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dimanche 28 février 2010

Un samedi après-midi à la vietnamienne

Avant de partir pour Paris, ma grand-mère maternelle m'avait remis les coordonnées d'une de ses bonnes amies d'enfance qui habitait en région parisienne. Elle voulait que je la rencontre éventuellement lors de mon séjour. Après plus de neuf mois à s'appeler mutuellement pour se fixer une date, j'ai réussi à la voir samedi dernier. Pour la première fois depuis belle lurette, je n'avais pas de Couchsurfer chez moi la fin de semaine et je n'étais pas parti en voyage.

Elle m'invite donc d'aller dîner (déjeuner pour les Français... je ne m'habituerai jamais à employer ce terme, car je le juge inapproprié. Nous ne sommes plus à l'époque de Louis XIV qui déjeunait effectivement à midi, car il était un lève-tard. Le terme "petit-déjeuner" est apparu pour désigner le repas des gens du peuple qui devaient se lever tôt et devaient ainsi s'alimenter en attendant que le roi décide de se lever et manger. De plus, le "souper" était également un repas de "paysan", car jamais le roi allait descendre au niveau du peuple et manger une chose aussi peu délicate et fine qu'une soupe. Bref, comme la monarchie française est tombée depuis longtemps, et que la plupart des gens mangent le matin pour "cesser le jeûne", j'opte pour le retour des bons mots avec les bonnes définitions! Fin de la parenthèse).

Donc, elle m'invite à dîner. Dans la voiture, elle me décrit le menu: une soupe aux œufs et aux asperges, du riz, des travers de porcs au caramel, une salade, des fruits, et des pâtisseries. Bref, un mélange vietnamien et occidental.

Le repas est très bon et me rappelle plusieurs souvenirs. Quand elle m'a servi des oignons verts (souvent confondus avec des échalotes) marinant dans l'huile fraîche, j'ai souri en pensant que j'ai passé une bonne partie de ma vie à mettre ce condiment sur tout (surtout  sur des oeufs, ou avec du bi, une recette vietnamienne composée de porc rôti et d'ail et d'autres ingrédients qui me sont encore inconnus à ce jour). Elle m'a demandé si je connaissais ça. Ou plutôt, elle m'a demandé si je savais le manger.

Là, j'ai pensé à une réflexion que mon frère faisait souvent quand on mangeait en famille concernant cette expression "savoir manger (quelque chose)". Ma compréhension de cela a toujours été "es-tu capable d'en manger?", car le goût est quelque chose qui s'acquiert, qui s'apprend. Combien d'entre nous trouvions dégueulasse les épinards, par exemple, étant plus jeunes, mais qu'aujourd'hui, nous n'avons aucune difficulté... On aurait donc "appris à connaître" l'aliment, à "savoir" comme le savourer.

Autre que les conversations sur la famille, ce que je fais en France, de sa vie (et celle de ma grand-mère) à Saigon (toujours incapable de dire Hô-Chi-Minh-Ville... mes parents m'ont toujours appris à dire Saigon, et à dessiner le drapeau vietnamien avec des rayures jaunes et rouges, et non avec l'étoile jaune sur fond rouge), une partie des discussions portaient sur la nourriture. Ceci ne m'étonne pas, car j'ai grandi avec une mère et des tantes et une grand-mère qui ne me demandaient rarement directement la question si j'allais bien, mais en la posant en me demandant si j'avais bien mangé ou si j'avais faim. Je me demande si parler d'appétit et de nourriture, c'est un peu comme la météo au Québec, sujet de prédilection pour amorcer une conversation... L'un des sujets fût: existe-il de bons restaurants vietnamiens qui font du "pho" (soupe tonkinoise) de bonne qualité et à un prix raisonnable en région parisienne? La réponse: pas vraiment.

