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mercredi 16 juin 2010

Dernière destination: Londres

Depuis longtemps, je voulais aller voir Londres. Plusieurs circonstances ont fait que je n’ai jamais pu m’y rendre : attaques terroristes dans le métro londonien au cours de l’été 2005, manque de temps en 2007, impossibilité de quitter l’espace Schengen en 2009. À moins d’un mois du retour pour Montréal, et avec une carte de séjour valide me permettant ENFIN de sortir de l’espace Schengen, Londres était un détour inévitable. D’ailleurs, cela a fallu de peu que je n’y aille pas à cause d’un certain volcan islandais. Donc, jeudi soir le 6 mai, après une entrevue psychiatrique à l’hôpital qui s’éternisait un peu, j’ai couru vers l’aéroport pour prendre l’avion.

Pour l’hébergement, quelques jours avant, j’ai contacté un des tous premiers Couchsurfers que j’ai accueilli à Paris, Mohammad, un gars très sympathique né de parents iraquiens mais grandi en Iran, et celui-ci m’a tout simplement reçu les bras grand ouverts. Comme l’a dit Nicolas, qui était avec moi aussi, rencontrer Mohammad à Londres vaut plus que tous les musées et monuments historiques que la capitale anglaise a à offrir.


Le premier contact avec Londres a été assez particulier. Dans le bus menant de l’aéroport au centre-ville, je vois les bâtiments à briques rouges qui me rappellent étrangement Montréal. Les noms des rues sont aussi familiers : Wellington, Hampstead, etc. Le système de transports en commun, toutefois, me rappelle qu’on est dans une capitale de l’Europe occidentale. Ceci signifie souvent beaucoup de lignes de métro, d’autobus, de train, etc. Je comprends alors un peu les touristes qui viennent à Paris et qui se perdent dans le réseau de transport à cause de toutes les ramifications et les croisements.

La première journée complète à Londres, soit le vendredi, moi et Nicolas avons marché un peu partout dans le centre-ville de Londres. Comme je savais que la ville était immense, et qu’il était un peu inutile de vouloir tout voir, je n’étais pas réellement empressé à tout faire. À vrai dire, je n’avais pas lu préalablement sur les choses à visiter, à faire, etc. Mon but n’était que d’avoir un bref aperçu de la ville, pour voir si elle allait me plaire, afin de mieux la visiter une prochaine fois. La présence de bâtiments modernes est assez frappante, rappelant un peu Montréal. Après une année à Paris à ne voir que des bâtiments néo-classiques hausmanniens du 19e siècle entre quelques vestiges médiévaux, c’est assez particulier de voir des édifices en verre. J’aurais probablement trouvé cela laid il y a plus d’un an, mais cette fois-ci, c’était apprécié.

Nous avons aussi visité la Tour de Londres. Plus ou moins intéressant, en fait. Intéressant pour sa portée historique, désagréable par le nombre de touristes (inévitable!) et le côté un peu trop vulgarisé et infantilisant des explications. Nous sommes sortis de là après plus de deux heures, et on a longé la Tamise.

On a fini la journée au Tate Museum, musée d’art contemporain. Le visiter avec Nicolas, ancien étudiant en arts visuels, a ajouté beaucoup à l’appréciation des œuvres. J’ai pu voir des sculptures et des peintures sous un autre angle, de façon beaucoup moins « amateur » cette fois-ci. Étrangement, je n’ai senti aucune saturation au bout de quelques heures. Vraiment, il y avait des choses incroyables à voir et à entendre dans ce musée. Le détour en vaut réellement la peine, si vous allez à Londres.

Vers les 22h, on retourne chez Mohammad où on fait un risotto au poulet, champignons et poivrons rouges (à Lisbonne, j’étais sensé d’en faire avec Nicolas à l’auberge de jeunesse, mais on n’avait jamais trouvé tous les ingrédients donc on s’est repris à Londres) pour remplir nos ventres vides.

Le lendemain, samedi, Mohammad nous fait un tour guidé de la ville. Il nous montre en fait un autre côté de Londres, parfois touristique, souvent plus authentique. Oui, j’ai pu voir le Buckingham Palace, les grands jardins anglais, le Big Ben, l’abbaye de Westminster, Trafalgar Square, le National Gallery (où on est restés un gros cinq minutes : moi et Nicolas ne pouvant plus voir des peintures datant du 14e au 18e siècle, pour en avoir trop vues) et autres attractions touristiques, mais disons que ce n’est pas trop mon souvenir de Londres. Je retiens le souper dans un restaurant iranien où Mohammad et Nicolas se sont livrés à un concours d’appétit; Nicolas explique sa défaite du fait qu’il avait mangé une pomme une heure avant la « compétition ». Ensuite, petite ballade nocturne. On voit des gens dans la rue, prêts à fêter dans les boîtes de nuit et les bars. Il y a même un bus, le Party Bus, rempli de jeunes adultes déjà un peu saoûls qui amènent les fêtards vers leurs clubs. Nous, on se contente d’un pub anglais, où moi et Nicolas prend une Guinness (Mohammad apprend alors que Guinness est une bière).

