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mardi 1 décembre 2009

Situation actuelle et émotions

Depuis les dernières semaines, je crois avoir passé à travers cinq des six émotions de base: joie, colère, dégoût, tristesse, surprise et peur. Relatons les événements marquants:

Commençons par le plus désagréable. Le 17 novembre, après cinq mois d'attente pour que la préfecture me délivre finalement ma carte de séjour me permettant de vivre mon année en France (ouvrir complètement mon compte en banque, entre autres... car pour l'instant, je ne peux que déposer de l'argent dans un compte français, mais pas le retirer sans passer par mille et une démarches administratives), je suis allé à la préfecture des Yvelines (région départementale dans laquelle j'habite) afin de finaliser mes démarches. J'avais passé une semaine à vérifier compulsivement ma liste des documents à fournir pour m'assurer que rien ne manquait (originales et photocopies): passeport, acte de naissance délivré au cours des six derniers mois, visa, lettres confirmant que j'ai bien reçu des bourses (ainsi qu'un relevé bancaire prouvant que les montants ont été versés dans mon compte), facture d'électricité, bail, quittance de loyer, preuve de scolarité, convention de cotutelle, quatre photos identiques, cartes d'identité de ma colocatrice, passeport de mon directeur, les trois derniers talons de paies de mon directeur, ainsi que son dernier avis d'imposition, diplôme de ma maîtrise (par contre, ils ne voulaient pas une copie de mon mémoire), assurance sociale et santé, et je crois que c'est tout. La routine administrative, quoi! Bref, après quelques heures d'attente (malgré le fait qu'on m'ait convoqué pour 10h le matin) et vérifier les dizaines de documents (originaux et photocopies), j'ai attendu encore quelques heures pour me faire dire que: 1) on a besoin d'autres documents supplémentaires (qui ne sont pas dans la liste); 2) votre carte de séjour va prendre un autre trois mois pour être délivré; 3) vous ne pouvez pas quitter l'espace Schengen... en fait, vous pouvez le quitter, mais vous ne pouvez pas revenir sans obtenir un nouveau visa (et on sait que ça a été long et pénible pour l'obtenir au départ). Bref, alors que j'étais prêt à faire mes bagages car je m'attendais à me faire rapatrier, je me fais dire que pour le temps des Fêtes, il faut oublier le fait de revenir à Montréal. À ce moment-là, j'étais d'abord surpris par la tournure des événements, ensuite triste de ne pas pouvoir revenir à Montréal (alors que je planifiais déjà les retrouvailles et tout), en colère envers l'adminstration française (comment ne pas l'être), et finalement, je suis venu à être complètement dégoûté de la France.

En fait, j'étais en "beau joual vert" et après quelques appels à Montréal à certaines personnes pour annoncer la nouvelle, je me suis mis à réfléchir sur mes six mois en France. J'ai eu alors peur pour mon année doctorale, réalisant que les choses n'ont pas avancé car j'attendais, oh surprise, la réponse administrative du comité d'éthique depuis cinq mois pour que mon projet soit approuvé afin que je commence réellement ma recherche (mon but premier en venant ici). De plus, les cours suivis étaient une pure catastrophe (je n'ai jamais vu des profs aussi mauvais... même un certain professeur de biochimie au bacc. en sciences biomédicales à l'Université de Montréal était un roi de la pédagogie en comparaison). Bref, à force de me faire niaiser et de perdre mon temps, j'ai décidé d'ammorcer les démarches pour terminer le séjour en France, et finalement abandonner le doctorat du côté français.

Mon directeur de thèse français a eu très peur, et il s'est mobilisé afin que je reste. Quelques coups de fil ici et là, des rencontres à gauche et à droite, et je me retrouve avec un attaché parlementaire qui écrit à la préfecture pour tenter de renverser la situation, un service psychiatrique qui se rend finalement compte que j'existe et qui me font maintenant les yeux doux (certains m'invitent même à manger avec eux ,et même aller prendre un verre avec eux), finalement la possibilité de faire de la recherche sans me faire bloquer le chemin, et bientôt, un débat parlementaire au gouvernement sur la situation des étudiants étrangers (c'est que mon directeur de thèse travaille actuellement à accomplir avec le député s'occupant de mon cas). Qui aurait su que menacer d'abandonner un doctorat pouvait vraiment faire mobiliser des gens?

Bref, actuellement, je complète encore quelques formalités administratives (je suis rendu à un point qu'un document de plus ou de moins, je m'en fous) et j'attends la décision finale pour savoir si je peux revenir pour Noël à Montréal...

