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dimanche 30 août 2009

Marburg, Deutschland

Après une semaine intensive à visiter Paris, Lena et moi sommes allés chez elle, dans la ville de Marburg, en Allemagne. C'est une toute petite ville située sur le flanc d'une montagne, à une heure de Frankfurt. Vous avez l'image de l'Allemagne avec les vieilles maisons médiévales avec les poutres diagonales en bois, le château en haut d'un sommet et les petites rues pavées? Marburg, c'est exactement ça. Enchanteur est le mot pour décrire la ville.

Marburg est une ville étudiante. On ne peut pas dire qu'elle possède une université, elle EST une université. Des étudiants sont partout dans les rues, en train d'étudier, lire, prendre un café entre amis, etc. Fait intéressant, plusieurs jeunes hommes sont nus pieds dans la ville. D'ailleurs, la blague récurrente de la semaine fut qu'il était possible de déterminer les idées politiques de la personne par le port de souliers ou non. Le contraste entre une très vieille ville et une population assez jeune détonne un peu, mais de façon plutôt agréable. Pour le tourisme, en une journée, on a vite fait le tour avec le château, l'église Élizabeth, l'ancien hôtel de ville, etc. Pour les amateurs de contes (comme moi!), il y a un parcours des frères Grimm, ceux-ci ayant étudié à Marburg. À travers la ville, des objets provenant des "Contes de l'enfance et du foyer" parsèment Marburg. Ici, la pantoufle de Cendrillon, là, la maison de Hansel et Gretel, et plus loin, l'âne magique qui donnait de l'or.

Ma semaine à Marburg s'est résumée à passer un très bon temps avec Lena, Daniel, Markus et leurs amis. Daniel et Markus sont deux Allemands que Lena m'avait envoyé à Montréal. Bref, une semaine de retrouvailles.

Afin que je vive l'expérience allemande la plus complète, Lena m'avait prévu un programme assez complet sur ce qu'il y avait à voir, à boire et à manger. Presque à tous les soirs, on faisait un plat "typiquement" allemand. Ainsi, les Schupfnudeln mit Sauerkraut und Spek (pâtes de pommes de terre avec choucroute et lardons), les Biersuppe (soupe à la bière; dégueulasse soit dit en passant), les Pretzels, les saucisses bavaroises, et les Maultaschen ont défilé sous mes yeux avant de finir dans mon estomac. J'ai pu goûter à plusieurs types de bières allemandes dans certains bars décontractés de la ville. Belle ambiance en général, prix très abordable, bière de bonne qualité, bref, ce qui manque à certains endroits à Paris!

Durant la journée, ce fut des visites dans les villes avoisinantes (Wiesbaden et Giessen), ou lecture sur le bord du Lahn, confortablement assis sur la terrasse du café Roten Stern (Étoile Rouge), ou balade à vélo (un petit 33 km à travers la campagne allemande), etc.

La semaine a passé comme une étoile filante. Depuis mon arrivée en Europe, je crois que c'était la première fois que je me suis senti aussi bien et intégré dans un endroit. Peut-être que les tests Facebook ont raison: je suis Allemand dans l'âme. À part du Scheisswetter (temps de merde) certains jours à Marburg, tout était comme je le voulais. Lena Daniel, Markus et Lotte (la coloc de Daniel) ont vraiment bien réussi leur coup pour que je tombe en amour avec leur ville et l'Allemagne en général. Ils m'ont fait vivre une Allemagne moderne et contemporaire où exalte une joie de vivre loin des stéréotype de l'Allemand sérieux, droit et froid. Des fois, je me demande si c'était plus simple d'apprendre l'allemand et aller étudier là que passer à travers la bureaucratie française... Bref, une pause rafraîchissante bien méritée de la France.

Et quelques photos pour terminer:

Daniel et Lena au Delirium


Les sept nains de Blanche-Neige sur les murs du château


Le Biersuppe, mélange de bière, de sucre, de lait, de blanc d'oeuf, et de cannelle; horrible!