Dimanche, après un déjeuner anglais dans un pub, Nicolas et moi faisons encore des kilomètres dans Londres. On aboutit dans un parc où se déroule le Speaker’s Corner, où des gens prêchent leurs croyances : islamistes, chrétiens, satanistes, créationnistes, etc. Drôle à voir et à entendre. On fait un tour au British Museum assez rapide : collections égyptiennes et babyloniennes surtout. Intéressant, mais sans plus… surtout quand on a vu ce type de choses dans dix autres musées auparavant.

On finit la visite de Londres par le marché de Camden, et on termine la soirée dans un restaurant indien (il faut bien en faire un). La bouffe est finalement assez médiocre. Nous ne sommes probablement pas tombés sur le bon. On retourne dire au revoir à Mohammad et récupérer nos sacs. On attend tranquillement dans le quartier arabe, à fumer une shisha et à boire du thé, avant de prendre l’autobus à 2h45 du matin pour se rendre à l’aéroport. Nos vols pour nos destinations respectives sont à 6h du matin environ. J’arrive donc à Paris vers les 8h du matin, et je me dirige vers l’hôpital pour travailler. Environ quarante heures éveillées se seront écoulées entre le dimanche matin et le lundi soir. La fin de semaine à Londres aurait été intense, mais plaisante. Le fait d’avoir passé beaucoup de bons moments avec Mohammad a contribué au succès de ce weekend, j’en suis convaincu.

Nicolas et Mohammad qui contemplent une affiche sur la prévention des accidents de la route causés par l'alcool.

mardi 25 mai 2010

Petite fin de semaine en Hollande

Pour ceux qui se sont rendus compte, mes derniers mois en Europe sont surtout caractérisés par des escapades un peu partout hors de Paris. Je ne pourrai pas bien expliquer les raisons qui me poussent à voyager autant. Plusieurs facteurs sont pourtant bien identifiés. L'urgence de fuir Paris serait probablement la raison principale cette année. Le besoin de changement, la nécessité de découvrir autre chose que mon propre monde, la possibilité et les moyens aussi de le faire.

Donc, mon avant-dernière destination avant le grand retour fut Zwolle, une petite ville peu connue en Hollande. Pour ceux qui lisent mon blogue assidûment se rappellent peut-être des deux Néerlandais, Bob et William, que j'avais hébergé à Paris durant le temps des fêtes. Parmi la cinquantaine de gens que j'ai accueilli cette année, ceux-ci m'ont donné une impression durable par leur bonne humeur et leur spontanéité. Je leur avais promis que j'allais leur rendre visite avant mon départ. Généralement, on dit toujours cela entre voyageurs, et ça se concrétise rarement, mais cette fois-ci, je tenais à respecter cet engagement.

J'ai donc pris un jeudi soir le bus de nuit (Eurolines) en destination d'Utrecht. C'est toujours aussi désagréable: impossibilité de dormir, trop sombre pour lire, pris avec un gros gars qui se sent obligé de dormir les coudes enfoncés dans ton flanc. Toutefois, ça me mène du point A au point B à bas prix. J'arrive à Utrecht à 6h du matin, après une belle nuit blanche (et une journée de travail). Sachant que William peut seulement m'accueillir qu'en après-midi, je décide de passer les six prochaines heures à me balader dans Utrecht sous la pluie.

La ville est d'une saleté incroyable. La veille, les gens avaient fait la fête car c'était le Jour de la reine le vendredi. Des verres en plastiques partout, des restants de bouffe rapide qui marinent dans l'eau boueuse, des tas de vomissure un peu partout, de la vivre cassée, etc. Bref, c'est un peu rude comme premier contact avec une ville. À l'exception de quelques gens saoûls qui font des tentatives de revenir chez eux, il n'y a personne dans les rues. Étant donné que c'est un jour férié, tout était fermé au cours de la matinée. J'avais l'impression de marcher dans une ville fantôme délaissée très rapidement par ses habitants.

Je saute ensuite sur un train en direction de Zwolle. Rendu, j'envoie un texto à William pour lui annoncer mon arrivée et j'attends dans un café, engloutissant plusieurs espressos. Il arrive et on s'en va chez lui. L'arrangement de l'appartement est assez particulier: en fait, chaque chambre est un appartement isolé qu'on peut fermer à clé. On passe l'après-midi à parler de tout et de rien, en buvant une bière après l'autre. On se dirige ensuite vers le lieu où se déroule les festivités pour le Jour de la reine. Plusieurs groupes jouent sur scène; les gens dansent, mangent et boivent (plus ou moins simultanément). Beaucoup de drapeaux oranges aussi. Je tire ma révérence vers les 1h du matin, étant debout depuis plus de 40 heures si on ne tient pas compte des micro-siestes de 10 minutes dans le bus de nuit, alors que William part faire la fête avec des amis.