Bref, j'ai passé un bon samedi après-midi en compagnie de cette dame et de son mari (86 ans et très en forme). Ils m'ont fait pratiqué mon vietnamien qui est dans un état au-delà du rouillé... Étonnamment, je comprenais presque tout, mais sortir les phrases de ma bouche, ça prenait une concentration incroyable à choisir les bons mots et les mettre dans le bon ordre grammatical. Dommage qu'on n'a pas pu se rencontrer avant...
Et pour finir, petite anecdote qu'elle m'a raconté en me montrant son jardin. Elle me pointait un coin où elle avait jadis installé un étang avec des poissons. Malheureusement, les chats du voisinage mangeaient constamment les poissons, et elle a dû le transformer en un coin de jardinage. J'ai trouvé ça mignon et triste en même temps...

samedi 27 février 2010

Quelques petits musées...

Du 17 au 24 février, j'ai hébergé un de mes amis d'enfance, Nicolas. Je crois le connaître depuis la 1ère année du primaire, et sa mère était ma professeure d'anglais en 5e ou 6e année. Bref, il était en train de faire son tour d'Europe, et Paris était sur sa liste. J'ai profité de sa visite pour aller voir quelques musées que je voulais voir depuis un certain temps, mais que je remettais toujours au lendemain.

Le musée de la vie romantique

Situé à quelques mètres du Musée de l'érotisme, à Pigalle, ce musée au fond d'une petite cour intérieure parisienne, dans l'ancien hôtel Scheffer Renan. Un petit jardin où il est possible de prendre du thé à l'anglaise est accessible aux visiteurs. L'été, des roses embellissent le décor, parsemant de couleurs chaudes la verdure et les meubles de bronze verdis par le temps. Le musée se trouve dans l'ancienne maison de Ary Scheffer, un peintre. On parle ici d'un tout petit musée, d'environ quatre ou cinq pièces (de la taille d'une chambre de maison, évidemment). L'accent est mis sur la vie de George Sand et de ses amoureux: Alfred de Musset et Frédéric Chopin. Pour une personne qui connaît peu ou pas la vie de ces hommes ou femmes, le musée a très peu d'intérêt. Il n'y a pas de texte explicatif, que des portraits, objets personnels, lettres de correspondance, etc. Quelques peintures sont intéressantes en soi, dont celles ayant pour thème Marguerite, Faust et Méphistophélès. Évidemment, il faut connaître la légende pour bien apprécier le tout. Bref, un musée intéressant pour ceux qui ont une fascination pour la vie de Sand et de Chopin; pour les autres, ce sera une visite de 5-10 minutes très rapide pas trop mémorable. Ah oui, pour ceux qui s'attendent à un traitement en profondeur sur le thème de la romance, déception garantie.

Musée de l'histoire de médecine

Ce musée est situé dans le pavillon administratif de l'Université de Paris 5 - René-Descartes, à laquelle je suis inscrit. Je suis souvent passé devant la porte de ce musée, sans jamais y entrer. Ce n'était par manque d'intérêt, ni par manque de temps. Je crois plutôt que c'est par pure procrastination, le côté "bah, j'irai la prochaine fois que je dois me rendre à l'Université".

Le musée abrite surtout des instruments médicaux de différentes époques. Encore une fois, le manque de textes explicatifs ou de livrets pour touristes rend la visite un peu aride pour les gens n'ayant pas étudié en médecine ou autre domaine connexe. Un peu plus sobre et moins garni que le Musée de la Charité à Berlin, ou même celui à Bruges en Belgique (oui, je tiens à visiter les musées de médecine quand je suis dans une ville qui offre une telle possibilité), mais quand même plaisant.

La pièce maîtresse de ce musée, selon moi et mon biais psychiatrique, c'est le tableau Une leçon de Charcot. Peinte par André Brouillet, cet œuvre montre Charcot induisant une crise d'hystérie chez une femme., Blanche Wittmann Dans l'auditoire, nous pouvons apercevoir Gilles de la Tourette, Joseph Babinski, et autres grands psychiatres et neurologues. D'ailleurs, l'élève le plus célèbre de Charcot demeure Sigmund Freud.