Party de cuisine chez Markus


Lena à la recherche de la pantoufle de Cendrillon

Vue de Marburg avec le château au sommet

samedi 22 août 2009

Lena à Paris

Du 3 au 9 août, j’ai reçu la visite de mon amie allemande, Lena Groβe. J’ai fait sa connaissance lorsqu’elle effectuait un stage de cinq mois à Montréal en sciences biomédicales l’automne dernier, et nous sommes devenus de très bons amis. Comme c’était la première fois qu’elle visitait Paris, elle voulait voir un bon nombre d’attraits touristiques. Il serait trop long pour moi d’écrire, et trop pénible pour vous de lire, tout ce que nous avons vu et fait. Je mentionnerai dans ce billet seulement mes impressions et mes commentaires de quelques activités plaisantes.

Parmi les activités effectuées, nous sommes allés à deux reprises au Louvre. Pour les citoyens de l’Union Européenne âgés de 25 ans et moins, le musée est gratuit à tous les jours. Pour les 26 ans et moins non-européens, l’entrée est gratuite le vendredi soir après 18h. Je l’ai sûrement déjà dit à plusieurs, mais je suis convaincu qu’il faut éviter à tout prix de vouloir tout voir dans le Louvre. J’ai entendu dire que si on passait une minute devant chaque œuvre d’art, cela prendrait environ neuf ans. Mon conseil est simple : choisir deux ou trois expositions qui vous intéressent réellement et éviter de rester plus de trois heures dans le Louvre. Le musée est juste trop immense, et il est très facile de faire une surdose d’art, au point de ne plus vouloir regarder une peinture ou une sculpture pour les trois prochains mois. Pour ma part, je ressors souvent du Louvre le cerveau complètement saturé, même si je me restreins à deux heures. Les yeux sont bombardés d’images et à la fin, il est difficile d’apprécier les œuvres à leur juste valeur. Il m’arrive souvent de voir des gens marcher d’un pas lourd à travers les galeries, avec un air exaspéré d’un trop plein d’art.

Avec Lena, j’ai également pu monter finalement, après plus de huit mois cumulatifs à Paris (si on comptabilise mes séjours précédents), au dernier étage de la Tour Montparnasse. C’est un gratte-ciel situé dans le 14e arrondissement, et au 56e étage, nous avons une vue panoramique de la Ville-Lumière. Personnellement, j’ai beaucoup plus apprécié la vue offerte par la Tour Montparnasse que la Tour Eiffel : l’espace est vaste, ce n’est pas ultra achalandé, et il n’y a pas une longue file pour accéder au sommet. Aussi, il est intéressant de pouvoir voir la Tour Eiffel de haut, plutôt qu’un gros gratte-ciel à la nord-américaine dans son panorama.

Une petite promenade à l’intérieur du Vieux Paris, et dans le Marais, a marqué la visite de Lena. Selon elle, le Marais serait son quartier favori de Paris, avec les pâtisseries juifs (il faut savoir que Lena ADORE tout ce qui est sucré), les petites rues sinueuses, l’ambiance générale du quartier. La balade s’est terminée à la Place des Vosges, où se trouve la maison de Victor Hugo. Anciennement, les immeubles entourant ce parc formant le château de Louis XIII (et sûrement d’autres rois de France).

Pour la dernière soirée à Paris, Lena, Chris Hess (un Couchsurfer de San Francisco que j’hébergeais au même moment) et moi sommes allés voir les Eaux nocturnes de Versailles. À 21h, toutes les fontaines sont mises en marche et elles sont éclairées par un brillant jeu de lumière. Vers les 23h30, un feu d’artifice clôt la soirée. Ainsi, c’est une longue balade à travers les jardins du roi, et malgré l’émerveillement de toute cette beauté, on en sort un peu agacé de tout l’argent gaspillé à l’époque de la monarchie pour le simple plaisir de quelques rois et reines.

Outre les visites touristiques, le séjour de Lena a été ponctué de plusieurs pique-niques dans les parcs (Invalides, Buttes Chaumont, etc) et de soirées qui ont terminé souvent très tard en compagnie de plusieurs autres gens.

La semaine a donc passé très rapidement, et le rythme de vie était quasiment essoufflant. Le fait de revoir une bonne amie est toujours agréable et le temps semble alors se suspendre. Pour reprendre notre souffle, et comme une semaine ne suffit pas pour rattraper le temps perdu, je suis parti avec elle à Marburg, la ville où elle habite en Allemagne.

dimanche 2 août 2009

Que Paris est beau quand chantent les oiseaux... que Paris est laid quand il se croit Français.