Le lendemain, laissant William récupérer de sa nuit blanche, je pars visiter la ville. Je me rends alors compte que Zwolle est minuscule, et qu'on en fait vite le tour. Je profite du marché à ciel ouvert, goûtant à quelques produits locaux. Ne sachant pas si Bob est revenu de Berlin (comme il est parti en faisant du pouce, difficile de déterminer son retour), je l'appelle. Il me retrouve environ 45 secondes plus tard car il était dans la rue à côté de celle où j'étais. On part réveiller William en lui lançant des oranges achetées au marché.

La journée se poursuit tranquillement et la soirée prend la relève. Un samedi plutôt tranquille en fait, car tout le monde est un peu épuisé. On passe le temps en jasant pendant que Bob joue avec son oud. Le thé est la boisson du jour. On fait une tentative de partie de poker, mais les cartes sont rapidement noyées dans le thé qui se trouvait dans une tasse (l'eau chaude avait fendu la tasse en deux).

Dimanche, William me montre un peu Zwolle, plus précisément le théâtre de la ville, le château d'eau (qui lui servira de salle pour sa pièce de théâtre qu'il met en scène) et quelques studios d'artistes. Comme William et Bob ont des trucs à faire concernant la préparation de la pièce de théâtre, je prends les prochaines heures comme un moment idéal pour jouer au touriste. Je crois sincèrement que c'est la première fois que j'ai marché dans TOUTES les rues d'une ville. Le musée de la ville ne me renseigne pas beaucoup toutefois sur l'histoire de Zwolle, étant donné que tout est écrit en néerlandais... Dimanche soir, autre soirée très détendue et relaxante en compagnie de Bob et William... et hop, retour à Paris!

Bref, ce fut une fin de semaine plutôt tranquille, sans grande aventure. Bien que j'adore faire des voyages où il se passe mille et une choses, je crois qu'il est bien aussi de pouvoir se détendre.


lundi 10 mai 2010

Rouen



Depuis 2006, je travaille en tant que psychométricien à l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Mon boulot consiste à effectuer sur une base hebdomaidaire une entrevue diagnostique semi-structurée, le K-SADS-PL (Schedule for Affective Disorders and Schizophrenia for School-Age Children - Present and Longitudinal Version). En gros, je rencontre les parents d’un adolescent pendant environ deux heures et je leur pose des questions sur la présence, l’intensité et la fréquence d’une centaine de symptômes psychiatriques afin de faire ressortir les diagnostics possibles (dépression, trouble bipolaire, schizophrénie, trouble d’anxiété généralisée, état de stress post-traumatique, anorexie, trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, pour en nommer quelques uns). Donc, cette entrevue est codifiée et elle est souvent utilisée dans les recherches en psychiatrie pour confirmer des diagnostics cliniques.

Dans le but de bâtir une collaboration France-Québec sur la prévention du suicide, on m’a demandé d’aller donner une formation sur la manière d’administrer le K-SADS-PL, afin que les centres de recherche aient à peu près le même protocole de recherche. Bref, c’est ainsi que je me suis retrouvé à Rouen pendant deux jours.



Je vous épargne le déroulement de la formation, et je vais donc me concentrer sur la ville en soi. Donc, Rouen est situé en Haute-Normandie, à une heure de train de Paris (Gare St-Lazare), ce qui permet de faire un aller-retour facilement dans la même journée. Ce qui frappe surtout en se promenant dans la ville, et surtout dans le cœur historique sur la rive droite (la Seine sépare la ville en deux rives), ce sont le nombre de maisons à colombages. Malgré les violents bombardements que Rouen a subit lors de la 2ème Guerre Mondiale, il reste encore plusieurs vestiges du temps passé. Il est encore possible de voir la tour Jeanne d’Arc, où la Pucelle a été emprisonnée, et la Place du Vieux-Marché, où elle a connu son supplice. À quelques pas, on tombe sur le Gros-Horloge, une horloge astronomique du 14e siècle, et un peu plus loin, la Cathédrale Notre-Dame. Bien qu’en restauration, il est impossible de ne pas être émerveillé par la beauté de l’architecture gothique. Elle a d’ailleurs inspiré Claude Monet, qui l’a peinte sous différentes angles selon le moment de la journée et l’ensoleillement.

