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dimanche 14 février 2010

"Puis y'a Bordeaux la bourgeoise avec son grand cru classé..."

Après Rennes et Lyon, deux belles villes françaises qui m'ont permis de renouer avec la France, je suis allé à Bordeaux, où franchement, ça ne valait vraiment pas le détour. En même temps, cela m'a fait réaliser qu'il y a pire que Paris, finalement en termes de ville snob et chiante.

Bordeaux, comme ville à faire le touriste, est très bien. Une architecture très ancienne, des petites rues sinueuses, des monuments construits il y a de cela plusieurs siècles, la beauté même de la ville, etc. Bref, Bordeaux c'est très joli et pour faire des photos, c'est une ville idéale pour ça. Et malgré cet aspect vieillot, elle se modernise et possède un système de tram plutôt efficace. Elle va même bientôt installer un système de vélo comme le Vélib' à Paris ou le Bixi à Montréal.


Or, c'est bien beau de marcher dans la ville, il faut savoir la vivre aussi. Là, c'est une autre histoire. Première observation: les gens sont habillés, de jour comme de nuit, de manière très classique et chic. Chez les hommes, presque tous (à part quelques marginaux) portent le grand et long manteau noir  moulant bien le corps avec le col relevé, une chemise souvent uni de couleur sobre, l'écharpe rayé aux couleurs également sobres nouée autour du cou, les gants en cuir, et les chaussures en cuir qui se terminent en pointe. Les femmes, on remarque aussi ce manteau noir long et moulant, une coiffure classique accompagnée souvent d'une frange, un foulard qui doit bien faire plusieurs mètres de long, des talons hauts, des bas-collants et une jupe, toujours dans des couleurs sombres. Bref, on dirait qu'il n'y a qu'une seule mode qui domine, et franchement, quelqu'un (comme moi) qui ose porter un manteau vert et des jeans bleus, ça détonne énormément. Pourquoi je parle de manière de s'habiller? Tout simplement que je me suis fait dévisager à plusieurs reprises par mon manque de classicisme vestimentaire en me promenant dans la rue. Je me suis refusé l'accès à certains endroits (et pas seulement des boîtes de nuit), car j'avais des espadrilles aux pieds. En général, les gens étaient froids et distants. Aucune chaleur humaine ne semble se dégager de Bordeaux. Tout rapport semble être superficiel. Je dirai que c'est une atmosphère, une ambiance, très similaire à Paris, sinon identique.


Julia, une amie estonienne que j'avais rencontré à Montréal lors de son année d'études à Sherbrooke, et qui m'hébergeait pendant ce séjour, m'avait avoué qu'elle avait hâte de terminer son année pour quitter cette ville à tout jamais. Elle était d'ailleurs contente de savoir que j'avais une opinion assez similaire à elle par rapport à Bordeaux. J'ai aussi rencontré une serveuse québécoise dans un café, qui s'est quasiment précipitée sur nous en entendant mon accent et celle d'une autre Québécoise à notre table. Elle nous raconte ses mésaventures administratives (elle a reçu sa carte de séjour après deux ans, et elle a maintenant une étagère complète de documents officiels), et qu'elle n'aime vraiment pas l'ambiance de Bordeaux où ça pue le snobisme de ces provinciaux parvenus. Elle est là à cause de son copain. Bref, grâce à elle, j'ai mangé enfin mon premier bagel avec du fromage en crème et du saumon fumé. Délice! Et elle nous a conseillé d'aller voir un match de hockey à l'aréna de Bordeaux. Même si je n'écoute pas le hockey généralement (oh sacrilège!), je me suis rendu compte que le bruit de la palette contre la rondelle sur la glace est un son qui me manquait.

Julia, étant étudiante en arts, devait aller voir une pièce de théâtre: le titre était "L'anniversaire" je crois. Texte nébuleux sur un sujet mal abordé. En gros, c'est l'histoire d'un père qui veut couper le pénis de son fils en découvrant son homosexualité. Oui, la mise en scène était bien et les effets aussi, mais le jeu des acteurs était très risible, le texte était assez incohérent, et franchement, aucune émotion ne ressortait de la pièce. Je n'ai jamais regardé autant l'heure lors d'une pièce.


Que dire de plus sur Bordeaux, à part que ce n'était que déception et désagrément. À part me balader dans les rues avec Julia et passer du temps avec elle, il n'y a pas grand chose que je voudrai retenir de cette fin de semaine.


Pour finir, le vin n'est pas meilleur à Bordeaux. On paie finalement que pour un nom prestigieux.


  Cette photo représente pour moi l'image que j'ai maintenant de Bordeaux: gris et sombre, dans le conformisme le plus classique.




Note: le titre de ce message provient d'une chanson des Ogres de Barback: "3-0" de l'album Terrain vague.

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Note à part: Le 14 février 2010, dans les pays orientaux, marque le début de la nouvelle année, celle du Tigre. Une exploration rapide sur Google me permet de faire la synthèse suivante: une année mouvementée et rempli de revirements et de rebondissements pour tout le monde, autant sur le plan personnel qu'international. C'est à voir...

1 commentaire:

  1. Christophe au hockey. J'aurai tout vu! Il n'y va pas à Montréal mais trouve le moyen d'y aller à Bordeaux..
    Peut-on généraliser autant l'allure vestimentaires des Bordelais je m'interroge? Il doit bien y avoir des étudiants, des artistes, des gens comme toi moins conformiste. Peut-être que si tu étais resté plus qu'une fin de semaine, tu les aurais rencontré non?
    Loin de moi l'idée de défendre Bordeaux, je me questionne tout simplement.

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