Le titre de ce message provient de la chanson "L'iditenté" des Têtes Raides, un groupe français très connu pour ceux qui aiment bien la "nouvelle scène française". Je crois que ceci représente très bien mon opinion de la Ville-Lumière. D'ailleurs, elle porte très bien son surnom. Elle brille de tous ses feux, nous éblouit par sa beauté et par ce qu'elle a à offrir. Par contre, la lumière peut devenir aveuglante au point d'effacer tout ce qu'il y a autour d'elle. Trop biller pour éclipser les autres.

Depuis mon arrivée à Paris, je me suis souvent posé la question suivante: "Alors, tu aimes Paris?". La réponse attendue est: "Elle est géniale comme ville; j'adore!". La réponse obtenue: "Euh... ça dépend des jours..."

Effectivement, je dirai que j'ai une relation amour-haine avec la capitale française. J'avoue que j'ai été envouté par Paris il y a quatre ans, lors de mon premier séjour. La beauté de la ville, l'impression de vivre dans un musée, pousse souvent les gens de vouloir habiter dans cet endroit si vibrant. Côté culture, il y a quoi rassasier tout appétit intellectuel. De l'underground au ultra "in" et tendance, il y a de tout et dans tout. D'ailleurs, c'est cela qui m'avait séduit la première fois: la possibilité de découvrir quelque chose de nouveau à tous les jours, si ce n'est à toutes les heures. C'est encore le cas aujourd'hui. J'adore Paris pour cela... De plus, la ville est connue pour être une librairie géante. J'avoue passer plusieurs journées à bouquiner, à feuilleter dans les librairies que je croise sur mon chemin. Il y a aussi la musique, avec 30-40 concerts par soir. Plusieurs sont gratuits, à condition de prendre au moins une consommation. Paris est aussi une petite ville concentrée, où il est possible de se déplacer rapidement du point A ou point B, à pied ou en métro. Le transport en commun est vraiment développé et Montréal a beaucoup à apprendre à ce sujet.

Paris, c'est aussi le stress, le sentiment d'être étouffé par la foule, les immeubles, etc. Il y a des gens partout, qui courent à gauche à droite, qui te poussent hors de leur chemin si ton rythme est trop lent. En tant qu'étranger, on te le fait bien sentir. On se moque de ton accent, du fait que tu aimes porter des sandales, etc. Le côté méprisant et condescendant, je le ressens au moins une fois par jour. Certains aiment bien faire sentir qu'ils sont les meilleurs du monde, et que les autres, ce sont des moins que rien. Les touristes ne le vivent pas généralement, car il cotôyent rarement les Parisiens dans la vie quotidienne. Au boulot ou dans les lieux communs, c'est une autre histoire.

Paris, c'est aussi une ville artificielle. J'ai appris à éviter de dire et faire ce que je voulais, car ce n'est pas socialement "tendance". Je ressens le côté "faux" des gens, comme s'ils régurgitaient des phrases pré-enregistrées et pré-digérées.

Le problème, c'est que ce ne sont qu'une poignée de gens qui sont comme ça à Paris, mais leur attitude est tellement immense à en crever l'écran, qu'ils donnent l'impression que tous les Parisiens et Français sont comme ça. Je me rappelle d'avoir déjà dit quelques semaines après mon arrivée "I'm starting to resent the French"... et la personne en avant de moi de me répondre: "Who doesn't?".

Il y aussi le côté "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué". La bureaucratie et l'adminstration, j'en ai déjà parlé. Pour avoir un logement, un compte de banque, une carte de séjour, ils ont le don de tout compliquer et brouiller les pistes... Vraiment, un mois et demi pour que ton compte de banque s'ouvre... c'est un peu ridicule. Comme quoi, ils ne veulent vraiment pas de mon argent. Attendre jusqu'au 17 novembre pour débuter mes démarches pour une carte de séjour temporaire d'un an, cela me donne l'impression que je vais finir par l'obtenir à la fin de mon année en France. Même les additions au resto, c'est l'horreur. Tout est mis sur la même facture, et quand tu es avec plusieurs personnes, les gens doivent s'amuser à retrouver tout ce qu'ils ont commandé pour ensuite en faire la somme. À plusieurs reprises, dont hier, cela nous a pris une bonne dizaine de minutes pour se diviser la facture. Rien de catastrophique, c'est même plutôt loufoque, mais pas du tout efficace...

Je pourrai poursuivre longtemps sur le sujet, mais en gros, j'adore et je déteste Paris. Vive les contradictions, quoi!