Sinon, avec Nicolas, je lui ai montré les coins touristiques usuels de Paris, en empruntant des petites ruelles par moments, sans négliger les quartiers non visités par les touristes. Je ne me lasse jamais à montrer Paris, car je trouve que c'est une belle ville qui a beaucoup à offrir d'un point de vue culturel, historique et architectural. Toutefois, la vie parisienne, c'est une autre histoire, comme je l'ai souvent mentionné...

dimanche 14 février 2010

"Puis y'a Bordeaux la bourgeoise avec son grand cru classé..."

Après Rennes et Lyon, deux belles villes françaises qui m'ont permis de renouer avec la France, je suis allé à Bordeaux, où franchement, ça ne valait vraiment pas le détour. En même temps, cela m'a fait réaliser qu'il y a pire que Paris, finalement en termes de ville snob et chiante.

Bordeaux, comme ville à faire le touriste, est très bien. Une architecture très ancienne, des petites rues sinueuses, des monuments construits il y a de cela plusieurs siècles, la beauté même de la ville, etc. Bref, Bordeaux c'est très joli et pour faire des photos, c'est une ville idéale pour ça. Et malgré cet aspect vieillot, elle se modernise et possède un système de tram plutôt efficace. Elle va même bientôt installer un système de vélo comme le Vélib' à Paris ou le Bixi à Montréal.


Or, c'est bien beau de marcher dans la ville, il faut savoir la vivre aussi. Là, c'est une autre histoire. Première observation: les gens sont habillés, de jour comme de nuit, de manière très classique et chic. Chez les hommes, presque tous (à part quelques marginaux) portent le grand et long manteau noir  moulant bien le corps avec le col relevé, une chemise souvent uni de couleur sobre, l'écharpe rayé aux couleurs également sobres nouée autour du cou, les gants en cuir, et les chaussures en cuir qui se terminent en pointe. Les femmes, on remarque aussi ce manteau noir long et moulant, une coiffure classique accompagnée souvent d'une frange, un foulard qui doit bien faire plusieurs mètres de long, des talons hauts, des bas-collants et une jupe, toujours dans des couleurs sombres. Bref, on dirait qu'il n'y a qu'une seule mode qui domine, et franchement, quelqu'un (comme moi) qui ose porter un manteau vert et des jeans bleus, ça détonne énormément. Pourquoi je parle de manière de s'habiller? Tout simplement que je me suis fait dévisager à plusieurs reprises par mon manque de classicisme vestimentaire en me promenant dans la rue. Je me suis refusé l'accès à certains endroits (et pas seulement des boîtes de nuit), car j'avais des espadrilles aux pieds. En général, les gens étaient froids et distants. Aucune chaleur humaine ne semble se dégager de Bordeaux. Tout rapport semble être superficiel. Je dirai que c'est une atmosphère, une ambiance, très similaire à Paris, sinon identique.


Julia, une amie estonienne que j'avais rencontré à Montréal lors de son année d'études à Sherbrooke, et qui m'hébergeait pendant ce séjour, m'avait avoué qu'elle avait hâte de terminer son année pour quitter cette ville à tout jamais. Elle était d'ailleurs contente de savoir que j'avais une opinion assez similaire à elle par rapport à Bordeaux. J'ai aussi rencontré une serveuse québécoise dans un café, qui s'est quasiment précipitée sur nous en entendant mon accent et celle d'une autre Québécoise à notre table. Elle nous raconte ses mésaventures administratives (elle a reçu sa carte de séjour après deux ans, et elle a maintenant une étagère complète de documents officiels), et qu'elle n'aime vraiment pas l'ambiance de Bordeaux où ça pue le snobisme de ces provinciaux parvenus. Elle est là à cause de son copain. Bref, grâce à elle, j'ai mangé enfin mon premier bagel avec du fromage en crème et du saumon fumé. Délice! Et elle nous a conseillé d'aller voir un match de hockey à l'aréna de Bordeaux. Même si je n'écoute pas le hockey généralement (oh sacrilège!), je me suis rendu compte que le bruit de la palette contre la rondelle sur la glace est un son qui me manquait.