Entre temps, j'ai décidé de faire un retour au Quiz du Lundi au Lion's Pub, où se tient la rencontre hebdomadaire de Couchsurfing, après quelques mois d'absence. J'avais un peu de difficulté avec ces rencontres, car je trouvais qu'il y avait trop de monde, et qu'il y avait une grosse clique sectaire difficile à percer. Bref, j'ai rencontré quelques personnes et revu d'autres gens. Ça me permet d'entretenir l'illusion que j'ai une vie sociale palpitante. À ce point-ci, je m'en fous un peu de savoir si je suis en train de tisser des liens d'amitié ou si je fais du social pour jouer le jeu. En tout cas, c'est en France que j'ai appris à développer des relations superficielles.

Sinon, j'ai célébré mon anniversaire chez Patrick, un ami (dans la catégorie des relations non superficielles) vivant à Paris, en compagnie de quelques personnes avec qui j'entretiens de bons liens depuis quelques années, dont Sandra, celle qui m'a hébergé et nourri il y a quatre ans pendant quatre mois à Paris. Soirée plaisante avec bouffe, vins, discussions et quelques jeux...

J'ai également revu un artiste québécois que j'aime bien, Dany Placard, à l'International. C'était un petit concert d'une heure, très intime (on était sept je crois dans la salle), mais très agréable. Un moment où j'avais la sensation d'être à Montréal au Quai des brumes, à l'Esco ou au Divan Orange... Tant qu'à parler de concerts d'artistes québécois, je ne suis pas allé voir les Cowboys Fringants mercredi dernier, car je n'ai pas aimé les derniers albums, et que je les ai vus trop souvent en concert. Je préfère réserver mon 30 euros pour quelque chose d'autre.


J'ai aussi eu la possibilité d'aller au salon des vignerons indépendants dimanche dernier, où j'ai pu déguster (gratuitement) plusieurs vins français. Plusieurs belles découvertes et quelques bouteilles ramenées... J'ai une nette préférence pour ce salon que pour celui qui se déroule à Montréal (où on doit payer pour chaque dégustation). Le problème, c'est que le salon de Montréal nous oblige donc à finir notre verre car on ne veut pas gaspiller le verre de vin qu'on vient de payer (entre 1 à 5 $). Celui de Paris, ils nous versent assez pour avoir une ou deux gorgées pour réellement déguster sans se saoûler automatiquement. Je crois que c'est la première fois que je recrachais mon vin, mais c'était une sage décision pour bien goûter à un peu de tout se apprécier sans finir à quatre pattes. Il y a quelques autres salons du vin dans le mois à venir auxquels j'ai reçu des invitations... Je vais peut-être revenir à Montréal avec une bien meilleure connaissance du vin!

Voici donc ma vie au cours des derniers temps chargée de plusieurs émotions primaires. Si vous êtes parvenus à finir la lecture de ce texte, des commentaires seraient bien appréciés!

5 commentaires:

  1. CHRISTOPHE!

    On est de tout cœur avec toi pour les démarches ET je garde espoir qu'on te voye la tronche dans le temps des fêtes!

    C'est toujours un plaisir de te lire, même si c'est un roman que tu nous écris! Grandement apprécié.

    Alors, tiens nous au courant et ramène nous du bon vin à Noël!

    À bientôt!

    BIG HUG!!!!!!!
    xxxx

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  2. PS. J'vas même croiser les orteils pour que tu reviennes parmi nous pour le temps des fêtes! :D

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  3. Courage et dis-toi que le retour sera encore plus agréable! :)
    xoxo

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  4. Woh! On peut dire que quand ton directeur de thèse français s'y met, les choses bougent pas à peu près!

    C'est l'fun que tu aies pu voir Dany Placard! C'est l'fun pour lui aussi d'avoir eu au moins un auditeur intéressé (je ne sais pas si les 6 autres connaissaient ou aimaient...).

    Pour le vin, profite-s'en... Pendant que t'as les prix de la France! On peut pas s'en payer autant ici...

    Pour ce qui est des relations sociales, c'est dommage que ça ne clique pas avec autant de CSers qu'ici. Ça veut dire que tu nous aimeras encore plus?

    En tout cas, on est plusieurs à s'ennuyer de toi! Mais bon, vis ce que tu as à vivre, finis ce que tu as à finir en France, et on te reprendra volontiers après.

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  5. C'est fou le nombre de documents exigé pour avoir une carte de séjour. Avis d'imposition du directeur de recherche, n'importe quoi!

    T'as craché du vin?? Oh là là.. je ne pensais pas que je te verrais faire ça un jour!

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