Bien que Rouen est une petite ville en termes de superficie, elle a beaucoup à offrir à un touriste qui y passe une journée ou deux. L’art gothique est partout, et je crois personnellement que je n’ai pas assez de doigts pour compter le nombre de bâtiments de style gothique, en particulier les églises. En gros, une promenade dans Rouen, c’est marcher à travers le temps, du 13e siècle jusqu’à nos jours. En effet, tandis que la rive droite est surtout historique, la rive gauche est moderne. Celle-ci n’est pas tellement intéressante pour une balade : tours à bureaux et logements modernes ternes parsèment les rues destinées à l’automobile.

Donc, quelques heures à Rouen après chaque de formation m’ont permis d’avoir un bref aperçu de la ville. J’ai très peu d’idée sur la vie rouennaise et l’atmosphère générale de la ville, mais pour se balader, c’est idéal.



Fontainebleau et Auvers-sur-Oise

La fin de semaine du 23-25 avril, j’étais sensé aller à Londres, mais un volcan a voulu des siennes, et il valait mieux attendre un peu, le temps que les aéroports reprennent leur rythme de croisière habituel. Comme je n’avais pas trop le temps de revirer de bord pour me trouver une destination rapidement à un prix abordable et pas trop loin (car les trains et les autobus étaient les seules options valables), j’ai dû me résigner à rester en région parisienne.

Ainsi, samedi, ce fut direction sud à Fontainebleau. J’avais entendu parler à plusieurs reprises de cette ville connue surtout pour son château et son immense forêt, et ces derniers temps, le métro semble vraiment vouloir que les gens s’y rendent avec les publicités posées un peu partout. Donc, Fontainebleau est un petit village à 45 minutes de train de Paris. Si peu de distance, et c’est déjà la campagne. Même si c’est encore la région parisienne, nous avons l’impression d’être en province. Petit village avec sa mairie, son office du tourisme, sa fontaine avec sa place publique, quelques petits cafés et restaurants autour de cette dite place. Le château a été le lieu de résidence de plusieurs rois de France, dont François Ier. Très beau château, mais sans rien de particulier en soi. C’est l’éternel visite des différentes pièces avec une explication des fonctions de chacune, ainsi que leurs anecdotes historiques rattachées. Pour la forêt, faute de temps, je n’ai pas pu y aller, malgré mes fortes envies de vouloir y faire des randonnées. Réputée d’être assez dense, il est possible d’y marcher des heures et se perdre, d’ailleurs, on suggère de vraiment suivre les chemins balisés (ce que j’aurai transgressé éventuellement). Bref, un samedi gentil, mais sans particularité.

Le lendemain, après des mois et des mois à me dire que je devrai aller à Auvers-sur-Oise pour visiter le musée de l’absinthe, j’ai finalement réalisé ce désir. Auvers-sur-Oise se trouve au nord de Paris, très loin de la ville. D’ailleurs, l’accès y est assez compliqué (lire ici : faire mille et un transferts de bus/trains/RER), mais ça en vaut le coup. La ville est connue pour avoir été le dernier lieu où a vécu Vincent Van Gogh. Au cours de son court séjour à Auvers-sur-Oise, il a produit plus de 80 peintures, en raison d’une à deux par jour. Ici, c’est également la vieille campagne française. J’ai donc passé la journée à me balader à travers les rues du village, le long des sentiers à travers les champs, etc. Parmi les attraits touristiques, il y a donc le fameux musée de l’absinthe tenu par Marie-Claude Delahaye, la grande spécialiste dans le domaine. On peut admirer les affiches liées à cet alcool diabolisé (lire mon précédent message à ce sujet), ainsi qu’une collection assez impressionnantes de cuillères. Bref, après des mois d’attente, la visite a été à la hauteur de mes attentes. Étant à Auvers-sur-Oise, j’en ai profité pour visiter la demeure du Dr Gachet qui a traité Van Gogh vers la fin de sa vie, ainsi que la chambre minuscule et inintéressante (il n’y a qu’une chaise dans une chambre vide de 7m2; la joie de payer 6 euros pour ça) que ce cher Van Gogh avait louée au-dessus d’un restaurant. Donc, ce dimanche fut beaucoup plus intéressant que le samedi. La beauté d’Auvers-sur-Oise est assez prenante, et on comprend pourquoi le village a tant inspiré Van Gogh.


mardi 27 avril 2010

Redécouvrir Paris


Du 5 au 21 avril, j’avais un ami québécois, Michel, qui me rendait visite. C’était son premier gros voyage, et il a décidé de consacrer deux semaines à la Ville-Lumière. Passionné d’histoire et de culture française, c’était un passage obligé. Après des années à l’entendre rêver de Paris, il a enfin décidé de se prendre un billet d’avion et tenter l’aventure. Je crois que mon petit appel à son anniversaire il y a plus de huit mois a été l’élément décisif.

