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dimanche 4 avril 2010

Portugal

Le trajet en autobus de Séville à Lisbonne a duré six heures. Ce fut un moment de pause où on j'ai pu prendre plusieurs mini-siestes, avancer ma lecture du livre "Contes de la chambre de thé" (je vous le conseille d'ailleurs pour ceux qui s'intéressent au thé et à la culture asiatique), écouter un peu de musique, déblatérer quelques conneries à Nicolas (disons que maintenant, on verra les parcs pour enfants avec l'asphalte noir d'une toute autre manière... surtout avec une station de service qui vend des litres d'huile d'olive), etc. Je sens que je me dois d'écrire cela, car ce sont ne sont pas seulement des moments forts et intenses que je vis, mais aussi des banalités qui aussi plaisantes.

Nous sommes arrivés à Lisbonne vers 22 heures. Première chose à faire, c'était de se trouver une auberge de jeunesse. Nous avions envoyé au total environ une vingtaine de demandes de couchsurfing et le peu de réponses que nous avions obtenues ont été négatives. Bref, le couchsurfing à Lisbonne, ce n'est pas trop fort, surtout quand je reçois encore des réponses de gens (quelques jours après mon retour)... La première auberge à laquelle nous avions cogné à la porte se situe à quelques minutes d'une station de métro, en plein cœur de la ville. Pour 14 euros la nuit, nous avons droit à une cuisine professionnelle, un lounge/salon assez vaste, un écran géant pour écouter des films, un mini-bar, des postes Internet (que des ordis Mac), une douche très design, un système de sécurité informatisé, etc. Bref, nous étions très impressionnés. On a fait connaissance avec Carlos, un Brésilien, qui était dans notre chambre. Nous sommes sortis la nuit même avec lui et d'autres Brésiliens dans Bairro Alto, un quartier très animé de la ville pour sortir. Plusieurs bars sont alignés sur quelques rues et les gens fêtent en pleine rue. Comme en Espagne, la bière n'est pas chère (environ 2-3 euros la pinte... on est loin du 7-8 euros à Paris).

Nous sommes rentrés vers 3h ou 4h du matin (le décalage horaire, ainsi que l'heure avancée dans la même journée, nous a un peu perturbé), et après un petit 5h de sommeil, nous sommes partis explorer Lisbonne. Nous avons marché dans les petites ruelles sinueuses d'Alfama, dans les quartiers historiques de Baixa et Chiado, le long de la rive à Belém, etc. On a testé la cuisine portugaise et son fameux poisson (très huileux et salé par contre)... et Nicolas a englouti un nombre incalculable de pastéis de nata, une pâtisserie typiquement portugaise qui vaut réellement le détour. C'est délicieux avec un bon espresso...

Cette journée-là, on a dû changer d'auberge car il ne restait plus de places dans celle où nous avions passé la première nuit. Nous avons marché quelques mètres pour tomber sur une qui avait une ambiance tout autre. Alors que la première était dans la grosse technologie et le "full-equiped", celle-ci faisait un peu "salon de grand-mère" pour reprendre les mots de Nicolas. Très confortable et posé quand même, et nous avons réservé pour deux nuits. Pour souper, on s'est fait une sauce sphaghetti avec aubergines, carottes, champignons, ail, oignons, tomates, fromage frais, etc. Obtenir les ingrédients a été plutôt cocasse... Les gens de l'auberge étaient impressionnés par le fait qu'on cuisinait réellement et qu'on prenait notre temps (il est vrai qu'on monopolisait pas mal la cuisine... et dire qu'on voulait se faire un risotto au départ). Comme les dernières nuits ont été courtes, nous nous sommes allés nous coucher assez tôt (lire ici vers 1h du matin).

Pour nos dernières vingt-quatre heures de notre périple avant mon retour à Paris, et l'arrivée de Nicolas à Berlin, nous sommes allés à Sintra, à une quarantaine de minutes de train de Lisbonne. Actuellement, c'est un site protégé par l'UNESCO constitué de montagnes et de verdure. À partir de la gare, un autobus amène les touristes aux monuments/attractions pour environ quatre euros. Comme il faisait beau, nous avons décidé de marcher partout, au lieu de prendre les transports. La montée n'était pas trop difficile, ni trop facile; de plus, on pouvait bien profiter du paysage et de la vue. Les fausses ruines romantiques sont également plus appréciables lorsque nous sommes à pied qu'en autobus...

Notre premier arrêt a été le château des Maures et nous avons marché le long des remparts. La vue est tout simplement sublime. Nous avons aussi visité le château de Pena, un style d'architecture germano-arabo-médiévo-romantique. Pour finir, nous avons marché jusqu'à une grosse croix. À ce moment, nous avons trouvé un endroit extraordinaire, loin des gens, dans un calme des plus reposants, pour appeler Gabrielle, la coloc de Nicolas et Lydia, et ma future coloc, je l'espère. Nous nous étions convenus que je devais l'appeler lorsque nous étions dans un lieu dont on aurait aimé qu'elle soit avec nous. Oui, les délires entre moi et Gabrielle, c'est souvent difficile à expliquer aux gens. Nous sommes descendus de la montagne en appréciant sur notre route les différents arbres et les diverses plantes provenant de partout dans le monde. Il semblerait qu'un roi portugais a voulu créer un parc constitué de toutes les plantes de la planète. Nous sommes revenus à Lisbonne, et avec une bouteille de porto, on a savouré quelques gorgées, sur le bord de l'eau, face à l'Atlantique, avant de revenir à l'auberge pour se sustenter. 

Le lendemain, après déjeuner, nous sommes allés à l'aéroport. Le voyage m'a beaucoup apporté et m'a permis à faire le point sur plusieurs éléments de ma vie, et en particulier sur mon doctorat et mon année à Paris. Le retour a été difficile. J'avais les larmes aux yeux dans l'avion, un avion rempli de touristes qui n'attendent que de voir la Ville Lumière et de Français qui ont hâte de revoir amis et famille. Dans mon cas, je voulais juste aller n'importe où, tant que je fuyais Paris. Après une semaine magique avec Lydia et Nicolas, savoir qu'il faut revenir dans un milieu de travail qu'on déteste, avec des gens qu'on méprise intérieurement, ça fait beaucoup réfléchir sur ce qu'on accepte de subir en silence. Les deux prochains mois vont être aussi être chargés d'émotions et de péripéties. Je vais tenter d'agir cette fois-ci, au lieu de rester passif... et pourquoi pas, tenter une réconciliation avec Paris (avec l'hôpital, ça ne vaut même pas l'effort d'y penser).





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