Julia, étant étudiante en arts, devait aller voir une pièce de théâtre: le titre était "L'anniversaire" je crois. Texte nébuleux sur un sujet mal abordé. En gros, c'est l'histoire d'un père qui veut couper le pénis de son fils en découvrant son homosexualité. Oui, la mise en scène était bien et les effets aussi, mais le jeu des acteurs était très risible, le texte était assez incohérent, et franchement, aucune émotion ne ressortait de la pièce. Je n'ai jamais regardé autant l'heure lors d'une pièce.


Que dire de plus sur Bordeaux, à part que ce n'était que déception et désagrément. À part me balader dans les rues avec Julia et passer du temps avec elle, il n'y a pas grand chose que je voudrai retenir de cette fin de semaine.


Pour finir, le vin n'est pas meilleur à Bordeaux. On paie finalement que pour un nom prestigieux.


  Cette photo représente pour moi l'image que j'ai maintenant de Bordeaux: gris et sombre, dans le conformisme le plus classique.




Note: le titre de ce message provient d'une chanson des Ogres de Barback: "3-0" de l'album Terrain vague.

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Note à part: Le 14 février 2010, dans les pays orientaux, marque le début de la nouvelle année, celle du Tigre. Une exploration rapide sur Google me permet de faire la synthèse suivante: une année mouvementée et rempli de revirements et de rebondissements pour tout le monde, autant sur le plan personnel qu'international. C'est à voir...

jeudi 4 février 2010

Lyon, capitale de la province

Pour ma deuxième fin de semaine de suite à l'extérieur de Paris, j'ai opté pour Lyon. C'est une ville que je voulais visiter depuis longtemps, mais je n'avais jamais trouvé la bonne occasion lors de mon premier séjour en France. Entre temps, j'avais rencontré un Lyonnais à Montréal lors du Jour de l'An 2008-2009, Sébastien, et il me parût assez sympathique et vive à la technologie, j'ai gardé quand même contact avec ce gars.

Lyon fait partie des trois plus gros centres urbains de France (avec Paris, bien sûr, et Marseille). Contrairement à Paris, l'ambiance générale de la ville est beaucoup plus détendue. Beaucoup de touristes quand même, mais pas de façon aussi massive que la capitale française... et c'est tant mieux d'une certaine façon.

La ville m'évoque un croisement entre Prague et Québec (la ville): Prague pour les différentes couleurs pour les murs des bâtiments et immeubles, et Québec pour une ville construite sur un sol à pente assez abrupt. Donc, il y a des escaliers et des funiculaires pour se rendre à certains endroits de la ville. Deux cours d'eau, la Saône et le Rhône, traversent la ville et créent une presqu'île à l'intérieur même de Lyon.

Lyon semble conserver ses vestiges romains (avec les arènes) et médievaux. Beaucoup de rues pavées, de vieux bâtiments, de traboules (sortes de passages à travers des immeubles pour passer d'une rue à une autre), etc. Lyon, c'est aussi un côté plus moderne, avec un développement urbain exponentiel.

Bref, ma fin de semaine peut se résumer à deux activités principales: se balader dans les rues de Lyon pendant quelques heures, et découvrir de la musique. En fait, c'est comme ça que je me suis lié d'amitié avec Sébastien il y a à peu près un an, c'est par le partage des goûts musicaux. Beaucoup de dub, de reggae, et de trip hop. Rien d'extravagant en soi comme fin de semaine, si on oublie le fait qu'il semblait régner un mimétisme entre lui et moi de façon totalement involontaire et accidentelle (même couleur de T-shirt, même bière et même bouffe commandées au resto, etc.). Ah oui, il y a aussi le fromage de raclette sur le paté chinois, pour en faire un mélange savoyard-québécois... très bon malgré les détracteurs éventuels...

Sur ce, quelques photos:

 
 

mardi 26 janvier 2010

"À Rennes où il fait bon vivre, j'y ai vu, pardonnez-moi, des masses de foules ivres..."