C’était assez particulier d’être en compagnie d’une personne qui avait les yeux brillants devant tant de monuments historiques, qui frissonnait presque en empruntant les rues où ont foulé de grands personnages historiques, lorsque soi-même on a vu et revu Paris, jusqu’à ne plus comprendre pourquoi les touristes trouvent la ville si enchanteresse et merveilleuse. En fait, Michel lors de son séjour, c’était moi il y a cinq ans qui découvrait la France et l’Europe.

Pourtant, je m’étais promis que durant son séjour, j’allais essayer de redécouvrir Paris, de la voir comme je l’avais perçue la première fois. Difficile tâche puisque mon expérience à l’hôpital, mes tentatives vaines de socialisation, et mes luttes contre l’administration française ont pas mal terni ma vision de l’univers parisien.

Récapituler plus de deux semaines serait un peu long et pénible. Quelques moments par contre nécessitent le détail.


Au cours de la première semaine, nous avons soupé chez Sandra, mon ancienne coloc d’il y a cinq ans, à Montgeron (banlieue parisienne). Ce fut un moment marquant, surtout pour Michel, car il a pu rencontrer des Français qui lui montraient une vision de la France telle qu’elle est vécue par ses habitants. D’ailleurs, il s’est lié d’amitié très rapidement avec Sandra, Antoine et Isabelle (deux amis proches de Sandra).

Autre moment agréable fut la visite au Musée d’Orsay. C’est un musée portant sur l’art impressionniste et il regroupe plusieurs œuvres importantes de Van Gogh, Monet, Manet, Cézanne, Gauguin, etc. J’avais réussi à convaincre Michel de m’accompagner, car il n’était pas chaud à l’idée de visiter un musée d’art au départ (lui étant plutôt du versant historique). Je suis personnellement heureux de lui avoir fait découvrir l’art, et ça me rappelait mes premières réticences à perdre mon dimanche après-midi enfermé à voir des tableaux et des sculptures. Plus modeste et beaucoup moins mégalomaniaque que le Louvre, le Musée d’Orsay est d’une taille humaine tout en restant grandiose dans ce qu’il a à offrir. Raison principale pourquoi je voulais l’entraîner là? Tout simplement parce qu’il y avait une exposition intitulée « Crime et châtiment » qui retrace l’histoire du crime, des condamnations, et des châtiments (humains et célestes) à travers l’art, ainsi que quelques éléments sur la médicalisation du crime. Ce fut l’une des plus belles expositions que j’ai vues à ce jour, et comme le Dr Guilé, mon directeur de thèse, l’avait si bien prédit, je suis ressorti avec le catalogue de l’exposition de 500 pages sous les bras… 

(Début de parenthèse : D’ailleurs, il faut que je retranscrive (assez librement) cette fameuse conversation qui a eu lieu quelques semaines auparavant :

Dr Guilé : Il y a une exposition sur la Sainte-Russie au Louvre qui pourrait vous intéresser [oui, après plus de cinq ans, on se vouvoie encore mutuellement].
Moi : Il y a aussi une exposition à Orsay, « Crime et châtiment », que je voudrai voir. Vous en avez entendu parler?
Dr Guilé : Oui. Vous devez la voir. C’est tout à fait vous. Je crois que vous allez adorer et vous devez vous ramener le catalogue de l’exposition, bien sûr.

Fin de la parenthèse.)

