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jeudi 12 novembre 2009

Berlin populaire et Paris bourgeois

En reprenant le train pour revenir à Paris (un beau neuf heures de trajet), j'ai pas pu m'empêcher d'écouter la conversation qui se déroulait derrière moi. Une Française (fin vingtaine, début trentaine) expliquait à un Allemand (fin quarantaine) comment que c'était de vivre à Paris. La femme était complètement désillusionnée par la capitale française, disant que c'était bien pour les vacances ou pour y vivre pour un très court temps, mais jamais il est possible de faire sa vie là-bas. Oui, il y avait la culture, la beauté de la ville, mais que la vie réelle était loin du conte de fées. Bref, c'était assez étrange d'entendre mes propres paroles sortir de la bouche d'une pure inconnue!

Avec les quelques bières dans le corps (je vous ai bien dit que le trajet durait neuf heures?), je me suis mis à réfléchir sur mon amour grandissant pour Berlin, et ma fascination décroissante pour Paris.

Pour moi, Paris, c'est la ville bourgeoise, celle qui a atteint son apogée et qui se repose sur ses lauriers. Berlin, c'est celle qui doit se battre pour renaître, celle qui innove et qui est en perpétuel changement. C'est une ville idéale pour la jeunesse, où il est permis de se révolter, de s'épanouir, de s'afficher comme on l'entend sans se soucier du regard des autres. D'ailleurs, il faut souligner comment certaines règles ne sont tout simplement pas appliquées en Allemagne, dont la loi anti-tabac (j'ai vu souvent des gens fumer dans les bars, les wagons de train, etc). L'art de la rue se trouve partout, et justement, elle fait une ville urbaine avec un coeur qui crie.

Paris, c'est la ville tranquille (d'ailleurs, plusieurs bars et boîtes de nuit sont maintenant fermés par la municipalité cette année pour cause de tapage nocturne... comme quoi, la chanson "Ronde de nuit" de la Mano Negra s'avère être prophétique), celle où on s'installe après avoir gagné beaucoup d'argent, celle qui reste immuable. J'ai tout simplement que Paris a arrêté de changer après les années 50. Quand on y pense bien, quand on évoque Paris, c'est toujours le passé, rarement le présent ou le futur. Berlin, c'est plutôt l'inverse. L'histoire a été très pénible pour cette ville, et elle essaie maintenant de se relever et prouver au monde qu'elle a beaucoup à apporter.

Un autre élément que j'ai pu observer, c'est comme Paris était une belle ville. Une TROP belle ville. À un tel point qu'on la sent artificielle (elle excelle dans sa cache-misère). Après les monuments historiques, l'architecture a coupé le souffle, qu'est-ce que Paris a à offrir à un étudiant dans la vingtaine? La culture? elle est juste trop chère pour être accessible. La vie sociale? la vie mondaine et les fausses apparences, très peu pour moi... Berlin, je dois l'avouer, est plutôt sale et laide. Un peu comme Montréal en fait. L'intérêt ne réside pas dans sa beauté architecturale, mais dans sa vie de tous les jours. Réellement faire la fête à Berlin sans débourser plus de 5 euros, c'est possible (à Paris, impossible à moins d'avoir des connections... vive l'élitisme)! Manger un repas complet (encore à moins de 5 euros), c'est également possible! Se payer un grand appartement, encore une fois, c'est possible (à Paris, vous payez des 600-700 euros pour un placard)!

Bref, j'aime quand c'est rude, sale, et que ça sent le vrai et l'authentique!

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