo, mais ce fut sans succès. De toute manière, Copenhague est une ville assez petite, ce qui permet de marcher partout sans difficulté. Il y a aussi un bon système de métro, de trains comme le RER parisien ou le S-Bahn berlinois, et d'autobus.

Une certaine tranquillité règne dans la ville. Pas de piétons stressés, de cyclistes kamikaze ou d'automobilistes enragés. Dans les cafés, les bars et les restaurants, on peut voir des gens drapés d'une couverture en polar ou de laine, fournie par le commerce. De longues bougies blanches ornent les tables. Bref, le confort chaleureux est omniprésent. Emil m'explique que ce phénomène s'appelle le "hygge" en danois, mais que c'est très difficile à traduire en anglais; en gros, c'est quand tu te sens bien dans le moment présent, avec les gens qui t'entourent (que tu les connaisses ou non) ou tout seul.

Les bâtiments des maisons sont plutôt colorés (beaucoup de rouge, jaune et bleu), ce qui fait un gros contraste avec Paris avec son gris-beige classique. Ici, pas vraiment de monuments spectaculaires. L'hôtel de ville est massif, mais ne dégage pas d'exubérance. En fait, l'attraction principale de la ville gravite autour d'une petite sculpture à quelques mètres de la rive. Oui, je parle bien de la "petite sirène" d'Andersen,  et je vais vous détruire votre enfance en vous annonçant qu'elle ne se marie pas avec le prince et qu'elle se suicide à la fin du conte. Cette sculpture a été maintes fois vandalisée (bras coupés, tête décapitée, voilée comme une musulmane) dans le passé, et elle va voyager à la fin du mois en Chine...

Un autre attrait assez touristique (autre que les palais/châteaux/parcs) est Christiana, sorte de camp de hippies. Dans les années 1970, des gens ont squatté l'endroit appartenant anciennement à l'armée. Ils ont bâti leur petite société indépendante et auto-suffisante. Ici, les drogues douces sont vendues librement (les drogues dures ne sont pas du tout tolérées), et les gens vivent comme dans une commune hippie des années 1960-1970. D'ailleurs, ils ont longtemps poussé les idées d'écologie et de développement durable. Le Danemark essaie d'éradiquer ce quartier de la ville et procéder à la "normalisation", mais Christiana demeure toujours. Certains Danois disent toutefois que Christiana risque de disparaître éventuellement et que le gouvernement finira par avoir raison de ce petit îlot "souverain".

Les habitants de Copenhague sont connus pour leur amour du design (on peut penser à la chaise-oeuf  ou la chaise-fourmi d'Arne Jacobsen, entre autres). D'ailleurs, Emil me parlait souvent du design de la chaise de bureau vue à travers la fenêtre d'un commerce, ou de la maison qu'on venait de passer devant. Il est vrai qu'il étudie en design, mais j'ai pu enfin ouvrir les yeux sur le design de toute chose, mais surtout des chaises! Et oui, je suis allé au Musée du design danois pour admirer des chaises et des tables... d'ailleurs plus intéressant que le musée de Hans Christian Andersen, principalement destiné aux enfants.

Pour éviter de m'éterniser sur mon séjour, je fais finir sur l'expérience du sauna scandinave. Le lieu contient une piscine 25m, un bassin d'eau chaude, un bassin d'eau très froide, des douches un peu partout, des chambres à vapeur, de sauna et de solarium. Donc, on commence par plusieurs longueurs dans la piscine (et que ça fait du bien quand ça fait longtemps qu'on ne s'est pas entraîné dans l'eau) où les gens respectent la vitesse des couloirs (contrairement à mon expérience québécoise et française des piscines) avant de prendre une douche tiède.  À partir de ce point, on enlève le maillot de bain et nous sommes séparés par sexe. Il y avait des panneaux partout disant qu'il faut prendre une douche avant et après chaque bassin et qu'il faut absolument être nu (même la serviette autour de la taille est interdite) J'essaie le bassin d'eau chaude salée. Très agréable avec un jet d'eau qui te masse le dos. J'essaie les chambres de vapeur. L'humidité est plutôt écrasante, mais ça va. La vapeur est tellement dense qu'il est difficile de même voir son voisin. De plus, elle est parfumée au citron... Le sauna est composé de longs bancs/marches en bois avec un système de chauffage à bois. La température tourne autour du 90 degrés. Comme il fait très chaud, les gens sautent dans le bassin d'eau froide, avant de revenir dans le sauna ou la chambre à vapeur. Après plus de deux heures à changer de salles et de bassins chauds/froids entrecoupés de multiples douches, j'enfile mes vêtements (j'avoue que je n'étais pas habitué à être complètement nu devant une cinquantaine de personnes pendant une si longue période... et il est vrai qu'on perd toute notion de pudeur après une minute lorsqu'on est entouré par des gens qui sont confortablement à poil) et je me dirige vers l'aéroport, extrêmement propre avec le nombre de douches et de bains...

Prochaine destination: Séville!