Évidemment, en voyant autant d’œuvres impressionnistes, je me devais de faire mon tour guidé de Montmartre à Michel… qui a suivi immédiatement la visite du musée. Sinon, autre coin touristique a été le château de Vincennes. Personnellement, je crois avoir vu trop de châteaux médiévaux que ça ne me fait plus aucun effet d’en voir un, mais ce fut un moment qui a été agréable à partager avec lui.
Un jeudi, on s’était donné rendez-vous avec Antoine et Sandra au Carrousel du Louvre pour lui faire visiter Paris. Petite visite au Palais de Justice, à l’Hôtel-Dieu, chez Berthillon (les meilleures glaces au monde, et que personne ne vienne me contredire à ce sujet… juste regardez la liste des parfums offerts sur leur site : http://www.berthillon.fr), etc. D’ailleurs, Berthillon est probablement le seul commerçant de glaces qui ferme ses portes durant la période estivale. Ils ont poursuivi leur visite près du Ménilmontant et des Buttes-Chaumont tandis que je me suis dirigé vers la Bastille pour voir une exposition sur les pochettes de vinyles (oui, l’influence de mon frère concernant l’art, et particulièrement l’univers de la musique, est assez grande) avec un ami avant de retrouver Michel, Sandra et Antoine pour une soirée vins et fromages chez Patrick, qui hébergeait deux Québécoises d’Abitibi. Michel a donc bu sa première bouteille de vin (bon… c’était du vin blanc qui ne goûtait pas grand-chose… mais il faut bien commencer quelque part).
Le lendemain, en soirée, après un petit resto (toujours avec Sandra, Antoine et Isabelle) près de la Bastille, on est allé à la Tour Eiffel pour faire une visite de la ville en bateau-mouche. Oui, la chose plus touristique à faire que j’ai réussi à éviter pendant cinq ans… bon bien, c’est fait. Très joli de voir les bâtiments historiques éclairés la nuit et de passer sous les multiples de ponts. Toutefois, commentaires audio atroces (surtout les versions anglaises et allemandes… de quoi s’écorcher les oreilles avec l’accent français expressément exagéré selon moi), on repassera.
Le samedi, on a fait (toujours avec le même beau monde) un tour du beau Paris historique avec les Vélib’, les vélos « gratuits ». Dans le concept, c’est bien. En pratique, c’est une autre histoire si c’est la première fois. Sans explication claire et précise, pour sortir six vélos, cela nous a pris une bonne demi-heure (et je soupçonne plus). Et on comprend le français! Bref, la première demi-heure a été facturée sans qu’on n’ait fait un seul tour de pédale… Faire de la bicyclette à Paris, finalement, ce n’est pas pire que Montréal, mais c’est vrai que les pavés, ça donne l’impression qu’on est en pleine crise d’épilepsie sur roue.
Avec l’histoire des cendres du volcan islandais et des grèves de train (la France était complètement paralysée en termes de transport), Michel a dû rester en France plus longtemps, car il n’y avait aucun moyen pour qu’il retourne à Montréal. Il a profité des 3-4 jours supplémentaires chez Sandra (pour des questions pratiques de transport s’il devait se rendre à l’aéroport rapidement), passait ses journées avec Antoine (pendant ce temps, j’étais à Rouen pour donner une formation), et on soupait tous ensemble en soirée.
Bref, son séjour a été apprécié et m’a permis de revoir Paris d’un autre point de vue, celui de la personne qui visite et découvre. J’avoue avoir pu découvrir des coins de Paris que je ne connaissais pas encore, et c’est bien de pouvoir se dire qu’après tout ce temps, je réussis encore à me faire surprendre par la ville.
Pour avoir le détail des impressions de Michel de son voyage, vous pouvez consulter son blog à cette adresse : http://avrildansparis.blogspot.com/


dimanche 4 avril 2010

Portugal

Le trajet en autobus de Séville à Lisbonne a duré six heures. Ce fut un moment de pause où on j'ai pu prendre plusieurs mini-siestes, avancer ma lecture du livre "Contes de la chambre de thé" (je vous le conseille d'ailleurs pour ceux qui s'intéressent au thé et à la culture asiatique), écouter un peu de musique, déblatérer quelques conneries à Nicolas (disons que maintenant, on verra les parcs pour enfants avec l'asphalte noir d'une toute autre manière... surtout avec une station de service qui vend des litres d'huile d'olive), etc. Je sens que je me dois d'écrire cela, car ce sont ne sont pas seulement des moments forts et intenses que je vis, mais aussi des banalités qui aussi plaisantes.

Nous sommes arrivés à Lisbonne vers 22 heures. Première chose à faire, c'était de se trouver une auberge de jeunesse. Nous avions envoyé au total environ une vingtaine de demandes de couchsurfing et le peu de réponses que nous avions obtenues ont été négatives. Bref, le couchsurfing à Lisbonne, ce n'est pas trop fort, surtout quand je reçois encore des réponses de gens (quelques jours après mon retour)... La première auberge à laquelle nous avions cogné à la porte se situe à quelques minutes d'une station de métro, en plein cœur de la ville. Pour 14 euros la nuit, nous avons droit à une cuisine professionnelle, un lounge/salon assez vaste, un écran géant pour écouter des films, un mini-bar, des postes Internet (que des ordis Mac), une douche très design, un système de sécurité informatisé, etc. Bref, nous étions très impressionnés. On a fait connaissance avec Carlos, un Brésilien, qui était dans notre chambre. Nous sommes sortis la nuit même avec lui et d'autres Brésiliens dans Bairro Alto, un quartier très animé de la ville pour sortir. Plusieurs bars sont alignés sur quelques rues et les gens fêtent en pleine rue. Comme en Espagne, la bière n'est pas chère (environ 2-3 euros la pinte... on est loin du 7-8 euros à Paris).

Nous sommes rentrés vers 3h ou 4h du matin (le décalage horaire, ainsi que l'heure avancée dans la même journée, nous a un peu perturbé), et après un petit 5h de sommeil, nous sommes partis explorer Lisbonne. Nous avons marché dans les petites ruelles sinueuses d'Alfama, dans les quartiers historiques de Baixa et Chiado, le long de la rive à Belém, etc. On a testé la cuisine portugaise et son fameux poisson (très huileux et salé par contre)... et Nicolas a englouti un nombre incalculable de pastéis de nata, une pâtisserie typiquement portugaise qui vaut réellement le détour. C'est délicieux avec un bon espresso...

