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dimanche 2 août 2009

Que Paris est beau quand chantent les oiseaux... que Paris est laid quand il se croit Français.

Le titre de ce message provient de la chanson "L'iditenté" des Têtes Raides, un groupe français très connu pour ceux qui aiment bien la "nouvelle scène française". Je crois que ceci représente très bien mon opinion de la Ville-Lumière. D'ailleurs, elle porte très bien son surnom. Elle brille de tous ses feux, nous éblouit par sa beauté et par ce qu'elle a à offrir. Par contre, la lumière peut devenir aveuglante au point d'effacer tout ce qu'il y a autour d'elle. Trop biller pour éclipser les autres.

Depuis mon arrivée à Paris, je me suis souvent posé la question suivante: "Alors, tu aimes Paris?". La réponse attendue est: "Elle est géniale comme ville; j'adore!". La réponse obtenue: "Euh... ça dépend des jours..."

Effectivement, je dirai que j'ai une relation amour-haine avec la capitale française. J'avoue que j'ai été envouté par Paris il y a quatre ans, lors de mon premier séjour. La beauté de la ville, l'impression de vivre dans un musée, pousse souvent les gens de vouloir habiter dans cet endroit si vibrant. Côté culture, il y a quoi rassasier tout appétit intellectuel. De l'underground au ultra "in" et tendance, il y a de tout et dans tout. D'ailleurs, c'est cela qui m'avait séduit la première fois: la possibilité de découvrir quelque chose de nouveau à tous les jours, si ce n'est à toutes les heures. C'est encore le cas aujourd'hui. J'adore Paris pour cela... De plus, la ville est connue pour être une librairie géante. J'avoue passer plusieurs journées à bouquiner, à feuilleter dans les librairies que je croise sur mon chemin. Il y a aussi la musique, avec 30-40 concerts par soir. Plusieurs sont gratuits, à condition de prendre au moins une consommation. Paris est aussi une petite ville concentrée, où il est possible de se déplacer rapidement du point A ou point B, à pied ou en métro. Le transport en commun est vraiment développé et Montréal a beaucoup à apprendre à ce sujet.

Paris, c'est aussi le stress, le sentiment d'être étouffé par la foule, les immeubles, etc. Il y a des gens partout, qui courent à gauche à droite, qui te poussent hors de leur chemin si ton rythme est trop lent. En tant qu'étranger, on te le fait bien sentir. On se moque de ton accent, du fait que tu aimes porter des sandales, etc. Le côté méprisant et condescendant, je le ressens au moins une fois par jour. Certains aiment bien faire sentir qu'ils sont les meilleurs du monde, et que les autres, ce sont des moins que rien. Les touristes ne le vivent pas généralement, car il cotôyent rarement les Parisiens dans la vie quotidienne. Au boulot ou dans les lieux communs, c'est une autre histoire.

Paris, c'est aussi une ville artificielle. J'ai appris à éviter de dire et faire ce que je voulais, car ce n'est pas socialement "tendance". Je ressens le côté "faux" des gens, comme s'ils régurgitaient des phrases pré-enregistrées et pré-digérées.

Le problème, c'est que ce ne sont qu'une poignée de gens qui sont comme ça à Paris, mais leur attitude est tellement immense à en crever l'écran, qu'ils donnent l'impression que tous les Parisiens et Français sont comme ça. Je me rappelle d'avoir déjà dit quelques semaines après mon arrivée "I'm starting to resent the French"... et la personne en avant de moi de me répondre: "Who doesn't?".

Il y aussi le côté "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué". La bureaucratie et l'adminstration, j'en ai déjà parlé. Pour avoir un logement, un compte de banque, une carte de séjour, ils ont le don de tout compliquer et brouiller les pistes... Vraiment, un mois et demi pour que ton compte de banque s'ouvre... c'est un peu ridicule. Comme quoi, ils ne veulent vraiment pas de mon argent. Attendre jusqu'au 17 novembre pour débuter mes démarches pour une carte de séjour temporaire d'un an, cela me donne l'impression que je vais finir par l'obtenir à la fin de mon année en France. Même les additions au resto, c'est l'horreur. Tout est mis sur la même facture, et quand tu es avec plusieurs personnes, les gens doivent s'amuser à retrouver tout ce qu'ils ont commandé pour ensuite en faire la somme. À plusieurs reprises, dont hier, cela nous a pris une bonne dizaine de minutes pour se diviser la facture. Rien de catastrophique, c'est même plutôt loufoque, mais pas du tout efficace...

Je pourrai poursuivre longtemps sur le sujet, mais en gros, j'adore et je déteste Paris. Vive les contradictions, quoi!

3 commentaires:

  1. J'espère que tu réussis à profiter des bons côtés sans que les côtés désagréables ne t'affectent trop.

    Et tu vas voir des spectacles? Comment trouves-tu la «scène parisienne alternative»?

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  2. Olivier Smith-Lauzon6 août 2009 à 11:55

    Sur quel album retrouve-t-on la chanson l'Identité des Têtes raides? J'ai six albums des Têtes Raides, gracieuseté d'un couple de Français de Grenoble que j'ai eu en Couchsurfing, et je ne la trouve pas.
    Et aussi, à quand un papier sur le théâtre à Paris? La saison, tout comme celle de Montréal, va commencer sans doute bientôt.

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  3. Toi non plus t'es pas inscris sur la mapmonde

    Anthony

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