Dans ma tête, je suis réellement
revenu à Montréal le 5 juillet 2010, à mon retour de Berlin. Peut-on
réellement dire que nous avons conclu en voyage en Europe quand on y
retourne à peine 3-4 semaines plus tard?
J'étais
à Berlin du 26 juin au 5 juillet dans le cadre d'un congrès
international sur le trouble de personnalité limite, trouble
psychiatrique qui au cœur même de ma thèse. J'y allais pour présenter
des données sur l'instabilité émotionnelle à l'adolescence. Ce fut
probablement le congrès le plus pertinent auquel j'ai participé depuis
le début de mon parcours en tant que biologiste médical spécialisé en
sciences psychiatriques (pour ceux qui se posaient des questions sur mon
titre)...
Je
suis allé à Berlin, oui, pour une conférence, mais aussi pour dire au
revoir à l'Europe. Lui dire au revoir sur une belle note. Quitter Paris
dans un état émotif assez instable, disons que ça ne conclut pas
parfaitement un séjour et débuter une nouvelle aventure. Revenir à
Berlin, c'était renouer avec les moments plaisants que j'avais eu
pendant mon année en Europe.
L'avantage
de revenir dans une ville pour la troisième ou la quatrième fois, c'est
que nous ne sentons plus la pression de la visiter. Nous pouvons enfin
s'arrêter pour la vivre. Les premières fois, j'allais voir mille et un
musées, monuments, lieux historiques. J'étais là pour vivre la vie
berlinoise (surtout est-berlinoise) comme elle se doit.
Pour
ce séjour, j'ai été hébergé par Kaja, une Couchsurfeuse que j'avais
rencontrée quelques mois auparavant lors de la commémoration de la Chute
du mur. Nicolas ne pouvait pas m'héberger à cause de ses colocs. Ce
n'était pas trop grave, étant donné qu'il habitait à dix minutes à pieds
de l'appartement à Kaja.
Berlin,
ce fut de longues marches dans les grands parcs, les baignades
quasi-quotidiennes dans les multiples lacs qui entourent la ville.
Sérieusement, à voir mon album-photos, ça ne semble pas que j'ai passé
la semaine dans une ville-capitale.
La
semaine à Berlin, c'était revoir Lena pour une dernière fois avant mon
retour définitif à Montréal. Elle avait le voyage jusqu'à la capitale
afin qu'on puisse passer un peu de temps ensemble. Elle n'était allée à
Berlin qu'une seule fois avec sa classe quand elle était plus jeune. Je
trouvais ça un peu comique de jouer (encore!) au guide touristique à une
Allemande dans sa propre capitale. J'ai aussi revu le temps d'une bière
(ou deux, ou trois) Alex et sa copine Susan, que j'avais rencontré il y
a un an à la Place des Vosges à Paris. Alex m'avait hébergé à Berlin en
novembre par la suite.
C'est
à Berlin que j'ai pu me ressourcer, me sentir bien, me reposer. Outre
les lacs et les mini-randonnées, c'étaient les bars et les boîtes de
nuit (entrer dans un club à 1h30 du matin, ça faisait longtemps que ce
ne m'était pas arrivé). Le prix très abordable des sorties: une rareté à
Paris, une chose courante à Berlin. Une bière de 500 ml (50 cl) à deux
euros, c'est très cher à Berlin. Et les döner kebap à 4h du matin, cela
me manque réellement.
J'ai
pu pratiquer mon allemand très débutant. D'ailleurs, ce fut avec une
amie à Nicolas, Vanessa, que j'ai eu mes premières conversations en
allemand, puisqu'elle ne parlait qu'espagnol et allemand (et un peu
d'anglais). Étrangement, je comprenais les serveurs et en retour, ils
saisissaient ce que je voulais dire (sans avoir à pointer ou à faire des
gestes).
Ma
pensée est plutôt décousue, car quand on prend plusieurs mois avant de
mettre en mots ses expériences, il nous reste que des souvenirs, des
évocations, sans réel fil conducteur.
Berlin
fait maintenant partie de mon passé... pour l'instant. Un retour
s'imposera éventuellement. Actuellement, je suis à Montréal et je vais
profite pleinement de l'instant présent. Le goût de voyager me reprendra
sûrement très bientôt, mais j'ai refait le plein, même si ce n'était
que le temps d'une semaine dans une ville déjà connue.
Ainsi se conclut cette année en Europe, mouvementée, certes, mais des plus nécessaires.