Depuis quelques mois, je me sens un peu émoussé émotionnellement. En gros, je ne semble plus réagir positivement ou négativement aux gens, aux activités, etc. J'ai l'impression d'être sur le neutre constamment. Je suis encore capable de remplir les contrats sociaux, et paraître amusé dans les spectacles ou les soirées avec des gens, ou triste quand quelque chose d'outrageux arrive, mais à vrai dire, ça me fait ni chaud ni froid. Je fais des musées, mais les œuvres ou les expositions ne me disent plus rien. Je vis sur le pilote automatique.
C'est peut-être pourquoi je néglige un peu ce blog, car je ne trouve rien d'intéressant à dire sur ce que je vis. Je peux toujours chialer sur les choses qui m'énervent en France, mais rendu à ce point, c'est de l'acharnement et de la redite. "Oui, Christophe, tu es écœuré de Paris, peut-on maintenant passer à autre chose?" est la phrase que j'imagine que plusieurs personnes doivent penser actuellement en lisant mon blog ou en me parlant dans la vie réelle.
Je ne me sens pas triste, ni désespéré, ni coupable, ni inadéquat. J'essaie de bien manger (avec les portions de fruits et légumes recommandées, ainsi qu'un peu de poisson à toutes les semaines), de marcher beaucoup pour me tenir un peu en forme, et d'adopter de bonnes habitudes de vie. Je ne souffre pas d'insomnie ni d'hypersomnie. Bref, pas vraiment en dépression (même si mes propos des paragraphes précédents semblent aller dans ce sens), juste émoussé sur le plan affectif.
Selon Nicolas (dont vous pouvez lire son blog Temps libres), je devrai peut-être changer d'environnement, de routine. Voyager est une option réalisable en Europe. Peut-être est-ce la raison pourquoi j'avais bien vécu mon premier séjour à Paris parce que justement, j'allais dans une nouvelle ville les fins de semaine, faisant une pause de la capitale française.
Peut-être aussi que je fais partie des gens qui ne peuvent pas tolérer de vivre dans un mois de novembre en permanence (il pleut et il fait gris presque à tous les jours à Paris depuis novembre ou octobre).
J'espère que mes quatre derniers mois en Europe seront plus sous un ciel plus bleu. Je crois encore qu'après la pluie, il y a le beau temps, et que ce dernier peut durer. Souhaitons que je n'ai pas tort sur ce coup-là.
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