Pour ceux qui se sont rendus compte, mes derniers mois en Europe sont surtout caractérisés par des escapades un peu partout hors de Paris. Je ne pourrai pas bien expliquer les raisons qui me poussent à voyager autant. Plusieurs facteurs sont pourtant bien identifiés. L'urgence de fuir Paris serait probablement la raison principale cette année. Le besoin de changement, la nécessité de découvrir autre chose que mon propre monde, la possibilité et les moyens aussi de le faire.
Donc, mon avant-dernière destination avant le grand retour fut Zwolle, une petite ville peu connue en Hollande. Pour ceux qui lisent mon blogue assidûment se rappellent peut-être des deux Néerlandais, Bob et William, que j'avais hébergé à Paris durant le temps des fêtes. Parmi la cinquantaine de gens que j'ai accueilli cette année, ceux-ci m'ont donné une impression durable par leur bonne humeur et leur spontanéité. Je leur avais promis que j'allais leur rendre visite avant mon départ. Généralement, on dit toujours cela entre voyageurs, et ça se concrétise rarement, mais cette fois-ci, je tenais à respecter cet engagement.
J'ai donc pris un jeudi soir le bus de nuit (Eurolines) en destination d'Utrecht. C'est toujours aussi désagréable: impossibilité de dormir, trop sombre pour lire, pris avec un gros gars qui se sent obligé de dormir les coudes enfoncés dans ton flanc. Toutefois, ça me mène du point A au point B à bas prix. J'arrive à Utrecht à 6h du matin, après une belle nuit blanche (et une journée de travail). Sachant que William peut seulement m'accueillir qu'en après-midi, je décide de passer les six prochaines heures à me balader dans Utrecht sous la pluie.
La ville est d'une saleté incroyable. La veille, les gens avaient fait la fête car c'était le Jour de la reine le vendredi. Des verres en plastiques partout, des restants de bouffe rapide qui marinent dans l'eau boueuse, des tas de vomissure un peu partout, de la vivre cassée, etc. Bref, c'est un peu rude comme premier contact avec une ville. À l'exception de quelques gens saoûls qui font des tentatives de revenir chez eux, il n'y a personne dans les rues. Étant donné que c'est un jour férié, tout était fermé au cours de la matinée. J'avais l'impression de marcher dans une ville fantôme délaissée très rapidement par ses habitants.
Je saute ensuite sur un train en direction de Zwolle. Rendu, j'envoie un texto à William pour lui annoncer mon arrivée et j'attends dans un café, engloutissant plusieurs espressos. Il arrive et on s'en va chez lui. L'arrangement de l'appartement est assez particulier: en fait, chaque chambre est un appartement isolé qu'on peut fermer à clé. On passe l'après-midi à parler de tout et de rien, en buvant une bière après l'autre. On se dirige ensuite vers le lieu où se déroule les festivités pour le Jour de la reine. Plusieurs groupes jouent sur scène; les gens dansent, mangent et boivent (plus ou moins simultanément). Beaucoup de drapeaux oranges aussi. Je tire ma révérence vers les 1h du matin, étant debout depuis plus de 40 heures si on ne tient pas compte des micro-siestes de 10 minutes dans le bus de nuit, alors que William part faire la fête avec des amis.
Le lendemain, laissant William récupérer de sa nuit blanche, je pars visiter la ville. Je me rends alors compte que Zwolle est minuscule, et qu'on en fait vite le tour. Je profite du marché à ciel ouvert, goûtant à quelques produits locaux. Ne sachant pas si Bob est revenu de Berlin (comme il est parti en faisant du pouce, difficile de déterminer son retour), je l'appelle. Il me retrouve environ 45 secondes plus tard car il était dans la rue à côté de celle où j'étais. On part réveiller William en lui lançant des oranges achetées au marché.
La journée se poursuit tranquillement et la soirée prend la relève. Un samedi plutôt tranquille en fait, car tout le monde est un peu épuisé. On passe le temps en jasant pendant que Bob joue avec son oud. Le thé est la boisson du jour. On fait une tentative de partie de poker, mais les cartes sont rapidement noyées dans le thé qui se trouvait dans une tasse (l'eau chaude avait fendu la tasse en deux).
Dimanche, William me montre un peu Zwolle, plus précisément le théâtre de la ville, le château d'eau (qui lui servira de salle pour sa pièce de théâtre qu'il met en scène) et quelques studios d'artistes. Comme William et Bob ont des trucs à faire concernant la préparation de la pièce de théâtre, je prends les prochaines heures comme un moment idéal pour jouer au touriste. Je crois sincèrement que c'est la première fois que j'ai marché dans TOUTES les rues d'une ville. Le musée de la ville ne me renseigne pas beaucoup toutefois sur l'histoire de Zwolle, étant donné que tout est écrit en néerlandais... Dimanche soir, autre soirée très détendue et relaxante en compagnie de Bob et William... et hop, retour à Paris!
Bref, ce fut une fin de semaine plutôt tranquille, sans grande aventure. Bien que j'adore faire des voyages où il se passe mille et une choses, je crois qu'il est bien aussi de pouvoir se détendre.