 La fin de semaine du 21-23 janvier, je suis allé à Rennes, chef-lieu de la Bretagne. Pendant plusieurs années, j'avais entendu parlé de cette ville, et je m'étais construit un certain imaginaire autour d'elle. En fait, il y a quatre ans, lors de mon premier séjour en France, j'avais découvert la Bretagne et sa culture, et j'en étais tout simplement fasciné. Pays de contes et légendes, habitants chaleureux et accueillants, un univers plus proche du Québec que de Paris.

Côté pratico-pratique, j'étais hébergé par Mathieu, un Français que j'avais rencontré à New York lors d'une rencontre Couchsurfing il y a un an et demi. Grâce à la technologie d'aujourd'hui, j'ai gardé contact, et il m'avait proposé d'aller le voir éventuellement lors de mon année à Paris. Considérant que je ressentais l'urgence de quitter la capitale pour quelques jours, le choix s'est arrêté rapidement sur Rennes.

Rennes est une petite ville en comparaison à Paris, où tout se fait facilement à pied. C'est également la plus petite ville du monde à posséder un métro. Il n'y a qu'une seule ligne (d'environ 12 à 16 stations), et le train n'a que deux wagons. Première chose que j'avais remarqué, c'étaient les bornes pour valider sa passe de métro. Alors qu'à Montréal, c'est Opus, et qu'à Paris, c'est Navigo, à Rennes, c'est KorriGo. On voit l'influence des contes même dans les transports.

On retrouve ici l'image d'une vieille Europe avec les rues pavées et et les maisons à colombages. Bref, de toute beauté pour l'œil nord-américain. Comme c'est la Bretagne, ça crachine. Le crachin est un terme pour désigner une bruine ou une petite pluie fine... le genre de pluie où se demande si ça vaut le coût de sortir le parapluie tellement que les gouttes sont fines. Imaginez que vous avez un vaporisateur constamment sur votre visage... c'est à peu près ça la sensation.

Une des rues les plus "connues" de Rennes, c'est bien la rue St-Michel; elle n'est composée que de bars (et quelques kiosques de restauration rapide). Ainsi, elle est rebaptisée par ses habitants; elle devient "Rue de la Soif". Le défi est d'aller d'un bout à l'autre de la rue en prenant un verre à chaque bar. Je ne l'ai pas tenté, mais j'ai entendu dire que c'était courant, surtout le jeudi soir.

Autre chose à savoir de Rennes, c'est une ville très jeune en termes de population. On croirait presque que la ville n'est habitée que par des étudiants. Je vous laisse donc imaginer l'ambiance dans les rues la nuit. De plus, la mode "hippie" semble très populaire, si on en juge par le nombre de gens avec des "dreads" et l'habillement "Cégep du Vieux-Montréal" ou "Tams-tams du dimanche". D'ailleurs, je n'ai jamais vu dans une ville autant de boutique de vêtements ou d'accessoires équitables et biologiques.

Comme musée, il y a le Musée des Beaux-Arts (que je n'ai pas visité, car il était temporairement fermé pour rénovations, je crois). Il y a également les Espaces libres, un centre culturel qui inclut une bibliothèque municipale, le musée de la Bretagne, le centre de sciences et un planétarium. J'ai donc été à une exposition sur les "boat people" vietnamiens, sur l'histoire de la Bretagne, et j'ai assisté à une conférence sur l'histoire de la chambre (à coucher, d'enfants, d'ouvrier, des représentants, alouette!).

Donc, voilà pour le petit message touristique. La semaine prochaine: Lyon!

Et la section photos:


Le marché du samedi


L'hôtel de ville




Les maisons à colombage, place Ste-Anne. Il y a également les vélos gratuits.


Le métro de Rennes, station Triangle.


Rue de la Soif, le soir.


Rue St-Michel, le jour.


Mathieu mon hôte (à gauche), et son ami Laurent (à droite), à l'Atelier de l'Artiste, place Ste-Anne, bar jazz-manouche très bien.