Cette journée-là, on a dû changer d'auberge car il ne restait plus de places dans celle où nous avions passé la première nuit. Nous avons marché quelques mètres pour tomber sur une qui avait une ambiance tout autre. Alors que la première était dans la grosse technologie et le "full-equiped", celle-ci faisait un peu "salon de grand-mère" pour reprendre les mots de Nicolas. Très confortable et posé quand même, et nous avons réservé pour deux nuits. Pour souper, on s'est fait une sauce sphaghetti avec aubergines, carottes, champignons, ail, oignons, tomates, fromage frais, etc. Obtenir les ingrédients a été plutôt cocasse... Les gens de l'auberge étaient impressionnés par le fait qu'on cuisinait réellement et qu'on prenait notre temps (il est vrai qu'on monopolisait pas mal la cuisine... et dire qu'on voulait se faire un risotto au départ). Comme les dernières nuits ont été courtes, nous nous sommes allés nous coucher assez tôt (lire ici vers 1h du matin).

Pour nos dernières vingt-quatre heures de notre périple avant mon retour à Paris, et l'arrivée de Nicolas à Berlin, nous sommes allés à Sintra, à une quarantaine de minutes de train de Lisbonne. Actuellement, c'est un site protégé par l'UNESCO constitué de montagnes et de verdure. À partir de la gare, un autobus amène les touristes aux monuments/attractions pour environ quatre euros. Comme il faisait beau, nous avons décidé de marcher partout, au lieu de prendre les transports. La montée n'était pas trop difficile, ni trop facile; de plus, on pouvait bien profiter du paysage et de la vue. Les fausses ruines romantiques sont également plus appréciables lorsque nous sommes à pied qu'en autobus...

Notre premier arrêt a été le château des Maures et nous avons marché le long des remparts. La vue est tout simplement sublime. Nous avons aussi visité le château de Pena, un style d'architecture germano-arabo-médiévo-romantique. Pour finir, nous avons marché jusqu'à une grosse croix. À ce moment, nous avons trouvé un endroit extraordinaire, loin des gens, dans un calme des plus reposants, pour appeler Gabrielle, la coloc de Nicolas et Lydia, et ma future coloc, je l'espère. Nous nous étions convenus que je devais l'appeler lorsque nous étions dans un lieu dont on aurait aimé qu'elle soit avec nous. Oui, les délires entre moi et Gabrielle, c'est souvent difficile à expliquer aux gens. Nous sommes descendus de la montagne en appréciant sur notre route les différents arbres et les diverses plantes provenant de partout dans le monde. Il semblerait qu'un roi portugais a voulu créer un parc constitué de toutes les plantes de la planète. Nous sommes revenus à Lisbonne, et avec une bouteille de porto, on a savouré quelques gorgées, sur le bord de l'eau, face à l'Atlantique, avant de revenir à l'auberge pour se sustenter. 

Le lendemain, après déjeuner, nous sommes allés à l'aéroport. Le voyage m'a beaucoup apporté et m'a permis à faire le point sur plusieurs éléments de ma vie, et en particulier sur mon doctorat et mon année à Paris. Le retour a été difficile. J'avais les larmes aux yeux dans l'avion, un avion rempli de touristes qui n'attendent que de voir la Ville Lumière et de Français qui ont hâte de revoir amis et famille. Dans mon cas, je voulais juste aller n'importe où, tant que je fuyais Paris. Après une semaine magique avec Lydia et Nicolas, savoir qu'il faut revenir dans un milieu de travail qu'on déteste, avec des gens qu'on méprise intérieurement, ça fait beaucoup réfléchir sur ce qu'on accepte de subir en silence. Les deux prochains mois vont être aussi être chargés d'émotions et de péripéties. Je vais tenter d'agir cette fois-ci, au lieu de rester passif... et pourquoi pas, tenter une réconciliation avec Paris (avec l'hôpital, ça ne vaut même pas l'effort d'y penser).





samedi 3 avril 2010

Fin de semaine à Séville

Donc, après deux jours à Ronda, à se balader dans les montagnes espagnoles, Lydia, Nicolas et moi sommes retournés à Séville le samedi matin afin de pouvoir assister au début de la Semana Santa. Nous avions lu et entendu dire que c'était un événement important dans la culture catholique espagnole, surtout à Séville; il allait de soi qu'on y assiste!

En fait, comme la Semana Santa ne débutait que le dimanche, on devait s'occuper pour le samedi. En attendant notre hôte, Dario, un Italien qui travaille à l'auberge de jeunesse dont on j'ai parlé dans mon message précédent, assis au soleil, dans un parc, on feuilletait dans nos guides respectifs (Lydia avait le Rough Guide, Nicolas le Lonely Planet, et moi les pages du Wikitravel) afin de déterminer quels seraient les coins touristiques à visiter. Dario vient nous chercher et nous montre son appartement. Il vit en colocation dans le quartier historique et sa terrasse sur le toit botte des culs. Une très belle vue de Séville, avec une vieille église à côté. Il nous conseille de faire la visite guidée à laquelle il a passé plus d'un an à planifier pour les auberges. En effet, pour être un bon guide, il faut se renseigner sur l'histoire de la ville et trouver des anecdotes intéressantes pour garder l'attention des gens pendant plusieurs heures.