Note: le titre de ce message provient d'une chanson des Ogres de Barback: "3-0" de l'album Terrain vague.

jeudi 21 janvier 2010

Clé 56

Au cours de l'été 2009, le cinéaste Alexandre Hamel s'est vu confié la clé 56 de l'hôpital Louis-H. Lafontaine pendant huit semaines, lui donnant ainsi carte blanche à travers l'établissement. Pour ceux qui ne le savent pas, Louis-H. est un centre de soins psychiatriques affilié à l'Université de Montréal. Ancien asile psychiatrique, il a maintenant une vocation de soins et de recherche. Le Centre de recherche Fernand-Seguin regroupe donc les trois hôpitaux psychiatriques: Louis-H., l'Institut Philippe-Pinel de Montréal (qui se spécialise dans la psychiatrie légale), et l'Hôpital Rivière-des-Prairies (qui s'occupe de la pédopsychiatrie).

Bref, Alexandre Hamel s'est promené dans l'hôpital et a suivi quelques patients durant leur séjour à l'hôpital. Il s'est interrogé sur le système de soins, et il a essayé de démystifier certains aspects de la vie en hôpital psychiatrique. Des thèmes divers tels que la déficience intellectuelle, le consentement, la médication, la chambre d'isolement, et l'électroconvulsivothérapie sont abordés à travers son documentaire. Nous sommes très loin des films hollywoodiens qui donnent l'impression qu'on travaille constamment avec des Hannibal Lecter, et que l'hôpital est un endroit achi-violent et glauque. Je lève mon chapeau pour son travail qui dé-stigmatise la psychiatrie.

Donc, voici ses capsules que vous pouvez visionner à l'adresse suivante: http://www.cle56.com/

mercredi 20 janvier 2010

Comme dans un bureau beige et gris

Depuis quelques mois, je me sens un peu émoussé émotionnellement. En gros, je ne semble plus réagir positivement ou négativement aux gens, aux activités, etc. J'ai l'impression d'être sur le neutre constamment. Je suis encore capable de remplir les contrats sociaux, et paraître amusé dans les spectacles ou les soirées avec des gens, ou triste quand quelque chose d'outrageux arrive, mais à vrai dire, ça me fait ni chaud ni froid. Je fais des musées, mais les œuvres ou les expositions ne me disent plus rien. Je vis sur le pilote automatique.

C'est peut-être pourquoi je néglige un peu ce blog, car je ne trouve rien d'intéressant à dire sur ce que je vis. Je peux toujours chialer sur les choses qui m'énervent en France, mais rendu à ce point, c'est de l'acharnement et de la redite. "Oui, Christophe, tu es écœuré de Paris, peut-on maintenant passer à autre chose?" est la phrase que j'imagine que plusieurs personnes doivent penser actuellement en lisant mon blog ou en me parlant dans la vie réelle.

Je ne me sens pas triste, ni désespéré, ni coupable, ni inadéquat. J'essaie de bien manger (avec les portions de fruits et légumes recommandées, ainsi qu'un peu de poisson à toutes les semaines), de marcher beaucoup pour me tenir un peu en forme, et d'adopter de bonnes habitudes de vie. Je ne souffre pas d'insomnie ni d'hypersomnie. Bref, pas vraiment en dépression (même si mes propos des paragraphes précédents semblent aller dans ce sens), juste émoussé sur le plan affectif.

Selon Nicolas (dont vous pouvez lire son blog Temps libres), je devrai peut-être changer d'environnement, de routine. Voyager est une option réalisable en Europe. Peut-être est-ce la raison pourquoi j'avais bien vécu mon premier séjour à Paris parce que justement, j'allais dans une nouvelle ville les fins de semaine, faisant une pause de la capitale française.

Peut-être aussi que je fais partie des gens qui ne peuvent pas tolérer de vivre dans un mois de novembre en permanence (il pleut et il fait gris presque à tous les jours à Paris depuis novembre ou octobre).

J'espère que mes quatre derniers mois en Europe seront plus sous un ciel plus bleu. Je crois encore qu'après la pluie, il y a le beau temps, et que ce dernier peut durer. Souhaitons que je n'ai pas tort sur ce coup-là.