On se dirige donc à l'auberge de jeunesse et on rencontre notre guide, Ronnie, une fille d'Israël. Elle nous raconte donc les origines de Séville, les différents monuments historiques, les anecdotes croustillantes sur le roi Ferdinand et Christophe Colomb, etc. Elle mettait beaucoup d'emphase sur les diversités culturelles, ethniques et religieuses qui ont cohabité dans cette ville. L'influence arabe est d'ailleurs très ressentie par l'architecture et l'urbanisme de Séville. On retrouve plusieurs petites ruelles où le soleil ne réussit pas à atteindre le sol, créant ainsi des corridors frais permettant de se rafraîchir l'été (on parle ici de 45-50 degrés Celsius selon Ronnie). À vrai dire, à plusieurs moments, je me sentais comme si j'étais à Istanbul. 

Avec ce tour, on a appris la légende entourant la Rue de la mort. En résumé, une fille ayant causé la mort de sa famille par amour d'un soldat décide de se repentir en demandant que sa tête décapitée soit exposée dans une fenêtre de la demeure dans laquelle elle a vécu. Pour la Rue de la tête à San Pedro, c'est l'histoire d'un roi qui a tué un de ses ennemis en pleine nuit, mais qui se fait surprendre par une femme. Au départ, il voulait que la tête de son ennemi soit exposée dans son palais, pour que tout le monde puisse le redouter. Pour se faire pardonner d'un crime aussi gratuit, il a demandé qu'on place une sculpture de sa propre tête au milieu de la rue où il a commis le meurtre. Bref, on a eu droit à quelques histoires de têtes décapitées!

Le tour guidé nous a donc permis de connaître un peu plus sur Séville et en marchant devant tous les monuments majeurs de la ville. Petit détail agaçant que je trouvais, c'est que Ronnie racontait les choses de façon assez sensationnaliste. Par exemple, l'histoire de la découverte des Amériques par Christophe Colomb s'est résumée par les problèmes érectiles du roi Ferdinand qui voulait chasser cet Italien qui couchait avec sa femme. Malgré cela, c'était une visite guidée agréable et instructive.

Après la visite, Nicolas, Lydia et moi sommes allés faire des courses pour se faire à manger. J'avais prévu faire une moussaka et en arrivant chez Dario (avec un petit détour à l'auberge pour récupérer les clés et à jaser et boire avec des gens), il n'y avait pas le matériel de cuisine pour le faire (lire ici: pas de four, pas de plat rectangulaire à lasagne, etc). On improvise quand même une moussaka noyée dans l'huile d'olive (maudites aubergines...) et on mange le tout (avec une salade préparée par Lydia) sur le toit en compagnie de la colocatrice de Dario.

Après avoir bien mangé, vers minuit, on rejoint Dario avec quelques gens de l'auberge dans un bar de la ville. On fait quelques bars pour finir avec une boîte de nuit. Évidemment, comme c'est un pub crawl, on passe à peine 40 minutes dans chaque endroit. Ainsi, les consommations s'enfilent rapidement et la soirée a passé trop rapidement.

Le lendemain, nous nous sommes rendus près d'un lieu de culte pour assister à la Semana Santa. Les gens étaient très bien habillés, et on faisait réellement touristes avec nos habits... Pour la cérémonie, certaines personnes étaient vêtues d'un costume blanc avec une cagoule blanche à pointe. Bref, selon moi, je croyais voir des gens du KKK se promener allégrement dans la rue. On nous explique que durant toute la semaine, toute la journée et la nuit, chaque église transporte à pied un gros chariot  (extrêmement pesant) où se trouve Jésus, la Vierge Marie, etc. jusqu'à la Cathédrale. Un air solennel et sombre accompagne cette dure marche. Le public pleure car Jésus est mort. C'était bien d'assister à cela, mais je comprends maintenant pourquoi les habitants de Séville fuient la ville pendant cette semaine. En effet, une semaine à entendre les airs tristes (quoique beaux) avec des gens qui pleurent et des statues géantes de Jésus qui déambulent dans la rue, c'est un peu trop...

En après-midi, Nicolas et moi avons fait nos sacs et nous avons pris l'autobus pour Lisbonne, laissant Lydia poursuivre sa route en Espagne (en fait, elle restait une journée de plus chez Dario).

La suite de l'aventure, cette fois-ci au Portugal, à un autre moment!